33: Otage Et Ravisseur.

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𝙿𝚘𝚒𝚗𝚝 𝚍𝚎 𝚟𝚞𝚎 : 𝙽𝚒𝚗𝚊.

Il y a quelques heures, j'ai mangé la moitié du tacos, je ne pouvais plus rien avaler, l'envie de vomir était trop forte. Alejandro est resté avec moi et s'est montré compréhensif comme tout le temps, il me rassurait et insistait sur le fait qu'Andro n'allait pas tarder à revenir. Ceci dit, il n'est toujours pas là et me voilà seule au milieu de ce grand lit. La nuit est en train de tomber alors que j'observe le plafond beaucoup trop terne. Je n'en peux plus.

Je crois que c'est pire quand Andro n'est pas là. Je ne peux rien faire d'autre que penser à ce qu'il s'est passé, à cette scène qui tourmente mon cœur, à ces doigts qui détruisent une partie de moi. J'ai tout mon temps pour y songer et me rappeler qu'il n'y a pas de retour en arrière. J'ai tout mon temps pour me lamenter sur mon sort. J'ai tout mon temps pour me souvenir du doux contact d'Andro contre moi, de ses doigts dans mon dos quand je me réveillais, de son souffle haletant et de sa peau frissonante... Je me sens seule.

Je ne pensais pas un jour dépendre de lui ni même pouvoir me jeter dans ses bras. Je ne pensais pas qu'un jour il aurait pu me manquer. Je ne pensais pas que sans lui tout serait plus difficile. Putain...

Je m'ennuie à mourir et je hais me revoir en pleurs, la bouche couverte d'une main et le cœur se brisant en mille morceaux tous aussi tranchant les uns que les autres. Je déteste ça.

Il faut que je fasse un truc, il faut que je fasse passer le temps en attendant le retour d'Andro. Mais... Qu'est-ce que je pourrais faire dans sa chambre ? Il n'y a rien.

Je me redresse et chasse mes larmes même si d'autres les remplacent à la seconde. Il faut que j'oublie le temps d'un instant... Il faut que ces images cessent ce boucan.

J'analyse tout autour de moi, de l'armoire foncée, à la bouteille d'eau près du lit en passant par la chaise de bureau, l'ordinateur, les feuilles, les stylos...

Je sais. Je vais me vider la tête. Je vais dessiner. J'en ai besoin. J'en ai vraiment besoin.

Je me glisse au pied du lit et garde une main sur le matelas en sentant ma tête tourner. Aïe... Doucement. C'est comme si mon cœur battait dans mon crâne, comme si il était près à exploser... Et puis je sens mes yeux gonflés et rougis, je sens mes lèvres gercées et abîmées, je sens mes joues humides et brûlantes, je sens mon poul accélérer et faire des siennes.

Calme toi...

J'essaie de lacher le lit, d'avancer doucement malgré ma vision trouble. Je parviens à faire quelques pas même si mes jambes ne supportent presque pas le poids de mon corps, j'ai beau avoir mangé tout à l'heure, le manque de force prend de l'empleur.

Je me dépêche d'atteindre le bureau et dès qu'il se trouve devant moi, je pose mes mains dessus pour m'y accrocher. Doucement... Je respire lentement et tente de maîtriser mon état. Ça va aller... Je réunis toute ma force pour attraper un crayon à papier posé en plein milieu du meuble et réussi à prendre une feuille encore vierge.

J'observe un instant son bureau, il y a des papiers partout, des stylos de toutes sortes et des post-it avec pleins de nombres. Il y a aussi des mots complètement incompréhensibles qui n'existent sûrement pas. J'attrape du bout des doigts une des feuilles mêlée au tas et admire l'écriture douce et soignée d'Andro. Il y a seulement des adresses et des numéros, mais son écriture est délicate, ce qui m'étonne d'Andro. Je ne fais pas vraiment attention à tout ce qui est écrit, je n'ai pas la tête à ça, je n'arrive presque plus à tenir debout alors je préfère faire demi-tour et retourner sur le lit. Je m'assois en tailleur et passe une main sur ma tête en sentant mon crâne près à exploser. Putain... J'essaie de ne pas y faire attention même si ma respiration s'entrecoupe.

Laisse Moi Bruler - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant