17: Je suis prête.

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!!!

La porte engendre un grincement métallique, me provoquant des frissons. Alejandro se tient là. Il entre et la repousse.

Je résiste à l'envie de courir pour m'enfuir. Ou bien même de pleurer.

Il observe longuement mon visage tout en s'approchant. Je suppose qu'il est rougi par les larmes mais de toute façon, ça ne doit pas changer de d'habitude.

Il arrive à mon niveau et je m'enfonce un peu plus dans le mur.

Il pose l'assiette devant moi. Elle comporte quelques morceaux de viande avec du maïs et du riz. Il remplit un verre d'eau et le met à côté.

-Tu peux manger.

Je déglutis. Je n'arrête pas de me dire qu'il sait ce que j'ai fait. Qu'il sait que j'ai voulu sortir par la fenêtre. Et ça me provoque un stress acide dans tout le corps. À deux minutes près je me serais faite choper, et pour ça je crois qu'ils ne m'auraient pas laissé sans cicatrices.

Arrête de penser à ça...

J'attrape ma fourchette et commence à manger. Heureusement que c'est de la nourriture comme les autres, je ne préfère pas imaginer si ils m'avaient essentiellement nourri de nourriture infect ou de choses périmées.

Je mange tout le temps sous le regard attentif d'Alejandro. Je crois qu'il a peur que j'essaie quoi que ce soit. Mais je n'en suis pas capable, j'ai bien trop peur et mes conditions physiques ne me sont pas favorables.

Les bouchées s'enchaînent et je finis mon repas. J'attrape le verre et en bois le contenu d'une traite.

-Tu as fini ?

J'hoche la tête et fixe mes genoux.

Il reprend l'assiette et le verre pour les poser un peu plus loin.

Il revient vers moi et me tend des vêtements que je n'avais même pas vu.

-Tiens. Dit-il en voyant que mon regard reste fixé sur eux.

Je les attrape doucement et les pose sur mes cuisses.

-Change-toi, je reviendrai prendre ce que tu portes demain.

J'acquiesce en silence sans un regard pour lui. J'ai trop peur de croiser ses iris après ce que je viens de tenter.

Je l'entends marcher, récupérer la vaisselle et sortir en refermant la porte.

Dès que ses pas ne résonnent plus, une larme coule sur me joue. Putain je suis faible..

Je l'essuie directement et renifle avant de jeter ma tête en arrière.

Tu vas trouver une solution...

Mon regard se repose sur les vêtements. Je les déplie et observe.

Il y a une culotte noir et j'avoue que je me sens tout de suite gênée. Je ne préfère pas savoir qui a choisi pour moi ni qui sait ce que je vais porter.

Je ne m'attarde pas dessus et analyse le reste. Un t-shirt blanc bien trop grand pour moi et un jogging noir m'ont été donnés.

Je me relève et attrape la bretelle droite de ma robe. Aïe, putain ! Ma brûlure... Sa douleur est toujours là. Mais j'ai été tellement choquée ces derniers jours que j'ai essayé de me concentrer sur mes peurs plutôt que sur ma douleur. Mais je la ressentais.. J'ai essayé d'oublier mais voilà, un mouvement, un effleurement et elle me tourmente de nouveau. Mon cou est un massacre, il est brûlé et tranché, comme mon ventre d'où la plaie n'a pas cicatrisé. Toute cette histoire va me laisser autant de cicatrices au cœur qu'au corps. C'est mental et physique. Mais dans tout les cas c'est achevant et insupportable.

Laisse Moi Bruler - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant