Supplices de Toundra - 1

CHAPITRE 12

GORODETSKY DISTRICT, OBLAST DE NIJNI NOVGOROD

43°2' DE LONGITUDE ET 56°4' DE LATITUDE

MERCREDI 15 AOÛT 2012, 5 H 00

L'oblast de Ninji Novgorod, subdivision administrative de la Fédération de Russie, constituait depuis des décennies une plaque tournante. Ce lieu jouait un rôle important en matière de transit entre Moscou et la Sibérie ainsi que les Républiques de la Volga.

L'imposant véhicule emprunta la route K20. Cette route était perdue au milieu de nulle part et longeait des plaines à perte de vue. La brume montait des terres nues et enveloppait l'horizon. De ce phénomène naquit une atmosphère étrange, irréelle. Le Maniaque n'avait plus à se fier au GPS. Il connaissait par cœur le coin. C'était là qu'il avait élu domicile. Encore une vingtaine de kilomètres et le quatre-quatre s'enfonça dans une épaisse forêt de cèdres du nord. Il ferait une dizaine de kilomètres dans ce lieu oppressant Les faisceaux des phares se heurtaient à ce rideau opaque. À cinq heures du matin et par ce temps maussade, personne ne le dérangerait pendant son œuvre. Encore quelques petits kilomètres sur un chemin non-balisé et le quatre-quatre arriva dans une clairière. Un chalet se trouvait là. Le Maniaque gara sa voiture sur sa place dédiée. Il descendit et s'engouffra dans le bâtiment. Instantanément, la chaleur s'engouffra sous les pans de son manteau.

Le Maniaque ouvrit une porte métallique, blindée. La petite pièce de dix mètres carrés contenait tout son matériel de vidéos et deux grandes armoires. L'une renfermait tout son attirail de tortures, l'autre des souvenirs. Il s'avança, fixa les trois écrans. Deux adolescents – âgés d'environ douze ans – étaient serrés l'un contre l'autre. L'incompréhension et la peur se lisaient sur leurs visages. Enfermés dans cette cave, loin de leurs parents, ils crevaient de trouille. Le Maniaque lança à distance la dernière caméra en appuyant sur une touche du clavier. Il quitta la pièce, la referma à double tour. Il plaça son masque sur son visage et enfila ses gants noir de jais. D'un coup d'épaule, il réajusta son uniforme vert kaki. Il déambula dans le chalet, longea un couloir et ouvrit une porte en bois délavé. Un escalier descendait dans les ténèbres. Il l'emprunta. Sous le chalet, un véritable sous-sol avait été aménagé. Une grotte aux tortures, aux souffrances.

Une douce mélodie ronronna au fond du caveau glacial. Il avait aménagé un court d'eau au sous-sol. L'humidité avait imprégné la pierre. Une lumière vacillante chancelait dangereusement au plafond. Le Maniaque pénétra dans une pièce aménagée. À son entrée, les deux enfants s'acculèrent contre la pierre. Ils tremblaient de tous leurs membres. Le garçon, un peu plus grand, s'interposa entre le détraqué et sa petite sœur.

— S'il vous plaît, ne nous faites pas de mal.

Le Maniaque se contenta de lui lancer un regard froid. Pas la moindre humanité ne transcendait ses yeux bleus. Il contourna les deux enfants, se posta face à une table et y déposa une mallette. Il l'ouvrit sur tout un attirail de tortures : fils de fer, kinjal, sacs en plastique, entrave de cou, électrodes, bistouri et scalpel aiguisé, scotch et cordes de shibari. Il retourna dans la salle et poussa le garçonnet sur le côté. Celui-ci hurla. Il le suppliait de la laisser tranquille. Elle était innocente. Elle n'avait rien fait. Le Maniaque installa la gamine face à la caméra. Sa grosse main puissante la maintenait par l'épaule. La fillette chialait bruyamment.

— Oh ta gueule ! Poufiasse !

Pour accompagner ses propos, le Maniaque lui flanqua une gifle forte. Une marque rouge et un bleu se dessina sur la joue de la gamine. Il l'attrapa ensuite par les cheveux, l'allongea sur le sol ventre contre terre. Il caressa la chair pure, les cuisses fines de la gosse et remonta son tee-shirt sur son dos, descendit son slip sur ses chevilles. Ses mains gantées trouvèrent l'orifice vaginal. Hum... tout neuf... encore vierge. La gamine hurla de plus belle. Les cris aigus agacèrent rapidement le bourreau. Il récupéra un bout de tissu hideux, squalide. Il lui enfourna dans la bouche, bien profond. Si bien que sa victime s'étouffa à moitié et faillit dégueuler. Il attrapa son cou, couvrit sa tête d'un sac. Il allait lui déflorer le cul.