XXV
« L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites. » Albert Camus
Le jour s'infiltrait par les vieux volets de bois, comme un long jet de soie au milieu de l'air, pour doucement griffer le parquet noueux. Il y avait comme une odeur de sève animale et de neige au matin. Seamus dormait.
L'armoire du fond, très attentive, observa soigneusement les lois de la gravité revenir au bureau et tranquillement faire leur job en parlant du week-end, et est-ce que ça te dirait de faire un barbecue samedi, les gamins seront là et Roger a fait des crêpes. Le mage pivota lentement sur le flanc, toujours endormi, rata globalement le bord du lit et se vautra proprement par terre.
Seamus rêvait très sérieusement et ne voyait pas d'intérêt à se réveiller quand sa figure se crêpa sur le parquet, aussi resta-t-il profondément endormi, parce que, au fond, un rêve, c'est un rêve, et il n'allait pas le gâcher pour un angle de table de table de chevet dans le nez, ça non alors. Ce fut donc consciencieusement étalé sur le parquet à la mode dite de la « peau de tigre », emmêlé dans les pieds d'un meuble innocent, à dormir profondément, que Rivière le retrouva une heure plus tard.
Contre toute attente, une fois la surprise de la situation passée, c'était plutôt attendrissant.
Zo cinq minutes plus tard en montant pour voir ce que fichait le mécanicien montra bien moins de tact.
« Oh, debout, là-dedans ! » fit-elle en balançant la porte contre le mur avec une telle violence que les gonds partirent prendre des vacances dans l'hémisphère sud, « qu'est-ce que tu fiches planté là ? Et lui s'il veut dormir par terre... »
Seamus glapit et se redressa à une vitesse quasi supersonique. Ce type de réveils lui rappelaient de mauvais souvenirs, même s'il n'arrivait pas bien à les tirer du trou noir de son inconscient.
Zo, de nouveau, se planta les mains sur les hanches.
« Brillen est revenu » lâcha-t-elle d'une voix de plomb.
Le cerveau de Seamus se mit à fouiller confusément dans les tréfonds de sa mémoire et en attendant commanda au corps de se figer, dans l'expectative.
« Mon mari » explicita-t-elle avec une soupir agacé.
Seamus hocha lentement la tête avec un gargouillis du type ah-ok-je-me-souviens-pas-mais-faisons-semblant-quand-même qui ne trompa personne.
Il y eut un silence.
Un éclair de lumière passa dans les yeux soudain tristes de Zo.
Seamus comprit.
Et Zo secoua doucement la tête...
...de gauche à droite.
____________________
1. Zo ne mettait rien. Elle PLANTAIT. C'est assez difficile à concevoir, mais elle paraissait ruminer une rancune tenace envers, grosso modo, l'univers entier, aussi avait-elle par exemple l'habitude de touiller du café avec une application dénotant du dernier stade de la rage.
VOUS LISEZ
LA THÉORIE DU CHAOS - premier axe : 𝓁ℯ𝓈 𝒸𝒽𝓇ℴ𝓃ℴ𝓃𝒶𝓊𝓉ℯ𝓈
Aventura𝟒𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐖𝐚𝐭𝐭'𝐜𝐡𝐞𝐞𝐫𝐬 𝐀𝐰𝐚𝐫𝐝𝐬 𝐏𝐮𝐦𝐩𝐤𝐢𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟐 𝐜𝐚𝐭é𝐠𝐨𝐫𝐢𝐞 « 𝐚𝐯𝐞𝐧𝐭𝐮𝐫𝐞 » Jonathan Rivière avait bien d'autres plans pour cette journée tranquille que de finir embarqué dans une mission sauvetage désesp...