28: Mauvais Feeling.

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Le pied sur la pédale, je sens mon corps bouillir.

La noirceur de la nuit, l'angoisse de mes gars, le sang qui s'émane de mon arcade, le bruit de l'accélérateur, la vitesse fiévreuse, le fait de ne pas savoir si Nina va bien, tout, absolument tout est réuni pour que je perde le contrôle.

-Appelle Hugo.

Alejandro s'exécute et lance un appel pour ce dernier.

Une sonnerie retentit.

Réponds...

Deux sonneries.

Vite putain...

-Allô?

Je relâche l'air que je m'interdisais d'expulser et reprends mon souffle, les nerfs tendus.

-Tout va bien ?

-Oui pourquoi ?

Je réponds à la place du brun :

-Est-ce que Nina est toujours là ?

-Heu ba... Oui pourquoi ?

-Vérifie.

Des pas me parviennent à travers le combiné tandis que je fixe la route dans l'espoir de voir ma villa se matérialiser sous mes yeux.

Je distingue le bruit sourd d'une porte en métal.

La tension est à son comble.

Si Nina n'est pas à sa place, c'est la fin pour nous.

-Elle est en train de dormir.

Une vague de soulagement me submerge alors que mes muscles se détendent. Le buisnes n'est pas encore foiré.

-OK... Et est-ce qu'il y a des types devant la maison.

Je l'entends remonter des marches alors que je resserre mes doigts autour du volant.

J'ai un putain de mauvais pressentiment.

Une minute passe durant laquelle j'échange des regards lourds de sens avec les gars qui semblent aussi tendus que moi.

-Non je ne vois personne pourquoi ? Il y a un problème ?

-Écoute Hugo tu surveilles Nina et tu dis à tous les gars de garder les entrées, personne ne doit pouvoir pénétrer la maison sans se prendre une balle dans la tête tu m'entends ? On rentre bientôt, je t'expliquerai plus tard.

Je fais signe à Alejandro de raccrocher et me masse la tempe gauche.

-Tu penses qu'ils nous attendent là-bas ?

Je souffle un bon coup et m'enfonce dans mon siège avant de marmonner les dents serrées :

-Ça ne m'étonnerait pas...

Je regarde rapidement la voiture des gars à travers le rétro intérieur. J'espère qu'ils n'ont rien.

-Appelle Marcos.

Encore une fois, le brun s'exécute et la voix de Marcos retentit.

-Allô ?

-Tout va bien pour vous ?

-Oui ça va, la carrosserie est un peu touchée mais on va bien et vous ?

-On est toujours en vie. Les gars vous restez derrière nous d'accord ? Je suis sûr que d'autres de ces types nous attendent, il faut que l'on reste sur nos gardes alors quand on arrive on reste vigilants et on est prêt à tirer.

La voix de Juan se fait entendre.

-C'est compris, on les butera dans tous les cas.

Alejandro raccroche alors que je commence à reconnaître le paysage.

Laisse Moi Bruler - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant