cadeau empoisonné

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Maddy

Je m'avance lentement vers la table du salon, dressée de circonstance pour ce repas, qui me semble de prime abord prendre une tournure qui ne me dit rien qui vaille! La porcelaine et l'argenterie reléguées pour les grandes occasions sont de sortie. Mon instinct a déjà tiré la sonnette d'alarme et un gyrophare rouge clignote en continu sous mon crâne. Il me hurle de faire demi tour mais je m'exhorte à continuer d'avancer. Mon père se dresse face à moi en bout de table et me regarde approcher, de son regard noir perçant, un sourire au coin des lèvres. Cela me donne matière à me méfier , il ne sourit jamais! JAMAIS! Ma mère à sa droite à la tête baissée sur son assiette et l'inconnu de dos est assis droit comme un i sur sa chaise, face à lui. Je tire la chaise opposée à ma mère et attend la sentence qui ne devrait guère tarder, après le sermon sur la ponctualité, bien entendu. Je n'arrive jamais à l'heure, c'est un fait. Non pas que ce soit un de mes défaut, je le fais sciemment dans l'unique but de le faire chier, soyons clair!

-tu es en retard, comme toujours soupire-t-il. Je pensais t'avoir quand même inculqué les bases dans ton éducation et que le fait d'arriver à l'heure était ...et blablabla... voilà qu'est ce que je disais. 

Je n'écoute que d'une oreille. Je jette un oeil à mon voisin de table et qu'elle n'est pas ma surprise d'y trouver l'apollon de ce matin, Logan si je me souviens bien, qui me rend mon regard, un sourire narquois sur les lèvres.

-comme je le disais, ...tu m'écoutes Madeline?

-oui père, je souffle.

-bien comme je te le disais, tu as vingt cinq ans et il est plus que temps pour toi d'entrer dans le droit chemin et de devenir une personne respectable. Nous t'avons laissé avec ta mère un laps de temps suffisant pour tes enfantillages après tout nous avons été jeunes nous aussi , mais à présent

Je hausse un sourcil à ces paroles et le coupe net, chose qu'il déteste mais à ce moment là, c'est bien le cadet de mes soucis.

-qu'entendez-vous par là? je lui demande le plus calmement possible.

-j'y viens jeune fille! un peu de tenue devant notre invité! D'ailleurs puisqu'on y est ,autant te présenter de suite Logan Dixon, le fils cadet de notre ministre de la défense, un très bon ami à moi, et surtout ton futur époux!

-pardon? je m insurge. Je regarde de tous les côtés. C'est une blague? où est cachée la caméra?

-Madeline! grogne mon père. Baisse d'un ton je te prie. Non, ce n'est pas une blague, c'est on ne peux plus  sérieux!

-putain mais on est au vingt- et- unième siècle pas au Moyen Age ! je crie en me levant, faisant basculer en même temps la chaise qui s'écrase au sol dans un bruit sourd .

-ton langage! tonne mon père, se levant à son tour afin de ne pas se trouver en position d'infériorité. Ne me parle pas comme cela je suis ton père, tu me dois le respect et tu feras ce que je te dirais de faire sinon je te coupe les vivres!

J'éclate de rire à ces propos, me pliant en deux.

-je ne vois pas comment vous pourriez me priver de quelque chose que vous ne me donnez pas! Je me débrouille seule depuis longtemps! je ne veux pas un centime qui sortirait de votre poche! je crache, les poings serrés.

-Oh  mais il se pourrait bien que dans quelque temps, justement, tu en ai besoin et que tu n'y craches plus dessus! Ton propriétaire actuel , Mr Rigway, un homme charmant au demeurant, est en passe de vendre le local où tu exerces afin d'y ouvrir un restaurant et l'immeuble où tu vis sera réhabilité en logements de haut standing privilégiant les propriétaires plutôt que les locataires.

THE HOUNDS OF HELL: MADDY  ET CHAYTON / TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant