départ inopiné

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Maddy

C'est en arrivant au salon sur les chapeaux de roue , clairement à la bourre on ne va pas se mentir, que j'ai la désagréable surprise de découvrir le fameux courrier dont mon géniteur m'avait parlé. Cette chère lettre nous mettant au défi d'ici un mois, mes amies et moi-même, soit au choix de trouver les fonds nécessaires afin de racheter le bail ce qui s'avère impossible, que ce soit bien clair, soit de purement et simplement dégager nos frusques et d'aller se faire pendre ailleurs. Le bâtard! il l'a vraiment fait! je ne doutais pas du contraire, le penser aurait été pure utopie de ma part mais une infime parcelle de moi tentait de résister en se disant que peut  être était-ce une menace qui n'aurai pas de suite afin de me faire peur. Que nenni, bâtard un jour, bâtard toujours collait parfaitement au personnage qu'était mon père. Tous ceux qui se dressaient sur son chemin étaient balayés avec perte et fracas. Il n'avait cure des conséquences. Mais là, il était tombé sur un os! Sa propre fille ne se mettrait pas carpette devant lui, jamais! Il ne gagnerait qu'une seule chose : me faire dégager et ne plus entendre parler de moi. C'était ce qui lui pendait au nez. A moins de m'enfermer et m'ôter toute liberté, il s'y serait cassé les dents avant moi car s'il y avait bien une leçon qu'il m'avait inculqué c'était celle de ne jamais se laisser marcher sur les pieds et ce, qu'importe les propriétaires des dits pieds! De cela tu pouvais être fier, Harold, j'avais gardé en mémoire cette leçon que j'avais apprise à la dure.

Penchée sur ce torchon et perdue dans mes pensées, étant la première sur les lieux puisque j'étais d'ouverture, Kate et Sia n'ayant leurs premiers clients programmés qu'une heure après mon arrivée, je n'entendis pas la porte s'ouvrir et ne vis pas non plus la haute silhouette se pencher au-dessus de ma tête.

-qu'est ce que c'est? me fit sursauter la voix grave de Sprinter.

-oh! tu m'as fait peur! lui répondis-je une main posée à plat sur le coeur. Une lettre du proprio nous indiquant la vente du local et sa réhabilitation en restaurant. Nous avons un mois pour plier bagage.

-putain! jure le blond. et qu'est ce que vous comptez faire? demande-t-il un sourcil levé.

-étant donné qu'il en est de même pour l'appartement, je ne sais pas encore. 

-le fils de pute! il a le droit?

-quant t'es grandement encouragé par un procureur je suppose que oui!

-ton vieux?

Je le regarde interloqué. Comment est-il au courant?

-quoi? tu penses sérieusement qu'on vous aurait laissé fréquenter notre frère sans nous renseigner? bien sûr qu'on est au courant, aussi sur que t'as rien à voir avec lui et que tu le fuis comme la peste!

-ouai ca c'est on ne peut plus vrai.

-il te veut quoi au juste?

-un putain de pacte commercial : un mariage avec le fils d'un ministre!

-et ben! siffle-t-il. La transaction a l'air plutôt juteuse. Et je suppose que tu l'as envoyé se faire foutre?

-t'as tout compris! c'est pour ça que Kate voudrait prendre le large pour faire un road trip en plus de.

Je me fige. Merde! qu'est ce qui me prends? je suis en train de tout lui déballer comme si j'étais vautrée dans le sofa d'un de ces psy à 1000 dollar que ma mère affectionne tant.

-Maddy, grogne Sprinter, parle-moi! tu sais que tu peux tout me dire ma belle! renchérit-il en venant coincer une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- un dingue, je soupire ,s'amuse à nous faire peur depuis un mois en déposant une rose noire fanée sur le pas de notre porte. Hier n'a pas fait exception à la règle seulement il y avait un mot en plus cette fois-ci et dedans...il me menaçait moi clairement.

THE HOUNDS OF HELL: MADDY  ET CHAYTON / TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant