Chapitre 28

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Coucou !! Je vous souhaite une bonne lecture ! ;-) 

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Personne ne parle, et pourtant tous nos mots se heurtent, sans douceur, dans les airs. Moi l'insultant d'être lui, de cohabiter avec moi ( même si en soi, il n'y est pour rien), de me faire ressentir ce que je ne devrais pas parce qu'il est mon client, de me pousser à bout tout le temps. Et lui m'insultant de ne pas assumer ce baiser qu'on a partagé, de ne pas avouer que je ressens de l'attirance envers lui, de trainer avec Hiro, de ne pas faire tout ce que je fais avec Hiro.

Enfin, l'air est irrespirable dans cette pièce, j'ai chaud et je sens que j'étouffe. Ses épaules s'affaissent et il fait un mouvement pour qu'elles se détendent. Je n'ose pas entamer la conversation de peur que tous ces mots finissent par sortir de notre bouche mais violemment.

Alors je reste debout derrière lui, lui qui est assis et on attend. On attend qu'il y ait un des deux qui entame la conversation, qui prenne les devants et je sens que ce ne sera pas lui, que lui ne voit pas pourquoi il le ferait au vu du fait que c'est moi qui lui ait donné rendez-vous, que c'est moi qui ait oublié. Il a peut-être raison, il faudrait que ce soit moi qui parle mais j'ai peur alors je retarde le moment, préparant dans ma tête ce que je pourrais lui dire. Mes mains sont moites, mon coeur bat à mille à l'heure.

— Je suis désolée...

Je ne reconnais pas ma voix, elle n'a plus rien à voir avec l'avocate sûre d'elle, elle ressemble plus à une petite fille qui vient de se faire disputer par ses parents. T'as l'air minable ma pauvre....

Ne voyant que son dos, je ne vois pas sa réaction et de toute façon, il ne laisse rien paraître, c'est son mode de fonctionnement. Comme la plupart des gens qui se protègent.

— De quoi exactement ? Pour le baiser qu'on a partagé ?

— Ce sujet est clos Carter, je ne veux plus en parler et on a dit qu'on oubliait ce qui s'était passé.

— Toi, tu as dit que tu oubliais mais pas moi.

— Carter, c'est mieux pour nous deux si on l'oubliait...

— Et si moi j'ai pas envie ? Et que j'ai même envie de recommencer là ?

Je ne dis rien, essayant de contrôler les émotions qui commencent à monter en moi au souvenir de ce baiser. De sa bouche sur la mienne, douce et tendre. De sa langue caressant la mienne avec une précision qui a électrisé mon ventre. De ce que ce baiser a emporté avec lui : la colère, la tristesse, la frustration. Je sens encore ses lèvres sur les miennes, là maintenant. Ses mains me caressant la joue et qui descendent dans mon cou. Sa chaleur contre ma peau, qui me laisse des traces brûlantes.

Il se met à ricaner doucement en secouant la tête.

— Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir que tu repenses à ce moment qu'on a partagé. Je suis même sûr que tu sens encore mes lèvres sur les tiennes.

Celles-ci s'entrouvrent dans l'espoir de combler le manque d'air qui me brûle les poumons.

— Là maintenant, tu vas me dire que tu n'as pas envie de sentir ma bouche prendre possession de la tienne ?

Je secoue la tête comme une idiote. Je déglutis, en espérant que ma voix ne flanche pas.

— Non.

Je ferme les yeux, me rendant compte que même à mes propres oreilles, ça sonne faux. Je l'entends prendre une grande inspiration avant qu'il ne me jette un regard par-dessus son épaule.

My Guilty GuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant