Chapitre 33

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Salut ! Je vous souhaite une bonne lecture ! ;-) 

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Le lendemain, Vendredi, 15h59.

Ça fait une journée et demie que je ne vois pas passer le temps tellement je suis absorbée par ce que je fais. J'adore mon métier ! Et souvent les personnes que je côtoie me disent que ça se voit et que ce métier me correspond tout à fait. Je défends corps et âme mes clients. Et j'adore chercher les informations, des détails qui ont échappés à d'autres personnes.

On toque à ma porte, je regarde l'heure : 16h00. Il n'a pas menti, il est à l'heure. Je lui indique de rentrer et j'attends qu'il soit installé. Je fronce les sourcils. D'habitude Jace est toujours au rendez-vous.

— Il n'a pas pu venir. Il est overbooké.

— Ok.

Je plonge ma tête dans mon dossier en feuilletant les pages puis je prends celles avec mes notes.

— Tu vas feuilleter tes pages pendant tout le temps où l'on sera en entretien ?

Je relève la tête vers lui en haussant les sourcils.

— Quoi ? Je pose la question.

— Non je ne t'ai pas fait venir ici pour que tu me regardes feuilleter les pages. On m'a envoyé des informations sur l'enquête.

— C'était pas trop tôt...

— Il y a des preuves qui peuvent nous servir mais je vous avoue qu'il n'y en a pas beaucoup.

Il me regarde sans parler et pourtant ses yeux me disent tout.

— Ils ont les vidéos de surveillance mais sur celle-ci, rien n'a changé. Les personnes sont à la même place, ils font leur boulot, sans qu'il soit interrompu par quelque chose ou par des braqueurs. Il pense donc à un piratage de la vidéo de surveillance. Ils ont gardés votre PC pour essayer de trouver des preuves.

— Ils veulent trouver des preuves de piratage avec mon pc ?

— Oui. Des experts sont dessus. Ensuite, ils ont analysés l'arme et se sont rendus compte qu'il y avait vos empreintes mais n'ont pas cherché plus loin. Alors que dans le rapport que j'ai lu, il marque qu'effectivement, il y avait bien vos empreintes mais il ne manque aucune balle. Je propose donc au procès final de faire que oui vous aviez une arme mais elle n'a pas servi. Ça passerait en port d'armes non autorisé, ça allégera votre peine. Ensuite pour le piratage, j'ai fait appel à un de mes confrères parce que je ne m'y connais pas vraiment, j'attends qu'il me recontacte. Mais je ne pense pas pouvoir faire grand chose sauf s'il ne trouve rien mais ce sont des experts qui sont dessus, ils ont l'habitude de chercher une aiguille dans une botte de foin.

— D'accord. Donc la défense consiste en le port d'armes non autorisé et le piratage, à voir s'ils trouvent quelque chose.

— Tout à fait ! Mais il faut aussi trouver de quoi contrer les arguments de la partie en face, qui va sûrement citer le droit pénal mais aussi le droit de l'informatique.

— D'accord.

— Et j'ai aussi eu une vague idée de la date du procès. C'est soit le mois d'Octobre soit début Novembre.

— C'est aussi loin ?

— Oui mais ça risque d'arriver vite...

Je laisse le dossier ouvert et le regarde, il semble réfléchir.

— Vous avez des questions ?

— Non, tout est clair.

— D'accord. Et bien on se retrouve à l'appart.

Mais il ne bouge pas, il reste dans le fond du fauteuil, la cheville gauche sur son genou droit et le coude appuyé sur l'accoudoir. Je hausse les sourcils pour l'inviter à me demander ce qu'il veut mais il ne dit rien et ne fait que me regarder.

— Oui ?

— T'es rentrée à quelle heure ?

Je déglutis en me mordant l'intérieur des joues.

— De quoi tu me parles ? Je ne suis pas sortie de l'appartement hier.

— Hier non mais mercredi oui.

Je ne laisse rien paraitre mais je suis déjà saoulée qu'il veuille parler de ça ici, comme si c'était le lieu et le moment. Vous me direz, il n'y a pas de moments propices pour parler de ça. Je me mets dans le fond de mon fauteuil et le regarde sans rien laisser paraitre, ça serait trop facile, il verrait toute ma colère.

— T'es pas possible quand même hein ! Tu parles toujours de choses dans des lieux qui ne sont pas faits pour parler de ça.

— Ohhh...Tu préfères que je te pose la question dans l'appart qui fait office de lieu d'intimité plutôt que de ton lieu professionnel ? Non je suis désolé, ça me trotte trop en tête pour attendre ce soir.

— Je n'ai aucun compte à te rendre Carter. Je suis majeure, vaccinée et je ne te dois rien.

— Tu as perturbé mon sommeil parce que je te le rappelle, nous sommes en cohabitation.

— Tu dormais quand je suis rentrée.

— T'as cru que je dormais mais c'était pas le cas.

— Excuse-moi alors d'avoir « perturbé ton sommeil ».

— T'étais où ?

— Carter, franchement ça ne te regarde pas. Alors oui on cohabite ensemble mais ce n'est pas pour autant que je dois te rendre des comptes.

— Tu m'as laissé la petite !

— Mais parce que je savais qu'elle ne risquait rien tant qu'elle était avec toi ! !

Il ne répond rien.

— Vous vous entendez super bien. Je ne vois pas pourquoi ce soir-là, tu lui aurais fais quelque chose.

— T'étais où ?

Je ne réponds rien.

— Mais réponds Alessia putain !

Mais dans ses yeux ce jeudi matin, je sais qu'il savait où j'étais. Il veut juste me l'entendre dire.

— Tu le sais très bien.

Il a un sourire nerveux avant de prendre son menton dans sa main.

— Je ne sais pas comment tu l'as su mais je sais que tu le sais.

Un silence s'installe avant qu'il ne décide à le rompre.

— Tu me dois encore un dîner.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Il ricane.

— Oui parce que je suis un criminel et que je suis ton client. Mais tu me le dois ce diner et je l'aurais.

— Carter...

— Vendredi prochain, dit-il en se levant pour quitter la pièce.

— Carter, dis-je en me levant à mon tour pour le suivre. Vraiment...

— Vendredi, tonne t-il d'une voix dure et sévère en me coupant la parole.

Il ne m'a jamais parlé sur ce ton et j'avoue que ça me déconcerte. Ça me trouble tellement que je ne remarque pas qu'il est parti. Ce n'est qu'au moment où je veux parler et que je reviens sur terre que je m'en rends compte. Sa voix était sans appel et je sais que si j'en reparle ce soir à l'appartement, je me confronterais à un mur avant qu'il ne se transforme en tempête. Et franchement, je n'ai pas envie qu'on s'engueule pour si peu. Pourtant l'idée de manger, en tête à tête, avec lui me laisse sceptique, perplexe. Une partie de ma conscience se lèche la lèvre inférieure avant de se la mordre en pensant à cette petite soirée tandis que l'autre partie me fait défiler les images d'Hiro et moi dans son lit mercredi soir. Satanée conscience......

My Guilty GuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant