CHAPITRE 41: le cerisier mort

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Bucky n'avait pas dormi de la nuit. La caravane était restée hermétiquement fermée. Au petit matin, le sergent savait qu'il ne servira à rien d'attendre tant qu'elle ne serait pas décidée à ouvrir, Il se décida donc à occuper sa journée au mieux.

Il commença par faire un petit déjeuner. Bucky savait qu'il n'y avait plus grand-chose à manger dans la caravane. Il en fit un pour elle aussi qu'il apporta devant la porte.

Il toqua doucement à la porte. -" Tu n'es pas obligé de m'ouvrir mais je t'ai apporté à manger et du café." dit-il, sans savoir si elle l'écoutait ou non. -" Cela me ferait plaisir que tu manges. Moi, pendant ce temps je vais aller m'occuper des chambres. On a fait des courses avec Sam, on a acheté des draps. Ah! Et n'oublie pas que je t'aime!"

Il s'était promis de lui dire jusqu'à ce qu'elle finisse par l'écouter, et il comptait bien tenir sa promesse. Il passa ainsi toute sa journée à descendre des cadres de lit du grenier, à poncer, à repeindre à réparer, ne s'accordant de pause que pour manger le midi et apporter à manger à Victoria. Il vit avec plaisir que le plateau était vide. Elle l'avait écouté.

Quand le soir arriva. Il essaya de faire mijoter quelque chose dans la cuisine flambant neuve. Et amena un plat devant la caravane.

-" Pour ce soir y a du ragoût, mais c'est pas une réussite." dit-il un peu gêné. -" T'es pas obligé de le manger si tu n'aimes pas. Mais la nouvelle cuisinière marche du feu de dieu. Bonne appétit! Je t'aime!"

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Il en fût ainsi pendant trois jours. Bucky travaillait dans les chambres, préparait à manger pour lui et pour elle, et lui parlait à travers la porte.

Elle ne répondait jamais. Mais Bucky voyait qu'elle mangeait. De temps en temps il entendait du bruit. Quelquefois il entendait au loin la porte de la caravane qui s'ouvrait discrètement pour prendre ou laisser le plateau. Il ne cherchait pas à aller la voir, il prenait sur lui et respectait son envie de solitude.  Même s'il mourrait d'envie de forcer la porte de cette satanée caravane, il savait pertinemment qu'il serait inutile de la brusquer. Alors il se forçait à être patient.

Il avait néanmoins toujours un petit quelques choses à lui dire. Il lui parlait de l'avancer des travaux, des meubles qu'il avait descendus du garage, ou bien de la livraison des matelas. Et il n'oubliait jamais de lui dire "je t'aime". Il voulait qu'elle se rappelle qu'il était là pour elle, qu'elle n'était pas seule.

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Le troisième jour, Sam Wilson toqua à la porte de la maison. Il venait au nouvelles.

-" Toujours pareils. Elle reste enfermée dans sa caravane. Elle ne veut pas parler." dit Bucky tristement.

-" Tu es sûr qu'elle ne s'est pas suicidé?" demanda Sam, inquiet.

-" Non je lui apporte à manger tous les jours, et quand je repasse chercher son plateau, il est vide."

-" Ça t'en sait rien. Il y a plein d'animaux qui traînent dans le coin. Ils ont peut-être trouvé le bon filon."

-" Et puis quoi encore? Tu crois peut-être que c'est Patrick qui a ouvert délicatement les tupperwares et enlever l'opercule des pots yaourts?"

-" C'est qui Patrick?"

-" Un alligator du coin. Oublie!"

Il finit sa tasse de café qui alla laver dans l'évier. Pendant ce temps Sam regardait par la fenêtre.

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