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Il m'embrasse avec passion, et je sens à ce moment-là qu'il en a autant envie que moi. Sa langue rejoint la mienne tandis que je rapproche mon corps du sien. Un soupire m'échappe quand ses mains se posent sur ma taille pour me maintenir proche de lui. Et, quand je sens que ça commence à devenir un peu trop intime, je le repousse gentiment. On se dévisage les yeux dans les yeux pendant une bonne dizaine de secondes et je suis la première à détourner le regard.

- Et si on allait se coucher ? je propose soudainement.

Il secoue la tête de gauche à droite.

- Mauvaise idée. Si je suis dans le même lit que toi ce soir je te garantie qu'on ne dormira pas.

Ses paroles ont cet étrange pouvoir de remuer quelque chose en moi.

- Alors... qu'est-ce que tu proposes ?

- Je sais pas. T'as qu'à me parler de ton ressenti tiens. Quand tu tues quelqu'un, je veux dire.

Il est sûrement saoule et regrettera le fait que nous discutons demain, mais ce n'est pas grave, autant profiter d'avoir une oreille attentive et un expert en la matière en face de moi.

- Eh bien c'est comme si j'entrais dans une sorte de transe. Je sais ce qu'il faut faire et je sais que je dois le faire.

Il hoche la tête. Je réprime un soupire.

- On va réellement parler de ça alors qu'on vient de s'embrasser ? Ce n'est pas la première fois que ce genre de chose arrive entre nous.

- Je ne suis pas amoureux de toi.

Je hausse un sourcil.

- Parce que tu penses que je m'imagine le contraire ?

Il hausse les épaules.

- Je voulais simplement que les choses soient clairs.

- Ah, bah là c'est plus que clair, t'en fais pas.

- Je ne voulais pas te blesser.

- Pourtant tu l'as déjà fait un nombre incalculable de fois.

- En disant que je n'étais pas amoureux je voulais dire.

Un rire narquois m'échappe.

- Comme si je m'imaginais que toi et moi aurions deux beaux enfants, un doberman et une maison en pierres sur les collines de Los Angeles.

Comme si un homme pouvait m'aimer pour moi et non pas pour mon corps.

- Je préférais préciser que je ne voulais pas te blesser car tu as l'air d'être le genre de personne à développer de la dépendance affective.

- Non mais tu t'enfonces là ! Tu t'en rends compte au moins ??

Il ne dit rien.

- Mais alors ça rime à quoi tout ça ? Pourquoi est-ce qu'il nous arrive de nous embrasser et de tenter de rendre l'autre jaloux ?

- C'est un jeu.

Ma main part sans réfléchir sur sa joue et je le gifle.

- T'es vraiment un enfoiré, Nex.

Je m'apprête à m'en aller quand il m'attrape par le bras et me plaque contre un mur.

- Refais ça encore une fois et t'es une femme morte, c'est bien compris ?? dit-il en parlant tout près de mon visage.

Je lui envoie mon genoux entre les jambes et instinctivement, il me lâche.

- Tu crois réellement que j'ai peur de toi ? C'est toi qui devrait te méfier, attrape-moi encore une fois comme ça par le bras et la cohabitation va devenir très compliqué.

Il ne dit rien puisqu'il est occupé à souffrir pour son entrejambe. Alors, je prends la bouteille de vin, me dirige vers la sortie de la pièce et avant de passer le seuil, je lance :

- Oh, et puis pense à mâcher régulièrement des chewing-gums, ça te donnera un côté plus charismatique la prochaine fois que tu parleras très près de mon visage avec ton haleine fétide de poney.

Et ce sont sur ces paroles que je quitte la pièce. Cependant, je l'entends murmurer.

- Ferme ta... gueule... dit-il.

- Ou sinon quoi ? je fais en retournant dans la pièce.

Il redresse la tête et nous échangeons un regard.

- Je te bute, comme tu le souhaitais réellement au début... c'est dommage, j'aurais pas eu l'occasion de te baiser avant. Parce qu'on va être honnête deux minutes, ne pense pas que je t'ai embrassé parce que tu m'attires. La seule chose que je veux depuis le début c'est te baiser.

- T'es vraiment qu'un sale enfoiré. J'aurais dû te tuer quand tu m'as donné le couteau pour assassiner ce type tout à l'heure.

- Ouais bah j'aurais dû le laisser t'emmener avec lui. Un de plus ou de moins qui te passe dessus... ça ne change pas grand chose au compteur.

Je hausse les sourcils. Je ne sais même pas quoi répondre à ça. Ok, des mots crus et méchants m'ont échappé, mais ce qu'il dit là est pire que tout. C'est comme si il me souhaitait de me faire sexuellement agresser.

- Ah oui, et la prochaine fois que t'as envie de me raconter ta misérable vie et tous les mecs qui sont passés dedans abstiens-toi, la seule raison pour laquelle je t'ai écouté est la seule et évidente que je voulais te baiser, mais ça tu l'as compris.

Une larme vient rouler sur ma joue à l'entente de ses paroles. Il a été le premier et l'unique a qui je me suis confiée sur tout ce que j'ai subi, je ne sais pas vraiment pourquoi d'ailleurs. Et maintenant qu'il me dit ça, je ne fais que perdre fois en ma confiance envers lui. C'est pas que je le pensais différent, mais je le pensais plus... compréhensif. Pourquoi est-ce qu'il est soudain devenu si agressif avec moi et pourquoi est-ce qu'il a décidé de me balancer ses quatre vérités au visage ? Perdue et triste, je tourne les talons sans même prendre la peine de lui répondre et sors. Je ne sais pas où je vais aller cette nuit, mais ce qui est sûr c'est que je ne dors pas dans la maison ce soir. Je préfère tomber malade en m'attrapant un coup de froid et être loin de lui qu'être en forme et être à côté de lui. Cet homme est un connard, comme tous les autres, et même si il y a eu un temps où c'était légèrement ambigu entre nous, eh bien ce temps est désormais révolu.

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Un chapitre assez chargé en émotions ! On le commence ils s'embrassent, on le termine ils sont à deux doigts de s'entre tuer !
Qu'en avez-vous pensé ? :)
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N & JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant