~ Chapitre 28 ~

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Logan

Je suis au repaire, je n'ai pas la tête à sortir avec les gars ce soir et puis de toute façon Mia n'est pas de service le mercredi. Je n'ai donc aucune raison de traîner dans ce foutu club.

Je suis allongé dans mon lit depuis plusieurs heures à observer mon plafond. Ça fait trois jours que je me rejoue chaque putain de moment qu'on a partagé depuis cet incendie il y a neuf ans.

Comment j'ai pu passer à côté de tout ça ? Comment j'ai fait pour ne pas voir toutes les merdes qu'elle endurait ?

Elle était toujours la même Mia à mes yeux. Souriante, aimante et charmante.

Depuis qu'elle nous a craché toute la vérité j'ai cette boule dans le bide qui ne me quitte jamais. Je me sens comme la pire merde au monde.

Hier soir au club je l'ai titillé uniquement dans le but de la faire sortir de ses gongs, parce que la voir m'ignorer avec tant de facilité me fait un mal de chien. Je veux qu'elle me hurle dessus, je veux qu'elle m'insulte, qu'elle m'en veuille, je suis prêt à encaisser sa haine et sa colère, mais pas son mépris.

Je renifle, balaye de ma main les quelques larmes qui s'échappent de mes yeux et inspire un grand coup.

Je ne sais pas comment Ric fait pour gérer tout ça, mais moi ça me bouffe. Il s'est soûlé, a fumé quelques joints et il a repris sa petite vie comme si de rien était. Parfois j'ai l'impression qu'il gère les problèmes comme le fait un adolescent. Parfois je lui en veux d'agir ainsi et puis je m'en veux de ressentir ça. Nous n'avons pas eu de vraie enfance lui et moi et je sais mieux que personne ce qu'il a traversé, parce que j'ai traversé la même chose.

La culpabilité d'avoir abandonné Mia quand on est parti pour San Francisco ne me quitte pas, depuis cinq ans, et maintenant de savoir tout ce que cet abandon lui a causé, de ne pas avoir été là pour elle, me fend littéralement le cœur.

Comment peut-elle encore nous regarder dans les yeux après tout ça ? Comment peut-elle nous avoir ne serait-ce qu'adressé la parole ? Tout est à cause de nous. Elle était si jeune, on aurait dû la protéger.

Maintenant elle croit qu'elle doit surmonter ça toute seule. Elle ne nous fait pas assez confiance pour partager ses problèmes. Mais je ne peux pas la blâmer pour ça. Même si ça me fait clairement chier qu'elle se tourne vers d'autres personnes.

Je l'ai appelé dix sept fois et elle n'a répondu à aucun de mes appels.

Je ne sais pas si je dois m'inquiéter. Elle m'évite sûrement, je l'ai bien mérité si c'est ça.

Mais la boule qui s'est logé au creux de mon ventre depuis que je l'ai vu franchir la porte de son appartement après avoir récupérer cette arme ne me quitte pas.

Il est deux heures du matin et j'ai dans la main ce petit bout de papier froissé que j'ai trouvé chez elle quand elle m'a envoyé balader. Il y est inscrit un message et un numéro, je le relis pour la dixième fois.

« 702-427-7030. La vengeance est ma spécialité, si jamais tu as besoin de quelque chose appelle ce numéro. Tu n'as le droit qu'à un appel Emilia, ne le gâche pas »

La personne à qui appartient ce numéro en sait forcément plus que moi, et elle a sûrement les réponses à mes questions.

— Et puis merde tant pis ! Tu ne veux rien me dire, alors je vais trouver ces réponses tout seul Mia, me dis-je à moi-même.

C'est l'indicatif du Nevada. Et pour la dixième fois de la journée je compose le numéro sur mon portable mais cette fois-ci je lance l'appel.

Une tonalité

The Night Riders ( réécriture en cours...) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant