Chapitre 14

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Je passe chercher Ashley à la crèche et rentre chez moi toute chamboulée, énervée. Non mais il vient de se passer quoi là ? Je dépose la petite dans son parc et pars m'asseoir sur mon lit le temps de me calmer. Je me prends la tête entre les mains. Putain mais quand je repense à comment il m'a parlé, j'aurai dû le gifler ! Il me prend pour sa chose, un objet à convoiter. Nan mais « poupée » ? Sérieusement ? Pourquoi je ne l'ai pas fait ? Il s'amuse à me pousser à bout et ça marche à chaque fois malgré le fait que je prenne sur moi. Comment peut-il croire connaitre mes ressentis ? Bien que la plupart soit vrai, certes, il n'a pas à le savoir ! Merde ! C'est vraiment qu'un connard, je le déteste ! Une fois l'affaire réglée basta ! Là je vais encore le revoir pour faire sa défense mais c'est tout ! Je ne saurais pas le revoir sans l'insulter ou le gifler.

Je balance mon sac avec mes affaires et j'entends pleurer Ashley. Je me relève, prends sur moi en serrant les dents puis avance pour prendre Ashley dans mes bras. Je lui enlève son manteau et la pose dans sa chaise haute pour la faire manger. Une fois finie, je la laisse digérer un peu avant de la mettre coucher. Je reviens dans le salon et regarde autour de moi. Putain mais qu'est ce que c'est dégueulasse ! Des jouets trainent un peu partout, y a de la nourriture par terre, et des traces faites par l'eau. Bon et bien nous allons ranger ça. Ça me calmera peut-être...Qui sait ?

Je commence donc à ranger. Bon ça me prend un sacré quart d'heure mais au moins mon salon est rangé. Je vais dans les autres pièces vérifier que rien ne traine, mais non tout est rangé. Je n'ai plus qu'à donner un coup de serpillière. D'ailleurs en parlant de celle-ci je souris en repensant à la soirée que j'ai passé avec Hiro. Il n'a, mais alors, rien à voir avec Monsieur Costabeber ! Il est doux, tendre, attentionné et tellement adorable ! L'homme parfait ! Mais pas pour moi... Il est trop parfait alors je ne fais que passer des moments avec lui et il le sait.

Et ce n'est que pour ça que je décide de faire une photo du balai avec la serpillière et de l'envoyer à Hiro. Je n'ai même pas le temps de commencer à la passer que mon téléphone sonne.

— Ne touche à rien j'arrive !

— Quoi ? Mais....

Je recule le téléphone de mon oreille et me rends compte qu'il a raccroché. Je ne bouge pas et prends la décision de commander chinois pour nous deux, vu l'heure je doute qu'il ait déjà mangé.

Dix minutes plus tard, il sonne à ma porte, tout sourire.

— Salut !,me dit-il en m'embrassant sur la bouche. Je t'avais dit que je le ferais et me voilà !

— T'étais pas obligé. Tu sais je l'aurais fait.

— Je sais mais tu as sali par ma faute alors laisse moi réparer ça.

Je lève les bras au ciel sachant que ça ne sert à rien de lui tenir tête. Et de toute façon, j'ai pas envie aujourd'hui, j'en ai eu assez.

— Alors comment s'est passé ta journée ?, me demande t-il en commençant à nettoyer.

Je grimace. Et la culpabilité se fraye un chemin pour remonter à la surface mais je secoue la tête. Pas maintenant s'il te plait. Je comprends que je suis attirée par Monsieur Costabeber mais je ne peux pas céder à la tentation et puis je suis bien avec Hiro.

— Comment s'est passée la tienne ?

Il s'arrête net et me regarde en haussant un sourcil.

— À ce point-là ?

— Tu n'imagines même pas...

Je m'allonge dans le canapé et penche la tête en arrière. Quand Hiro vient derrière, il me fait un bisou sur le front.

— Tu veux en parler ?

Est-ce que je me vois lui dire que je craque sur un autre gars, qui plus est, est mon client ? Qu'il m'énerve comme jamais à toujours essayer de me pousser à bout ? Mais que malgré tout, il m'attire comme jamais ça n'a été ? Non je ne pense pas, ça ressemblerait trop à un petit couple qui se raconte sa journée et dont l'homme apprend que sa petite-amie le trompe dans ses pensées.

— Non.

— D'accord, me dit-il en me déposant un bisou sur le front avant de continuer à relaver.

À peine se pose t-il à côté de moi qu'on sonne à la porte. Il me regarde, les sourcils froncés en me demandant.

— Tu attends quelqu'un ?

— À manger oui. J'ai commandé Chinois.

Je me lève d'un bond, prends mon porte-feuille et ouvre pour payer ma commande.

— T'aimes bien ça au moins ?, dis-je en me stoppant à côté de lui.

— Alessia. Je viens du Japon donc oui j'aime bien ça, me dit-il avec un petit sourire.

— Excuse moi je suis fatiguée.

— C'est pas grave ! Aller viens.

Puis on commence à manger de tout : des nouilles, des nems, vraiment on pioche dans tout. On discute de tout et de rien, on rigole et je me détends petit à petit. Ensuite on choisit un film, vachement intéressant, soit dit en passant. Puis vient le moment fatidique : est ce que je propose qu'il dorme là ou non ? J'allais ouvrir la bouche quand il me devance.

— Bon aller je vais rentrer.

Je réfléchis à ce que je peux bien lui dire. Une partie de moi lui dirait bien de rester juste cette nuit avec moi mais j'ai peur d'y prendre goût. Je me demande même si cette partie là ne voudrait pas se venger de Monsieur Costabeber... Tandis que l'autre partie me dit de le laisser partir pour ne pas lui faire de mal et qu'il n'espère pas trop. Après tout nous pouvons être amants et amis, non ?

— D'accord, dis-je en me levant en même temps que lui pour le raccompagner à la porte.

Une fois arrivée devant celle-ci, il m'embrasse tendrement en me souhaitant bonne nuit. Je reste sur le seuil de la porte, me demandant si j'ai fait le bon choix et puis je repars dans mon canapé, l'esprit en vrac avec ce chaud et froid soufflé entre Monsieur Costabeber et Hiro.

Soudain mon téléphone sonne, je regarde le numéro. Inconnu. Je fronce les sourcils. Qui peut bien m'appeler en inconnu ? Ma curiosité prenant le dessus je décroche. Après tout c'est peut-être important...

— Allo ?

— Un détenu de la prison souhaite vous joindre, appuyer sur le 1 pour être mis en relation.

Je raccroche immédiatement, stupéfaite de son culot. Il a essayé de m'appeler ? ! Nan mais vraiment ? ! Pourquoi ? Pour continuer à me parler comme il l'a fait ? Pour te faire prendre conscience que c'est lui que tu veux et pas quelqu'un d'autre peut-être ? Stop.

Une fois mais pas deux mon coco....Pas deux.

My Guilty GuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant