Je le suis jusqu'à la table. La table est vraiment très belle. Il se place derrière moi et avance ma chaise quand je m'assois. C'est extrêmement gênant.
Il s'assoit en face de moi. Bizarrement cette fois il n'y a aucun garde qui l'accompagne. C'est étrange même au rendez-vous avec Ermanov il y en avait. Il fait signe à un serveur de nous apporter les menus.
- Et voilà Monsieur Romano. N'hésitez pas à me rappeler si besoin.
- Merci Stuart.
Le serveur dispose.
Je vois l'italien prendre le menu est le feuilleter.
- L'endroit est magnifique. Lui dis-je.
- Merci. Avant sa construction j'ai pris énormément de temps à trouver l'emplacement. Je voulais un endroit merveilleux !
- Ah c'est à toi ?
- Oui.
Je comprends mieux.
- Pourquoi ça te dérange ? Me dit-il.
- Non non.
- Tu sais déjà ce que tu vas prendre ?
- Mmhh...
J'ouvre le menu et regarde ce qu'ils proposent.
- Je ne vois pas de pizza.
Il rit.
- C'est vrai il n'y en a pas mais on peut demander au chef d'en faire une si tu veux.
- Bah je suis venue pour que tu puisses me payer une pizza à la base, mais bon je prendrais comme toi.
- C'est vrai que ce n'est pas très logique, mais je me suis dis que t'emmener ici serait mieux.
Il rappelle le serveur et nous passons commande.
- Comment as-tu rencontré Ermanov ? Dit Roméo.
- Au club. Et toi ?
- C'était un ami de mon père à la base.
Ermanov m'a toujours considéré comme son fils plus que mon père lui-même. Il m'a appris à me débrouiller dans le monde des affaires.
- Tu as de la chance d'avoir quelqu'un sur qui compter. Moi mes parents sont morts dans un cambriolage ou je ne sais quoi. Les deux n'ont jamais été très présent pour moi. Mon père passait plus de temps au travail qu'à la maison et quand il était là il s'énervait contre ma mère ou alors il m'apprenait à me battre.
- Et ta mère ?
- Elle a quitté sa famille très jeune pour se marier à mon père et a finit par regretter d'avoir fait ce choix. Elle m'a aussi regretté et elle s'est réfugié dans l'alcool.
Le serveur vient nous interrompre en nous apportant les entrées.
Je lève les yeux vers Roméo.
Je croise son regard. Je détourne les yeux vers l'assiette qui vient d'être déposée devant moi et je remercie le serveur. Je met fin à ce silence pesant.
- Ça à l'air délicieux !
Je le surprends entrain de me fixer. Il détourne à son tour les yeux, sortant de sa rêverie.
- Oui ça l'ai. C'est moi qui est choisi.
- On va voir.
Je prends ma fourchette et viens attraper les aliments.
- Le carpaccio. Créer pour la comtesse Amalia Nani Mocenigo, à qui son médecin conseillait de manger de la viande crue.
- Elle n'aurait pas été malade ça n'aurait jamais vu le jour !
- Ça, on ne sait pas.
- En tout cas c'est vraiment très bon.
- Content que ça te plaise.Après avoir finit de manger nos entrées, nos plats et nos desserts Roméo me demande de le suivre.
Il se lève et me tend la main.
Encore une fois.
Cette fois-ci je prends sa main pour me lever. Elle est étonnamment très douce. Il me la relâche une fois que je suis debout. Il se dirige vers l'autre côté de la salle où un grand piano et placer là au milieu de la pièce. Le restaurant est vide. Sans doute l'a-t-il privatisé ou alors le restaurant et tellement nul que personne ne vient.
- Tu sais jouer ? Me demande t-il.
- Non mais j'aimerais bien.
Il s'assoit sur le tabouret et tapote dessus pour m'inviter à m'assoir.
- Dans ce cas laisse-moi te montrer.
Je m'assois près de lui un peu hésitante. Je ne suis vraiment pas à l'aise aussi proche de lui. La dernière fois que j'étais aussi proche d'un homme c'était mon père adoptif.
Son bras vient frôlait le mien et provoque en moi un frisson. Il se positionne bien et commence à jouer quelques notes.
- Donne moi une musique que tu aimes.
- Alors actuellement je n'ai aucune idée en tête. Toi choisi.
- Mmhhh...
Je le vois réfléchir un moment. Ses doigts viennent presser les touches du clavier. Les sons sont incroyables.
Du Chopin.
Je regarde ses mains glisser sur les touches. Je ne peux m'empêcher de contemplé son visage aux traits fins et sa barbe parfaitement dessiné.
Il est vraiment très beau. Ses cheveux retombent légèrement sur ses yeux. Ses lèvres sont délicatement entre ouvertes. Ramené à la réalité par le rayonnement du couché du soleil, je baisse les yeux sur ses mains qui jouent les dernières touches de cette douce mélodie harmonieuse.
- Ça ta plut ?
Il parle de son visage ou de la musique ?
- Oui beaucoup. C'est vraiment magnifique.
Je le vois un moment me regarder. Un sourire léger se dessine sur son visage. Il tourne la tête vers les rayons du soleil qui transperce la vitre.
- C'est l'une de mes vues préférées.
- À moi aussi.
Mes yeux dérivent sur sa nuque.
Il se retourne soudainement vers moi.
- Ça te dirais une promenade ?
- Pourquoi pas.
J'enfile mon manteau et récupère mes affaires.Nous voilà à peine sorti de l'immeuble que le téléphone de Roméo sonne. Il répond.
- Allô ?....t'inquiète pas on va gérer ça... d'accord j'arrive...
Il raccroche.
- Un problème ? Lui dis-je.
- Oui apparement les États-Unis nous ont encore attaqués mais cette fois directement nos fournisseurs. Je suis désolé mais je dois y aller.
- Pas de soucis, je comprends. Merci pour cette soirée.
- Je vais te raccompagner.
J'aurais voulu passer encore un peu de temps avec lui...Une fois à quelques rues de chez moi Roméo vient m'ouvrir la portière.
- J'espère que l'on se reverra très bientôt. Dit-il.
- J'ai passé un agréable moment. Merci.
Je prend mon courage à deux mains et viens déposer sur sa joue un baisé.
Je le vois ne plus bougé presque paralysé. Il a l'air surpris. Il sourit.
C'est bizarre il fait très froid mais j'ai tellement chaud à cet instant. Je sent mes joues s'enflammer.
- Bon et bien je vais y aller.
Il me regarde souriant. Je souris à mon tour.
- Au revoir Valentina.
VOUS LISEZ
Ça ira mieux demain...
General FictionMoi, Valentina, j'endure les caprices du destin en attendant désespérément que mon cœur, un jour, puisse me servir à autre chose qu'à survivre à ces lendemains...