XVI. Les lignes de champ

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XVI

Le plan du chrononef était incomplet. Notamment, un grand trou monstrueux lui perçait le flanc, là où la carcasse de légendes hérissées ne portait plus.

Rivière passa un doigt fasciné sur les lignes blanches, légèrement rugueuses. Il avait eu l'original sous les yeux, une nuit seulement, et la restitution était presque parfaite...si ce n'était cet énorme pan laissé vierge, à peine précisé de quelques coups de crayon rêveur, dont il se souvenait à peine.

« Incroyable, n'est-ce pas ? »

Le mécanicien se retourna. C'était Hermann.

Il eut un petit rire.

« Je vous avouerai qu'ayant déjà eu l'original sous les yeux, je suis étonné de retrouver la même émotion, » lâcha-t-il, reportant de nouveau son regard sur les tracés d'une propreté géométrique. « Cette machine est un monstre qui fonctionne.

— Le terme est bien choisi quand on la connaît » grimaça Hermann.

Rivière haussa un sourcil.

« Ça fait dix ans que je cherche à percer son secret » développa-t-elle en tirant sur sa pipe, le regard plongé dans les tracés de plomb. « Dix ans de ma vie passés à chercher ce qu'elle cache. Dix bon sang de maëlbran d'années. Et leur lot de sacrifice.

— D'où tenez-vous le mécanisme principal ? » lança Rivière. « La trame globale est étonnamment proche de ce que j'ai déjà vu...à moins que ce ne soit une coïncidence.

— Je ne pense pas » soupira Hermann.

« Surtout que si vous regardez la plupart des annotations, vous constaterez qu'il s'agit de votre écriture. »


LA THÉORIE DU CHAOS - premier axe : 𝓁ℯ𝓈  𝒸𝒽𝓇ℴ𝓃ℴ𝓃𝒶𝓊𝓉ℯ𝓈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant