Et voilà un deuxième ;-) bonne lecture ;-)
**********************************************
Rhabillée, je suis devant le bureau de Bernie. Aucun son ne me parvient. Mon poing reste suspendu en l'air, prête à toquer sans oser le faire. J'aimerais en apprendre plus sur elle. Je ne l'ai pas connu longtemps, elle est morte quand je n'avais que 8 ans. J'ai de vagues souvenirs mais nous savons tous que d'une personne à une autre, il y a différents points de vue. Je me souviens qu'elle avait les yeux bleus comme Eden et moi, qu'elle était rousse comme moi et par moment j'ai l'impression d'entendre sa voix mais je n'arrive pas à savoir si c'était sa vraie voix ou une inventée par mon imagination. Cependant, je ne pense pas que ce soit le bon moment pour lui. J'ai bien vu que c'est douloureux et ça me fait mal de le voir comme ça. À vrai dire je ne l'ai jamais réellement vu affecté comme il l'est maintenant. Ma curiosité devra attendre car ce n'est pas aujourd'hui que je lui demanderais des choses.
Je finis par toquer avant d'entrer. Je le trouve assis dans son fauteuil, le regard dans le vide, son menton appuyé contre sa main. Il me parait être tellement loin. Je referme la porte et m'avance vers lui. Il finit par cligner des yeux et me regarde avec un sourire triste. Ce que je lis dans ses yeux me fait l'effet d'un coup de poignard dans le cœur : de la souffrance à l'état pur, de la tristesse et un grand désarroi. Je m'approche de lui et le décale pour venir m'asseoir sur ses genoux comme lorsque j'étais petite. Je pose ma tête contre son épaule et ses mains se perdent dans mes cheveux. J'en ai besoin autant que lui. Son parfum familier est comme un pansement sur le coup que je viens de recevoir. C'est un de mes piliers qui me reste sur terre. Il m'embrasse le front et garde son nez dans mes cheveux.
— Ta mère me manque.....
— À moi aussi...
Une petit voix me dit d'en profiter pendant que l'autre me dit que non, je ne ferais que raviver des beaux souvenirs mais qui amèneraient ensuite la nostalgie. Elle est déjà présente mais c'est assez pour aujourd'hui. Il m'en parlera quand il en aura envie. Il me serre un peu plus fort contre lui avant de me relâcher.
— Aller file. Va voir Ashley.
— Dis, tu me parleras un jour d'elle...
Il me sourit, embrasse mon front avant de hocher la tête.
— Aller.
Je souris et l'embrasse sur la joue avant de partir. Lorsque je suis dans la voiture, je me mets en route sans vraiment faire attention à où je vais. Dix minutes après, le contact coupé, je regarde où je suis. Bien sûr... C'est toujours dans ces moment-là que je me retrouve au cimetière où ma sœur et ma mère sont enterrées. Après la mort de ma sœur, le premier mois, j'y allais tous les jours pour lui raconter mes journées comme si elle était encore là avec moi. Et généralement, ça se terminait toujours pareil : je lui en voulais énormément d'être partie alors je finissais par l'insulter. Oui je sais ce n'est pas bien de faire ça dans un cimetière mais ne vous inquiétez pas, j'entendais ma mère d'ici m'engueuler parce que je ne devais pas dire de gros mots et en parallèle, je voyais Eden avec un grand sourire, les bras croisés. Enfin.... Durant plus d'un mois je faisais ça et puis le deuxième mois, je ne pouvais plus du tout venir, ça me rendait malade. Et là, quand je suis totalement paumée, mon esprit décide de venir ici. Je souffle et sors de la voiture avant de m'avancer vers la grande grille du cimetière. Je marche dans la direction de la tombe de ma mère. C'est plus facile pour moi. Sa tombe est grise et se démarque des autres par la présence d'une de ses nombreuses photos mais aussi par le peu de fleurs qui couvre sa tombe. Il y a une petite jardinière que j'ai fait moi-même en fonction des saisons. Mes fleurs résistent bien, je suis contente. Et c'est vrai qu'on se demandait toujours de qui venait cette éternelle rose mais maintenant je sais.
VOUS LISEZ
My Guilty Guest
RomanceAlessia Swann, jeune avocate de 27 ans qui se retrouve du jour au lendemain mère de substitution après la mort de sa sœur Eden. Carter Costabeber, un client qui exige de l'avoir comme avocate. Une affaire un peu délicate. Un refus de la part d'Ales...