CHAPITRE 18: L'agression.

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Quelque chose de bizarre est en train de se passer.

Niveau travail, je n'ai jamais été plus au top. Je suis efficace, professionnelle, rapide. Je me savais douée pour mon métier, mais là c'est du jamais vu. Je fais tout avec une facilitée déconcertante.

Niveau vie privée, je suis une larve. Je remplis mon rôle de parfaite petite épouse. Ma maison brille et étincelle. Quand mon mari n'est pas en mission, le repas est prêt à 19h30 tapante, je ne suis jamais en retard. A 20h30. Le repas doit être fini, et la vaisselle faites. Je prends ma douche et à 21h, je dois attendre mon mari, à genoux et nue, dans le lit conjugal pour qu'il "m'honore", comme il dit.

Je ne sais plus lui dire non. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas pourquoi. Mais j'arrive à l'écrire. NON,NON,NON, c'est pourtant pas compliquée! Et pourtant, Broke ne me terrorise pas, il ne me bat pas, ne m'insulte pas, ne me menace pas. Mais il lui suffit de me dire qu'il veut telle ou telle chose pour que je m'exécute. Je ne suis pas malheureuse avec lui, mais cela m'énerve d'être comme ça. Je suis une femme forte, pas une serpillère merde!

J'arrive encore à écrire ce que je ressens. Alors je vais continuer à écrire, ça me permettra peut-être un jour de trouver une solution à cet épineux problème.

(Journal de Victoria. Extrait)

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-" Josy. Dépêches-toi j'ai pas toute la journée!"

Josy était encore dans le bureau de Jay et Victoria ne préférait pas savoir ce qu'elle était en train de faire. Mais peu importe, il fallait qu'elle se dépêche, il y avait un peu de comptabilité à terminer. Depuis le mariage quelques semaines auparavant, Victoria s'était empressé de former Josy au maximum en prévision de son futur départ.

A son grand étonnement, celle-ci s'était montrée beaucoup moins stupide que Victoria ne le pensait. Quand Jay la laissait tranquille, elle travaillait plutôt bien, apprenait vite et surtout, accomplissait toutes les tâches que lui donnait Victoria avec le sourire.

La fausse blonde décolorée sortit du bureau en tirant sur sa jupe remontée presque jusqu'à la taille.

-" J'arrive, j'arrive ma grande!" dit-elle légèrement essoufflée.

-"Non mais sérieusement Josy." dit Victoria une fois que l'autre est fermé la porte. -" Qu'est-ce que tu lui trouves? Ce mec est resté coincé dans les années 90."

-" Il me fait rire. Et c'est un amant infatigable. T'aurais dû essayer quand t'en avais l'occasion. Il t'aurait pas dit non."

-" Beurk. Non merci." dit Victoria, qui frémit rien qu'en évoquant l'idée.

-" C'est vrai que maintenant, tu as surement un vrai étalon dans ton lit." dit la blonde avec un regard plein de sous-entendus.

Victoria préféra ne pas relever la remarque. Même si depuis sa supposée "nuit de noce", elle partageait le même lit que Bucky, il ne s'était jamais rien passé. Elle n'avait pas supporté l'idée qu'il puisse dormir par terre, et lui avait donc proposé la même idée qu'à l'hôtel, un traversin faisant office de "mur" entre eux deux.

En dehors de cela, Bucky s'était avéré être un colocataire plutôt agréable à vivre. Il ne dérangeait pas, ne salissait pas, et Victoria avait souvent l'agréable surprise, quand elle rentrait du travail, de voir Bucky à la cuisine lui préparer un repas.

Il l'avait même aidé à quelques travaux de plomberie qui pressaient, et que Jackson n'avait plus la force de s'occuper. Elle trouvait de plus en plus sympathique d'avoir à qui parler quand elle rentrait du travail.

LE PROJET 404Où les histoires vivent. Découvrez maintenant