39: L'orage.

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Point de vue : Nina.

Pour la première fois, mes yeux s'ouvrent avant ceux d'Andro et je suis prise de court quand je constate la position dans laquelle nous dormions.

Son corps est collé au mien, son torse contre mon dos tandis que ses bras s'enroulent autour de ma taille avant de se croiser sur mon ventre. Moi ? J'ai mêlé mes doigts aux siens et maintenant que j'en suis consciente, je me fige et fixe nos mains enlacées.

Bon sang...

Lentement, délicatement, j'éloigne mes doigts des siens et prends une courte inspiration.

Son parfum me couvre, j'ai l'impression d'avoir le visage enfoui dans son cou tant son odeur masculine m'enveloppe.

Je tente d'y faire abstraction et bouge dans l'espoir de sortir du lit. Mais c'est sans compter la force d'Andro. Même endormi, il est capable de m'emprisoner de ses simples bras.

Je lève la tête et aperçois ses yeux clos et son visage reposé, comme ça, il semble être un homme calme, puissant certe mais doux...

Je force alors et tire sur ses poignets pour qu'il me lâche mais il pousse un profond soupir qui me laisse me raidir. Je ne me décourage pas pour autant et le pousse davantage.

-Putain...

Sa voix rauque et basse me donne des frissons. Il s'agite derrière moi et semble prendre conscience de la situation.

Avant qu'il n'ouvre complément les yeux, je me détache enfin de lui et m'assois au bord du lit. Mes pieds ne touchent pas le sol et je suis prise d'un lèger virtige. Ma tête me fait mal alors je pose un doigt sur ma tempe et la masse doucement. La bruit de la pluie comble le lourd silence et je tourne la tête pour apercevoir le ciel gris à travers la grande fenêtre. C'est triste, sombre et terne. Tout ce dont j'avais besoin...

J'ai encore ce goût amer, celui des médicaments, celui de mon vomi et je refoule un haut le cœur en me rappelant la conversation agitée que j'ai entretenue avec Andro. Bordel...

Je passe les mains sur mon visage et soupire doucement.

Je sens le lit s'alourdir derrière moi et je comprends qu'il se lève enfin. Je l'entends chuchoter un petit "merde" et se poster à l'autre bout du sommier, dos à dos.

-Tu... On va manger et après ça je t'emmène en bas.

Je l'entends se lever et ouvrir la porte. Je me redresse à mon tour, le son de mon cœur battant dans mes tempes. Ça tourne mais je n'y prête pas attention, en fin de compte je commence à m'habituer à cet état.

Il sort de la pièce et je le suis en silence. L'atmosphère est lourde, voir tendue, nous savons tous deux que nos échanges des derniers jours n'arrangent rien, notamment les nombreuses fois où nos voix se sont élevées, où nos paroles ont été rudes...

Nous descendons doucement les marches et traversons le salon jusqu'à arriver dans la cuisine. C'est calme, il n'y a pas de bruit à cette heure ci, tout le monde dort sans doute.

Il me désigne un tabouret de la tête et je comprends que c'est une invitation à m'y asseoir. Je pose mes coudes sur le bar et cale mon visage entre mes mains froides. Je l'entends s'agiter derrière moi.

-Ça va mieux ?

-Oui... Je suis juste un peu fatiguée.

-Bien.

Rien de plus, il se contente de me demander ce que j'ai envie de manger mais à vrai dire, j'ai encore la nausée.

-Je ne sais pas trop...

Laisse Moi Bruler - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant