Laisse Moi Bruler - Tome 1

12: Sueur et Sang

J'imerge. Encore une fois. Mais combien de fois devrais-je immerger de rêves plus doux que la réalité ? Combien ?

Peut-être que c'est la dernière fois.

Ou bien ce n'est que le début.

Ou le début de la fin..

Je n'en sais rien. Et je perds toute notion. Je m'efforce de ne pas me laisser sombrer.

À présent un faible rayon de soleil traverse la petite fenêtre. Et mes yeux qui viennent seulement de sortir d'un douloureux sommeil se plissent. Il doit être midi. Et j'ai dormi. Beaucoup. Car je me suis laissée emporter par un sommeil trompeur. Un sommeil qui m'allégeait alors que rien ne va.

Et je ne sais même plus où j'en suis. C'est la fin. Personne ne viendra me chercher. Enfin peut-être Andro. Mais il y a de brefs chances. Et si il me retrouve, se sera pour m'utiliser. Me manipuler. Mais je ne veux pas. Je ne veux plus.

Et cette blessure dont la douleur ne s'abrège pas. C'est atroce comme elle ne s'atténue pas. Le sang ne s'en déverse plus, mais la douleur persiste.

Mes paupières sont lourdes. Comme mon cœur qui est lourd de peines et de tourments. Mais mes larmes ne coulent plus. Car je suis déshydratée. Mes lèvres sont horriblement sèches ainsi que ma bouche. Et mes yeux sont gonflés, ainsi que mes cernes.

Je suis toujours écrasée au sol. Et j'ai froid. Ma peau est fraîche et ne demande qu'à être réchauffée. Mais réchauffée par quoi ? Par mon cœur, mon sang ? Ils sont en train de s'éteindre. Comme la joie que je ressentais il y a une semaine. Elle me manque tellement cette joie. Elle me manque autant que ma tante et Gloria. Que deviennent-elles ? Me cherchent-elles ? J'ai peur pour elles.. Car si on s'en est prit à moi, alors on peut aussi s'en prendre à elles. Et ça.. Ça je ne le supporterai pas.

Mais je suis vite coupée dans mes pensées. Car la seconde qui suit, la porte engendre un horrible bruit. Alors doucement mes yeux se relèvent vers cette dernière. Puis elle s'ouvre. Et la carrure de Carlos apparaît. Alors mon cœur se serre. Car je n'ai aucune idée de ce qu'il m'attend, mais je sais que ça ne va pas me plaire.

Il laisse la porte ouverte et s'avance vers moi. Je ne l'ai pas quitté des yeux. Car à tout moment il peut sortir une arme.

Lui aussi me fixe. Son visage est impassible mais ses yeux le trompent. J'y lis toute l'impatience de ce qui va suivre. Toute l'excitation. Et ça me répugne. Car j'ai peur des projets qu'il a pour moi.

Et le voilà juste devant moi. Et encore une fois il s'accroupit.

-Aller ma douce on va se préparer.

Je ne veux pas.

-Ce n'était pas dans 3 jours ? Demandais-je très peu confiante et la voix basse.

-Tu verras bien ma douce.

Et je déteste ce surnom. Non pas qu'il soit moche, mais sortit de la bouche d'un homme comme lui me dégoute. Alors je baisse la tête et regarde mes genoux. Mon ventre se tortille péniblement. Ainsi que mes doigts qui s'entremêlent face au stresse ardent qui s'immisce dans le creux de mon ventre.

-Debout.

Sa main attrape mon avant bras. Et je me retrouve sur mes deux pieds. Et d'un coup ma tête tourne horriblement. J'ai l'impression de voir flou. Mon cœur cogne dans ma tête et j'ai du mal à tenir debout. Je manque d'équilibre à cause du manque de nourriture et d'eau. C'est horrible comme j'ai mal partout. Chaque partie de moi souffre. D'une manière ou d'une autre. Mais elles souffrent toutes.

-Hola doucement.

Et ses mains s'accrochent à mes avants bras. Mais je les retirent car je ne veux pas qu'il me touche. Et je maque de tomber face à ce geste. Mais je m'en fiche. Je ne veux pas de ses mains sur moi. Alors si il faut que je tombe pour ça alors je tomberai. Mais je réussi à me stabiliser un minimum.