Nous sommes arrivés hier. Nous voilà enfin à la villa. Gandja vit sa meilleure vie elle ne s'intéresse presque jamais à moi, sympa le chat.
Je m'habille et enfile une tenue de sport. Il est 5h du matin. Je vais rencontrer Sergeï. Un peu tôt quand même pour rencontrer quelqu'un. J'ai un peu peur. Il a l'air louche.
Je descends les escaliers et arrive dans le salon. Tient c'est bizarre. Il y a un énorme piano blanc dans le salon avec d'un tabouret rouge. Je m'approche. Je tape sur quelques unes des touches. J'aimerais tellement savoir en faire.
Je prends une bouteille d'eau.
J'enfile mes baskets. Je sors et me dirige à l'entrée de la forêt comme Ermanov me l'a demandé. Cette histoire est bizarre. Qui rencontre un ancien militaire à l'entrée d'une forêt ? Qui rencontre un militaire même ?
Il fait froid. Il fait -4°C. Je contourne le manoir et rejoins l'homme en t-shirt et en treillis militaire. Il a des cicatrices sur le visage et un œil de verre. Il me dévisage d'un air sévère. Je vois un doberman assis aux pieds de Sergeï près a exécuté ses ordres.
- Euuhhh bonjour.
- Suis-moi. Lui c'est Alf. Lâche le militaire.
Euh ok... Je le suis.
- On va commencer par les bases. Tu va t'échauffer en courant 1h30.
- Mais euh... c'est....
- Eeehhhhhh top !
- Hein quoi ?!
- Tic-tac !
J'inspire et commence ma course en ligne droite. Je suis le chemin dessiné par les arbres.
Le sol est verglacé et je manque de m'étaler par terre plusieurs fois.
La neige commence à tomber de plus en plus fort. Je suis frigorifiée et à la fois transpirante. Au bout de quelques minutes je sors mon téléphone pour regarder l'heure. Mes doigts sont rouges vifs et gelés je parviens à peine à les faire bouger.
Il est 05:35.
Il me reste encore longtemps avant la fin du chrono. Ma gorge me brûle et m'empêche de respirer correctement.
Je ne sens plus mon nez à cause du froid. Mes pieds sont mouillés et glacés. Je ne pense pas y arriver. Je continue sur quelques mètres et finis par m'arrêter pour reprendre mon souffle. Je reconnais à peine la voix de Sergeï au loin qui parle dans un mégaphone.
- Cours forest ! Sinon j'envoie Alf ! Dit-il sarcastiquement.
Je ne cherche pas a comprendre et cours le plus vite possible de peur que le fou envoie son chien. Je n'ai pas peur des chiens en général mais là je ne préfère pas le laisser s'approcher.
Je cours de longues minutes avant de sortir mon téléphone pour regarder l'heure.
Il est 06:20 il me reste 10 minutes pour retourner au près du militaire. Le problème c'est que je me suis enfoncé loin dans la forêt. Je tourne les talons dans le sens inverse. Je puise dans mes forces pour pouvoir parvenir à temps. Je n'y arriverais pas. C'est sûr. Je perçois à travers les grands arbres le manoir, j'y suis presque j'ai mal aux cuisses, j'ai un poing de côté et mes chevilles me font souffrir mais je persévère. Si je n'arrive pas à l'heure qui c'est ce qu'il me ferra faire.
Je vois Sergeï assis sur un rocher, une cigarette entre les doigts. En arrivant près de lui, haletante, je finis par me laisser tomber au sol épuisée et à bout de force.
- T'es en retard de 5 minutes.
- Oui j'étais parti trop loin.
- Tu va rattraper ton erreur. 5 minutes de gainage. A chaque minute que tu perdras elle sera remplacer par un exercice de ce genre.
J'hésite entre partir en courant ou faire semblant de faire un AVC. Je pense que dans l'idée de fuir il enverra son chien me ramener, et je pense pas être une bonne actrice.
- En position !
Je me met en position. La neige me paralyse les pieds et les mains qui sont devenus douloureux à cause du froid.
- Top !
Je redresse du mieux que je peux mon bassin et forme une ligne droite avec mes jambes et mon dos. Mes coudes me font atrocement mal. J'essaye de ne pas me concentrer sur la douleur.
- C'est quoi ton nom déjà ?
- Valentina.
- J'avais une fille elle s'appelait...
Il est sérieux lui ? Je souffre et l'autre me raconte sa vie.
- Elle a toujours était une jeune fille adorable.
- Elle est morte ?
- Euh... non elle habite avec sa mère. Mes années d'absences pendant la guerre m'ont fait perdre contact avec eux.
Mes muscles du ventre et des bras sans oubliés mes pauvres cuisses me font horriblement souffrir. Je manques de perdre équilibre quand soudain Sergeï m'annonce qu'il me reste 1 minute à tenir. Je reprend courage et m'oblige à tenir le coup. Quand il m'annonce la fin du chrono je me laisse retomber sur le dos. Ça fait tellement mal.
- Super ! Commençons !
- Comment ça ? Non mais c'est impossible mes muscles sont morts ils m'ont lâchés là !
- Vous les jeunes vous êtes toujours là à vous plaindre de tout... Même Alf est plus courageux que toi. Tu es aussi faible que ça ?
Je lui lance un regard noir. Mais pour qui il se prend ? Je m'approche près de lui prête à lui montrer ce que je vaut mais avant même que je lève mon bras je me retrouve allonger au sol. Il m'a balayer.
Je me sens tellement ridicule. J'ose à peine me relever. J'entends le chien respirer près de mon oreille.
- Si je suis là Valentina c'est pour t'éviter ce genre de situation alors debout et au travail. Si tu m'obéis tu sera prête à toutes les situations possibles. Tout dépends de toi et de ta volonté.
Il n'a pas tort, je suis faible et j'ai besoin de son aide. Je me relève. Il m'invite à le suivre.
Nous arrivons dans le vaste jardin derrière la maison. Il y a devant moi une grande piscine couverte d'une bâche pour empêcher les saletés d'y entrés.
- Tu as de la chance tu nageras sans petites bêtes ! En plus je l'ai fait chauffé ! 4 mètres de profondeur !
- Nager ?!
- Oui je sais ça paraît extrême mais en réalité tout est question de respiration.
- Je veux bien devenir plus forte mais nager sous -4°C dans une eau froide c'est hors de question !
- Tu ne comprends donc rien... Tu es obligé Valentina... C'est un ordre. Et puis en plus elle est chauffé.
Je m'apprêtes à rejoindre l'intérieur de la maison mais j'entends derrière moi le chien grogné. Je me retourne et le chien me fixe la gueule pleine de bave. Je déglutis. Après tout finalement ce n'est rien un peu d'eau non ?
- D'accord j'ai compris. finis-je par dire.
Il rappelle Alf. Il retire la bâche de la piscine et sort de sa poche une chaîne et un cadenas. Je ne pense pas que le chien est besoin d'être attaché... Il semble obéissant.
- Quand j'étais à l'armée, c'était des chaînes bien plus grosses qu'on utiliser pour attaché les soldats. Mais je n'ai trouvé que celle-ci. Tourne-toi.
Il est fou ce n'est pas possible. Je dois rêver. Pourtant une voix intérieur me cris que non. Je ne cherche plus à fuir, après tout, personne ne viendra m'aider. Je suis ses ordres.
Je sens dans mon dos Sergeï attaché mes mains en les reliant à mes pieds. Je commence à angoissé en comprenant ce qu'il s'apprête à me faire faire. Les chaînes sont lourdes et serrés.
- Et si je n'y arrive pas ?!
- Tant fais pas Alf se ferra un plaisir d'aller te chercher ! Dit-il en rigolant.
j'essaye de me rassurer en me disant qu'il m'aidera à remonter si je n'arrive pas à me libérer mais je n'arrive pas à me convaincre. Il glisse à mon poignet une ficelle avec une clé dessus.
- Écoute je ne pense vraiment pas que ça soit une bonne idée, je ne broncherais plus je te le promets, libère moi !
- Ne t'inquiète pas ! tu as juste à retenir ta respiration et à te concentrer ! Aller inspire !
- Hein ?! Mais comment je dois faire ?!
- A toi de voir Valentina ! Inspire !
Il tire sur mon bras et s'apprête à me balancer dans l'eau. J'inspire et retiens ma respiration avant de sentir mon corps basculé en arrière et entré en contact avec l'eau froide. Je m'empresse d'attraper la clé autour de mon poignet mais je ne l'a trouve pas. Le poids des chaînes m'attire vers le fond de la piscine. Je ne vais pas y arriver. Je commence à manquer d'oxygène. J'ouvre grand les yeux espérant trouvé la putain clé mais je ne vois rien. Je panique et laisse échapper des bulles d'oxygène ne pouvant plus tenir. Je continue à chercher au fond de la piscine après la clé. Je commence à manquer d'air et ma vision se fait trouble...
Je vais mourir.
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Ça ira mieux demain...
General FictionMoi, Valentina, j'endure les caprices du destin en attendant désespérément que mon cœur, un jour, puisse me servir à autre chose qu'à survivre à ces lendemains...