CHAPITRE 42: Bucky

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Elle s'était laissé déshabiller sans rien dire. Elle n'avait même pas eu honte de se retrouver nue devant le Sergent. A présent quelle importance? Tout le monde l'avait vu nue, pensait-elle.

Elle était à présent dans un bon bain chaud, les genoux recroquevillés sur sa poitrine. Bucky ne l'avait pas quitté. Il lui frottait doucement le dos avec une éponge. Au loin, un bruit de tronçonneuse se faisait entendre.

-" Tu entends?" dit doucement Bucky. -" Sam est revenu. Il est en train d'abattre cet arbre. Quand tu sortiras du bain, on va y mettre le feu."

Elle ne répondait pas, et regardait droit devant elle. Il lui lava les cheveux et l'enroula dans une serviette. Elle remarqua que pas une fois il n'avait eu de regard ou de geste déplacé. Il s'était occupé d'elle comme on s'occupe d'un malade. Il l'emmena dans une des chambres qu'il avait finie.

-" C'est ta chambre. J'ai essayé de faire un peu de déco, mais sans toi, c'était pas simple. Tes goûts sont meilleurs que les miens."

Elle regarda autour d'elle. Au contraire de ce qu'il pensait, elle trouva qu'il avait fait preuve de très bon goût. Les papiers peints étaient à présent d'une couleur lin clair très cozy, ce qui tranchait avec les meubles un peu plus foncés. Il avait mis des draps propres sur le lit deux places, ainsi que beaucoup de coussins qui semblaient doux et confortables.

Il avait également posé des rideaux. C'était des voilages blancs simples, mais qui laissait rentré la lumière. Il avait même pousser la délicatesse de mettre quelques bougies sur la commode ainsi qu'une vieille boîte à bijoux, que Victoria reconnu comme étant celle de sa grand-mère.

Il lui donna des vêtements propres, ainsi qu'un peigne pour démêler ses cheveux encore mouillés.

-" Je t'ai acheté cette robe la dernière fois que je suis allé en ville." dit Bucky en posant les vêtements près d'elle. -" Elle est légère, j'ai pensé qu'elle t'irait bien."

-" As-tu lu le carnet, Bucky?"

La question était sorti de nulle part. A présent, elle le regardait droit dans les yeux. Il s'assit près d'elle et lui prit la main.

-" Oui je l'ai lu." dit-il franchement.

-" Alors pourquoi tu n'es pas parti ?"

-" Parce que j'ai lu le carnet."

-" Tu devrais pas rester Bucky. " soupira-t-elle. -" J'ai gâché la vie de mes parents quand j'étais jeune. Puis je me suis torpillé toute seule en me mariant avec un criminel. Si tu restes, je vais t'entrainer dans ma déchéance. Je suis une perdante, je n'ai pas d'autre utilité que ça."

Bucky baissa la tête. Il avait du chagrin à l'entendre parler d'elle de cette façon. Il se décida à lui parler avec sincérité.

-" Pendant plus de 70 ans, j'ai été le pion d'Hydra. Je ne me suis jamais rebellé, j'ai accompli toutes les missions qu'ils m'ont confiés, même les plus affreuses. Jamais je ne leur ai dit non, jusqu'à ce que mon ami d'enfance me sauve."

A présent Victoria le regardait, se demandant où il voulait en venir.

-" 70 ans à être leur esclave, c'est long. Toi, en l'espace d'une année, tu as réussi à faire échouer un des projets les plus importants de l'organisation. Et cela, sans te battre."

-" Tu parles. J'ai rien fait Bucky, j'ai juste subi."

-" J'ai lu le journal." dit-il à nouveau. -" Tu as été gavé de sérum, tu as subi l'influence de Rumlow, tu as été maltraité. Et malgré tout ça, tu leur a dis à plusieurs reprises que jamais tu ne ferais partie d'Hydra, tu les as traités de fascistes, même si dans l'instant tu n'en avais pas conscience. Tu dis que tu t'es torpillé, mais en fait tu les as torpillés EUX par tes paroles et ta fermeté. Tu as réussi là où j'ai échoué. L'héroïne ici, c'est toi."

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