Chapitre 67

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Il est bientôt 1h ici. Je suis dans les rues de Moscou à la recherche d'un endroit qui pourrait me faire oublier quelque instant mon mal-être.
Je ne sais pas si cela arrive à tout le monde mais quelques fois je me sens ridicule.
J'ai tous les biens possibles mais rien ne me satisfait. Cette insatisfaction me rend malade. Avant je n'avais pas grand chose, aujourd'hui j'ai tout et me voilà... insatisfaite.
La sensation est tel que je me demande si finalement nous sommes vraiment heureux. Avoir une maison, une famille n'est peut-être finalement pas suffisant pour combler ce manque.

J'avance dans la rue Rojdestvenskaïa. Les néons suspendus aux façades des boutiques, cafés et clubs s'étalent sur toute la rue. Ces lumières éclairent la casi totalité de la grande rue. Il y a beaucoup de passants. La plupart des étrangers, venus de loin sans doute.
Le sol est encore humide. Des gens sortent des bars défoncés et ivres ne sachant plus marcher.
J'ai enfilé une robe noire assez simple et confortable. Ma nouvelle fourrure et une paire d'escarpins noire avec des serpents dorés qui remontent sur mes chevilles. Je m'enfonce un peu plus dans la rue et entre dans un des clubs les plus populaires, connu pour ces trafics de drogue.

Disons que ce club fait parti de l'héritage que m'a fait Ermanov. J'entre dans le club. Celui-ci est bondé. La musique vient tapé mes oreilles violemment. L'un des videurs m'adresse un signe de la tête. Je confis à l'homme ma fourrure. Un des barmans me reconnaît et apparaît aussitôt avec ma boisson préférée.
J'attrape le verre et le boit d'une traite. Je descends les escaliers pour arriver au bar. Je m'assois et commande un autre verre.
- Alors c'est donc vous. On ne m'a pas menti vous êtes réellement magnifique.
Je me retourne désespérée de devoir faire la conversation à quelqu'un. Je lance un regard noir à la personne.
- Qu'est-ce que vous voulez ?
L'homme est un homme plutôt fin et maigre. Je dirais la trentaine.
- Oh je vois vous ne passez pas par quatre chemins... Vous me rappelez un ami.
- Cool.
- Je m'appelle Stuart.
- Je m'en fou.
J'attrape mon verre et m'en vais.
- On se reverra Valentina ! Crit l'homme un peu plus loin.
Je lui offre mon doigt.
Je suis venue décompresser, pas pour parler à un vieux merdeux.
Je remarque un groupe de jeunes gens assis sur les escaliers du coin VIP. Un peu trop jeune d'ailleurs. Je récupère de leurs mains un joint de je ne sais quoi.
- Allez-vous s'en avant que j'appelle la sécurité.
Ils s'exécutent en voyant mon air déterminé et autoritaire.
Je regarde la chose que je tiens entre mes mains. Je n'ai jamais testé après tout.
J'en aspire une taffe. Un goût vraiment particulier.
J'espère qu'au moins qu'ils se l'ont procurés ici.
Je ne sens rien.
Je décide de me rendre à une table libre. Je commande quelques bouteilles histoire de me décontracter un peu. Je continu à fumer ce que j'ai entre les doigts.
Je sens mon anxiété diminuer peu à peu. Je m'enfonce dans le canapé dans lequel je suis. J'étale mes jambes sur le canapé. J'attrape une bouteille sur la table et la boit.
Je regarde les gens bougeaient et dansaient sur la musique. Soudain je crois voir la silhouette de Roméo. Je me redresse pour mieux y voir.
Il me regarde. Je me lève doucement du canapé. Il m'invite à le suivre. Je ne peux m'empêcher d'être attiré par lui.
Mais pourquoi ne vient-il pas à moi ?
J'avance lentement vers lui. Il s'arrête sur la piste au milieu de la foule. Il me sourit. Je lui sourit.
Puis je me rappelles le fait qu'il ne m'a pas envoyé de messages aujourd'hui. Mon sourire retombe. Cette fois je le fixe d'un regard noir et plein de colère. Roméo s'approche de moi et tente de danser avec moi. Je cligne des yeux plusieurs fois. Ce n'est pas lui. Je recule d'un pas. Il recule aussi. Il me regarde effrayé. Je ne comprends pas pourquoi. La foule s'est écartée. J'ai quelques chose sur moi d'anormale ? Je baisse les yeux et me rend compte que je tiens mon arme à la main pointé sur l'homme.
Mon cœur se met à s'accélérer de plus en plus vite. Qu'est-ce que je suis entrain de faire ?!
Je sors en vitesse du club en composant le premier numéro qui me vient à l'esprit. Une fois dehors je sens mes larmes qui commencent à coulés. Je range mon arme. Le videur vient m'aider à me relever en me tendant mon manteau.
- Vous allez bien Madame Valentina ? Vous semblez très pale.
J'attrape mon manteau et le met. Je porte mon téléphone à mon oreille.
C'est son répondeur.
"Vous êtes bien sur la messagerie du 8-00... veuillez laissez un message..."
Je raccroche. Le videur est toujours près de moi et me demande si il doit appelé quelqu'un. Je ne réponds rien. Je me dirige vers ma voiture. Je monte à l'intérieur.
Ma colère monte. Je ne peux pas conduire. J'appelle un taxi. Le temps que celui-ci arrive je vais me cherché de quoi boire. Je prends de l'eau. Comme si après tout ce que j'avais bu cela m'aurait été bénéfique. Quelque minutes plus tard je monte dans le taxi.
- Bonsoir où allons-nous ?
Il est hors de question que je rentre dans cet état là. Je me rends au club de Sierra.
Je descends du taxi après l'avoir payé d'un montant plus que convenable.
J'entre dans le club. Je cherche le bureau de Sierra.
Elle est occupée avec un client. J'avance d'un pas rapide vers elle et me jette dans ses bras. Je la sert de toutes mes forces. Je fond sur elle. Elle est surprise.
- Valentina...
Mon visage s'humidifie de mes larmes. Je ne dessert pas mon étreinte pour ne pas que Sierra me voit ainsi. J'essuie mes larmes et la relâche.
- Tu vas bien ma belle ? Tu as l'air... Tu veux qu'on aille discuté ?
J'hoche la tête timidement.
- Suis-moi mon ange. Elle m'attrape par le bras et m'emmène dans son bureau.
- Que se passe t-il ma chérie ? Tu m'inquiètes...
- Je... Je ne vais pas bien... Je...
Sierra dépose sa main sur la mienne.
- J'ai confondu quelqu'un avec Roméo...
- Je ne suis pas sûre de comprendre qui a t-il de mal à cela ?
- Je... J'ai faillit le tuer. Je... J'avais bu et je... J'ai fumé ce truc que des gosses avaient dans leurs mains et puis après un homme est venu me parler... Ou bien non... L'inverse. Je ne sais plus...
Sierra m'attrape et me sert. Je me tais et la sert en retour. Son contact me réchauffe. Cette fois je ne parviens pas à retenir mes larmes.
Sierra se détache de moi et vient essuyer mes larmes.
- Chuuut... Ne pleure pas. Ce n'est pas grave... Ce n'est pas de ta faute. Ca va aller, je suis là.
Elle passe la main sur mes cheveux et les caressent en me serrant contre elle.

Ça ira mieux demain...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant