Je n'en reviens pas ! Je croyais que mes arguments étaient en bétons.... mais apparemment il faut croire que non... J'ai vu mon client sortir, les menottes aux poignets, les dents et poings serrés sans pouvoir faire grand chose. J'ai bien cru qu'il allait passer par dessus la table mais heureusement j'ai réussi à le dissuader ! Son ami, Monsieur Daler, et Jason me regardent encore dans l'incompréhension la plus totale. Il va falloir que je retéléphone pour prendre rendez-vous avec mon client pour voir ce qu'on peut faire. Bien sûr on peut faire appel mais je veux savoir s'il est prêt pour une autre bataille.
En attendant je suis à mon appart en train de chercher ce qui a pu bloqué mais je ne trouve pas. Et mes pensées dévient vers cette femme qui a perdu son mari. Je repense à ce qu'elle m'a dit. Et pour la première fois de ma vie, je remets en doute le métier d'avocat. Est-ce que je suis vraiment une pourriture comme elle l'a dit ? Est-ce que défendre quelqu'un fait de nous une mauvaise personne ? Dans ce cas là, tous les avocats sont des pourritures. Donc il ne faudrait plus défendre personne pour que nous soyons de bonnes personnes ? J'ai plutôt l'impression que dans notre monde actuel c'est l'inverse. Quand on ne défend pas la personne parce qu'on a peur des représailles, ou parce qu'on ne veut pas, ça nous bouffe de l'intérieur, enfin pour certaines personnes. Mais bon tout le monde est différent, tout le monde vit différemment, ne pense pas de la même manière, n'est pas élevé de la même façon. Ce qui fait que chacun est unique et que chacun se fait sa propre définition du bon et du mal.
Bon assez perdu de temps, c'est l'heure d'aller chercher Ashley à la crèche. J'arrive avec cinq minutes de retard mais on ne m'en tient pas rigueur. Ça doit être marqué sur ma tête que j'ai eu une journée difficile.
— Bonjour Madame Swann.
— Bonjour.
— Comme toujours nous n'avons rien à redire ! Ashley est une petite fille adorable.
Je souris en la prenant dans mes bras et elle me serre davantage. Ma puce... Je vois qu'elle tient encore cette peluche, le loup. Je regarde la directrice.
— Ça ne vous dérange pas qu'elle revienne avec un doudou de la crèche ?
— Mais de quel doudou parlez-vous ?
— Du loup, dis-je en lui montrant la peluche.
— Mais ce n'est pas à la crèche Madame, me dit-elle en rigolant légèrement.
Moi ? Et bah je blanchis. Je me sens pas bien. Et la directrice a dû le voir car elle me demande si ça va, si je ne voudrais pas un verre d'eau. Je lui réponds que oui mais pas du tout !
J'y ai réfléchis et ça me semblait logique si c'était pas Evan c'était forcément de la crèche, c'est pour ça que je me suis pas inquiétée plus que ça mais là, ça commence à me faire peur. Je prends vraiment conscience que quelqu'un s'est peut-être introduit chez nous mais dans quel but ? Juste pour un doudou ?
Je fais le chemin jusqu'à ma voiture, en pilote automatique et je prends la route. Ne me demandez pas comment j'ai conduit je n'en ai aucun souvenir ! Tout ce que je sais c'est que je ne conduis pas jusque chez moi. Comment le pourrais-je après ce que je sais ? Après que quelqu'un se soit introduit dans mon appart ? Comment peut-on se sentir en sécurité ? On ne peut pas... Et c'est comme ça que je me trouve en train de sonner à la porte d'Evan et Lou.
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My Guilty Guest
RomanceAlessia Swann, jeune avocate de 27 ans qui se retrouve du jour au lendemain mère de substitution après la mort de sa sœur Eden. Carter Costabeber, un client qui exige de l'avoir comme avocate. Une affaire un peu délicate. Un refus de la part d'Ales...