~Bureau d'Eric ~
~Repaire des Night Riders~Émilia
– J'ai merdé et j'en suis désolé.
Un rire amer m'échappe.
– Et c'est tout ? T'as merdé et tu es désolé ?
– Oui .. enfin non c'est pas tout mais je suis
sincèrement désolé Emi. J'aurai pas dû réagir comme ça après l'incendie.– Tu crois ? C'est sûr que de m'abandonner, alors que je venais de vivre le moment le plus traumatisant de ma vie, n'était peut être pas une excellente façon de procéder.
Il se fige sous mes paroles tranchantes, ses lèvres se pincent, il encaisse le coup.
– Non c'est sûr, mais je n'avais que dix huit ans, pas de réel job, plus de maison étant donnée qu'elle avait cramé, j'aurai rien pu faire d'autre. Je me suis senti coupable de tout en plus et je me suis dis que tu serais mieux sans moi dans une vraie famille.
Alors là c'est la goutte de trop.
– Tu te fous de ma gueule Éric ? Dis moi que tu te fous de ma gueule ! Tu t'es senti coupable ? Et moi alors putain ? J'étais à l'intérieur je te rappelle! Je me suis endormie, il a disparu et j'ai été incapable de le sauver ! J'avais douze ans Ric ! Et ce jour là j'ai tout perdu. Tout ! Parce que la seule personne en qui j'avais confiance m'a tourné le dos. Je me suis retrouvée ballotée de foyer en famille d'accueil ! Toutes ces putains d'années chez des barges ! Alors que j'aurai pu être avec mon frère, mais non tu as préféré me laisser. Et même, tu aurais pu au moins venir me voir non ?
Il se passe les mains sur le visage et se tire les cheveux. Ses yeux brillent comme si il se retenait de craquer.
— Le chef du club est mon père Emi, je le sais depuis que j'ai quatorze ans et depuis il a toujours été prévu que je sois à la place que j'occupe aujourd'hui. J'ai été formé, d'abord à Chicago par mon oncle, puis je l'ai rejoint ici il y a cinq ans. Je voulais vous laisser en dehors de tout ça Evan et toi, et c'était assez simple quand vous étiez à la maison. J'avais juste à prendre soin de vous en vous épargnant le plus possible de toute cette merde. Mais après l'incendie, je savais que tu serais placé et que ça allait devenir compliqué pour moi de te voir et je voulais pas créer des problèmes avec le foyer ou dans ta famille d'accueil alors je me suis éloigné. C'est la pire décision que j'ai eu à prendre dans ma vie Emi, et crois moi j'en ai fait dès chose, mais m'éloigner de toi ça a été tellement dur.
Il a un père, et il le savait depuis longtemps, ça me brise encore un peu plus de savoir qu'il ne me l'a jamais dit, qu'il n'a jamais eu l'envie de partager cette information avec moi. Je sais que je vais être dure avec lui, mais j'ai besoin de lui faire mal.
— Le feu, l'incendie, la mort d'Evan tout ça ce n'était ni de ta faute, ni de la mienne. Après plusieurs années à me torturer l'esprit je me suis faite à l'idée qu'on aurait rien pu faire. Tu sais par contre ce qui est de ta faute Ric, ma tristesse, toute cette peine que j'ai ressenti après ce drame, celle d'avoir perdu pas un mais deux frères en l'espace d'une soirée. J'ai été inconsolable pendant des mois. Je croyais que tu m'en voulais, que tu m'en tenais pour responsable. J'avais douze ans et tu étais mon monde. Je sais que c'est injuste, que tu t'es toujours occupé de moi malgré toi, mais c'est la vérité tu étais ma seule famille et je ne t'ai jamais demandé quoique ce soit, tu l'as toujours fait de toi même Ric. Puis là en plus j'apprends que tu as retrouvé ton père, depuis des années, et que même ça tu ne me l'a jamais dit. La vérité c'est que j'étais un boulet pour toi.
Je soupire et me frotte le visage.
— Non ne dis pas ça ! Je te l'interdis Émilia !S'énerve t-il
Il tape du plat de sa main la table basse et je sursaute.
— Je vous aimais Evan et toi. Je t'aime et jamais je ne t'ai considéré comme une charge. Jamais tu entends ! J'ai juste cru bien faire le moment venu, je voulais t'offrir une famille avec des parents, des frères et sœurs.
Je me mords l'intérieur de la joue pour empêcher mes larmes de couler. Je ne craquerai pas devant lui.
— Mais tu étais ma famille putain et je t'en ai voulu, je t'en veux de nous avoir fait ça Ric. J'aurai même vécu à la rue avec toi plutôt que de devoir aller dans ces familles.
Je me lève parce que de mon côté tout a été dit. Et puis je n'ai plus la force de l'écouter s'excuser encore et encore.
Il n'a pas de réelle raison pour m'avoir fait subir ça. Il ne se sentait juste pas capable de m'assumer le moment venue. Et ça me blesse. Il a beau dire que non, mais je me sens comme un fardeau qu'il a dû traîner pendant presque treize ans, sautant sur la première occasion pour s'en débarrassé.
L'incendie a été cette malheureuse occasion.
— Je suis heureuse que tu aies pu retrouver ton père Éric et que tu aies passé ces dernières années avec lui, au moins l'un d'entre nous n'a pas tout perdu et a encore une famille.
Sans le laisser répliquer je quitte le bureau et j'entends un bruit sourd qui me laisse penser qu'il a dû balancer la totalité de ce que contenait la table basse par terre.
Mes larmes s'autorisent enfin à couler et je fonce tête baissée pour regagner la sortie quand je rentre dans quelqu'un.
Je lève les yeux.
Logan.
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The Night Riders ( réécriture en cours...)
RomanceEmilia, une jeune femme de bientôt 22 ans au passé mouvementé, vit dans la peur d'être rattrapée par son pire cauchemar. Un jour c'est le déclic, elle décide de mettre en place sa vengeance contre lui. Logan est le meilleur ami et le bras droit d'...