Depuis hier soir Ermanov n'a pas arrêté de m'appeler. Sans réponse de ma part.
Je suis actuellement entrain de marcher dans un parc. J'essaye de sortir de ma tête ce qu'il s'est passé hier. J'ai des courbatures dans les jambes. Je n'ai d'ailleurs pas pu passer au club je me suis réveillé vers 6h du matin et je suis sorti m'aérer l'esprit. Ma solitude m'avait manqué. Ces derniers jours, j'ai cumulé les émotions sans jamais relâcher la pression. Ça fait du bien de prendre du temps pour soi. Après plusieurs minutes je décide de m'assoir sur un banc. Mon téléphone sonne à nouveau. Je regarde qui c'est. Un numéro inconnu. D'habitude je n'aurais pas décrocher mais cette fois...
- Allô ?
- Valentina ?
- Qui est-ce ? Je ne reconnais pas tout de suite sa voix.
- C'est Roméo. Ermanov m'a fait part de la situation et écoute je ne sais pas ce qu'ils t'on fait faire mais je m'en fous. Je n'ai pas que ça à faire d'attendre qu'une gamine fait sa crise d'adolescence.
Il est sérieux lui ?
- Tu sais quoi ? Démerdez-vous avec votre mission. Et allez vous faire foutre toi et ton Ermanov chéri.
Je raccroche avant qu'il ne réponde. Je reste quelques heures assise là à réfléchir.19:00
Je me lève du banc et prend la route pour rentrer chez moi. Je suis presque arrivée quand je me rend compte qu'une voiture me suit. Je fais genre de rien. Si cette personne me veut du mal elle n'hésitera pas à me tuer. Donc c'est s'en doute pour m'espionner. Je pense que c'est peut-être Ermanov ou l'italien mais pourquoi me suivre ? Pour me faire peur ?
Je passe dans une petite ruelle où les voitures ne peuvent y accéder et monte à une échelle de secours fait pour les appartements. Je monte jusqu'au toit espérant trouvé une solution une fois là-haut. Et si c'était la police ? Merde c'est possible...
Je vais près du bord du toit et regarde en bas après la voiture. Elle n'est plus là...
Je m'assois soulagée. Je regarde l'horizon. Les lumières de la ville sont sublimes. La nuit est noire mais magnifique. Contrairement à d'habitude, le vent est doux et frais. Si je n'avais pas de problèmes ce moment serait juste magique !
J'en ai marre... Je me dis que partout dans le monde, des millions de gens doivent vivre dans de conditions plus terrible que la mienne mais j'aimerais malgré tout m'évaporer loin d'ici... Loin de tout... Peut-être dans une ville en Europe ! Ou n'importe où ailleurs, dans un appartement avec Gandja en plein centre ville avec un boulot qui me plaît... Ou juste... Une vie...
Soudain un bruit me ramène à la réalité. Mon ventre gargouille. J'ai faim.
Je descends du toit. Je prend un bus et me diriges vers le centre de Moscou.
J'ai envie de pizza.Le bus s'arrête et je descends. La rue est bondée. Je met ma capuche et avance. Il y a de la musique un genre d'accordéon qui se fait entendre mélangé au brouhaha de la foule. J'avance jusqu'à tomber sur un endroit qui propose des pizzas. J'avance jusqu'à la pizzeria un peu paumée et reculée de tous. J'entre.
Il y a plusieurs jeunes qui sont installés et mangent en parlant fort. Je m'avance près du comptoir et une vieille femme m'accueillis :
- Bonsoir, qu'est-ce qu'il te faut ma belle ?
- Bonsoir une pizza 4 fromage. A emporter s'il vous plaît.
J'entends un des jeunes à la table répéter ma dernière phrase en riant fort avec ses amis. Je ne relève pas.
- Bah alors t'as personne avec qui passer la soirée ? Si tu veux je suis là moi ! Ses amis à la table l'incite à continuer en riant.
L'un des gars se lève et s'approche de moi. Trop proche de moi.
- Recule. Lui dis-je.
Il reste planté là.
- On plaisante quoi ! Fais pas la coincée !
Il s'apprête à placer sa main sur mon épaule. Avant que je ne l'arrête et lui brise la main, quelque chose l'arrête je me retourne et tombe sur Roméo. Mon cœur rate un battement. C'était donc lui qui me suivait...
- Fait gaffe à où tu met tes mains. Dit-il en lui broyant la main.
L'autre lâche des petits cris de douleur. Je me retourne quand la dame arrive avec ma pizza je l'a récupère et paye. Je quitte l'endroit sans me retourner. J'entends derrière moi la voix de l'italien m'appeler. Il a l'air furieux que je pars.
J'accélère le pas et lui cri :
- Désolée ma pizza va refroidir !
Je ris à ma blague et me faufile dans une ruelle qui donne à une rue plus tranquille. Je marche quelques mètres et m'installe sur un banc. Je pense que l'autre m'a perdue dans la foule. Tant mieux. J'ouvre le carton de ma pizza.
- Mmmmmhhhh....
Elle sent tellement bon... Je sens l'italien arrivé et s'assoir près de moi.
- Je suis venu parler.
- Va t-en, je mange.
J'attrape une part de pizza et croque dedans. Le goût est incroyable. Je sens le fromage venir fondre contre mon palais.... C'est délicieux...
- Je peux en avoir ?
Je lui lance un regard noir.
- Non.
Je le vois déglutir.
Je finis par lui donner une part, la plus petite. Après tout j'ai toujours était gentille avec les animaux errants.
- C'est vraiment pas ouf.
- Tu dis ça parce que t'es italien.
- C'est juste gras et ça manque de goût.
- Où alors t'es juste habitué à manger dans des restos de luxe.
- J'ai du goût c'est différent.
- Mouais...
Je le vois sourire, je détourne la tête gênée.
Je finis ma part de pizza et lui demande :
- Et donc tu voulais me dire quoi ?
- J'aimerais m'excuser pour ce que j'ai dit au téléphone et j'aimerais que tu continue à travailler pour Ermanov.
- Tu sais ce qu'il sait passer au moins pour que je refuse ?
- Non...
- J'ai failli me noyer. Sergeï, que tu connais sûrement m'a attaché les mains et pieds dans le dos et m'a jeter dans l'eau en n'espérant que je me libère grâce à la minuscule clé accrocher à mon poignet.
- Ah.
- Ah... comme tu dis...
- Je ne savais pas désolé. J'irais leurs parler.
- Enfin bref de toute manière c'est terminé. Je n'y retournerais plus.
- Tu compte rester seule comme tu le fais ? Tu en as pas marre de la solitude ?
- Quand on est habitué c'est plus facile. Et puis il y a Gandja.
- Ton copain ?
- Ma copine. Enfin...mon chat.
Je le vois me fixer quelques minutes et il fini par me dire.
- Tu me fais penser à moi. Je n'ai jamais eu de vraie famille à part mon père mais il était là sans être là. Il me croyait coupable de la mort de ma mère et du coup il me déteste. Quand j'étais enfant je pensais qu'en grandissant cela s'arrangerait mais non. J'ai toujours fais mon maximum pour arriver à l'impressionner ne serais-ce qu'une seule fois... Mais ce n'était jamais assez pour lui. Et puis j'ai rencontré Dimitri Ermanov. Enfin bref tout ça pour dire que t'es pas seule. Et que Ermanov a bon cœur dans le fond.
Je lui souris timidement ne sachant plus quoi dire.
C'est étrange de parler avec quelqu'un qui a vécu presque la même chose que nous.
- Bon... Je vais te laisser. Je te raccompagne ?
- Euuhh non merci.
- T'es sûre ?
Je regarde aux alentours. C'est vrai qu'il commence à faire tard...
- Aller viens.
Je le suis et monte à l'arrière de la voiture. Roméo me rejoint et le chauffeur prend la route.
Aucun de nous deux ne parlent sur le chemin. Ce n'était pas un moment gênant mais réconfortant. Je me sens en sécurité auprès de lui.
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Ça ira mieux demain...
General FictionMoi, Valentina, j'endure les caprices du destin en attendant désespérément que mon cœur, un jour, puisse me servir à autre chose qu'à survivre à ces lendemains...