~ Chapitre 18 ~

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Quelque part entre Chicago et Las Vegas

Emilia 17 ans et 4 mois.

Ça fait Onze heures que Hunter roule. Nous avons quitté Chicago à quinze heures il est maintenant un peu plus de deux heures du matin. Nous devons nous trouver quelques part entre le Nebraska et Denver, nous avons même certainement déjà changer de fuseau horaire. Et il ne fatigue pas.

Nous nous sommes arrêtés qu'une seule fois pour faire le plein d'essence et acheter quelques cochonneries à grignoter et de l'eau.

— Tu ne veux pas que je conduise un peu ? Je demande à mon compagnon de route.

Il ricane.

— Certainement pas Chaton.

— Je sais conduire ! Je réponds sur la défensive.

— C'est pas ça qui m'inquiète, je n'ai pas confiance. Qui me dit que tu ne vas pas tenter de mettre fin à tes jours en nous foutant dans un ravin ou en fonçant dans la lisière de l'autoroute ?

Je me retourne vers lui, choquée de ses paroles.

— Mais ça va pas ! Pour qui tu me prends ? Je ne suis pas barge, je ne veux pas mourrir !

Il ricane encore.

— Ah non ? Et tes bandages, ils sont là pour faire joli ?

Les mots me manquent. Il reprend.

— Tu t'es ratée une fois et si jamais l'envie te prend de recommencer, je préfère ne pas faire partie de l'expérience.

Je tire les manches du sweat, que j'ai enfilé plus tôt, pour cacher mes poignets. Je souffle.

— Je ne veux plus mourir.

Il me jette un regard en biais.

— Et pourquoi tu l'as voulu ?

Je ne réponds pas. Il sourit.

— Allez chaton distrais moi ! On a encore plus de vingt heures de route. Je te jure de ne pas rigoler.

En quoi la raison qui pousse une personne au suicide serait marrante ? Ce gars est vraiment étrange. Devant mon silence persistant il reprend.

— Ok ! Laisse moi deviner alors. Tes parents t'ont privé de sortie ?

Cette fois je réponds.

— J'ai pas de parents. Et personne ne se taillade les veines pour une simple privation de sortie Hunter.

— T'as pas de parents ?

Je ne rentre pas dans les détails de mon schéma familial bancal.

— Non ils sont morts.

— Et tu n'as pas de frères ou de sœurs ?

J'appuie mon coude droit contre la portière et repose ma tête dans ma main. Je ne réponds pas tout de suite, il tourne sa tête pour m'observer.

— J'avais deux frères.

— Ils sont morts aussi ? Demande t-il un sourcil levé et le sourire en coin.

Mais qui sourit en posant cette question ? J'expire fortement et je réponds.

— L'un d'entre eux, oui.

Son sourire s'élargit.

— C'est toi qui l'a tué ?

Je me fige à sa question. Est-ce que c'est moi qui l'ai tué ? Cette question ça fait quatre ans qu'elle me hante. Suis-je responsable de sa mort ?

The Night Riders ( réécriture en cours...) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant