The Night Riders ( réécriture en cours...)

~ Chapitre 29 ~

Émilia

Avec Kelly nous avons passé la soirée à boire et nous avons avaler l'équivalent de notre poids en sucrerie.

Nous avons aussi énormément parlé, du moins j'ai parlé, elle s'est contenté d'écouter et d'insulter Éric et Logan de toutes les insultes possible et inimaginable entre deux informations que je lui donner. Je lui ai également enfin raconté pour Miles, et tout ce que j'ai vécu durant mon adolescence, on a pleuré, beaucoup. Je n'ai pas mentionné le fait qu'il essayait de revenir dans ma vie. Elle va flipper et je n'ai pas besoin de ça.

J'ouvre difficilement les yeux ce matin et si je n'avais pas la kermesse de prévu au foyer je me serai recouché au moins jusqu'à midi.
Sauf qu'il est déjà sept heure et demi et que je dois être sur place dans une heures pour aider à tout installer.

Je fonce sous la douche en espérant qu'elle soit réparatrice et essaye de sauver les meubles en m'étalant du fond de teint et de l'anti cerne pour camoufler ma sale tête.

— C'est encore pire, je souffle en m'observant dans le miroir.

Kelly toque à la porte et l'ouvre.

— T'es déjà réveillée, c'est pas humain, dit-elle de sa voix rauque en s'installant sur les toilettes alors que je suis en train de m'appliquer mon mascara.

— Je dois aller à la kermesse aujourd'hui, tu n'as qu'à rester dormir tu claqueras la porte et si jamais tu veux passer dans la journée, je serai au stand barbe à papa, j'annonce fièrement.

Elle tire la chasse et se place à côté de moi pour se laver les mains.

— Sérieux Emi t'es vraiment un ange, vu ma gueule de bois, j'aurai clairement annulé, dit-elle.

Je ris.

— Je les aime trop pour ça, aller va te recoucher, on s'appelle dans la soirée ou demain, je lui dis en l'embrassant sur la joue avant de quitter la pièce.

Elle acquiesce et je l'entends s'étaler sur mon lit au moment où je franchis le seuil de mon appartement.

******

En fin de matinée j'ai déjà vendu soixante dix sept barbe à papa, quand je la vois approcher mon stand.

— Emilia ? Ça fait deux fois que je tombes par hasard sur toi en quelque jours c'est vraiment dingue, dit-elle.

Effectivement, à croire que le sort s'acharne contre moi.

— Une barbe à papa ? C'est pour pouvoir offrir une petite sortie aux enfants qui sont lâchement abandonnés par leurs géniteurs. La cause devrait te toucher, j'ajoute.

Elle sourit gênée de voir que je balance ça sans me soucier des gens qui nous entoure.

— C'est combien ? Elle demande tout de même.

— Sept dollars.

Lola la directrice du foyer sourit et se détourne pour éviter que Paula ne le remarque. Elle me tend un billet de dix que je fourre dans la poche centrale du tablier qui me serre de coffre fort pour la journée.

— Oups j'ai plus la monnaie, dis-je alors que je m'apprête à lui faire sa barbe à papa.

— Non, c'est bon je n'en veux pas, et garde les dix dollars. Je ... Enfin... On va dire que c'est cadeau, finit-elle par dire.

Je souris à moitié.

— Tu voulais quelque chose d'autre ? Je demande en la voyant rester face à mon stand.

— Oui, il faudrait peut être qu'on discute, tu ne crois pas ?

Je n'ai pas spécialement envie de parler avec elle, mais maintenant que je n'adresse plus la parole à Éric et Logan elle est sûrement la seule à pouvoir répondre à certaines de mes questions. Je n'ai rien à perdre de toute façon.

— Je suis en pause dans dix minutes si tu veux attendre, on ira boire un café, je propose.

Elle se passe la main dans les cheveux nerveusement.

— Je pensais que tu pourrais peut être venir dîner chez moi, là j'ai rendez-vous chez le coiffeur, je n'ai pas trop le temps. Mais ce soir par exemple, ce serait parfait, qu'en penses-tu ? Ajoute t-elle.

Un putain de rendez vous chez le coiffeur est donc plus important que de passer du temps avec sa fille qu'elle n'a pas vu depuis neuf ans.

Super Paula, tu n'as vraiment pas changé.

— Ok, va pour le dîner, j'attrape une feuille de mon carnet que j'arrache et lui tend avec un stylo afin qu'elle y note son adresse.

Ce qu'elle fait rapidement le sourire aux lèvres.

— Donc on se dit pour dix huit heures trente ? Je vais prévenir Tyler, il va être ravi de faire ta rencontre.

Je lui lâche mon plus faux sourire et acquiesce. Elle fait demi tour et s'enfonce dans la foule.

— Depuis quand on vend la barbe à papa à sept dollars ? On avait pas fixé le prix à trois ? J'entends Lola me demander.

— Mon stand, mes prix et il varie selon le client, je lui réponds.

Elle sourit et en s'éloignant elle ajoute.

— Dis le moi si tu as besoin de monnaie.

Je plonge ma main dans ma poche et en sors une poignée de pièces de montant différent et de billets de un dollar.

— J'ai ce qu'il faut merci, dis-je le sourire aux lèvres.

Le reste de la journée se déroule sans aucune autre mauvaise surprise. Je ferme mon stand à dix sept heures trente et prends quelques minutes pour compter ma recette de la journée.

— Trois cent soixante et un dollars, j'annonce.

— Wahoo ! Ça fait beaucoup d'argent juste avec des barbe à papa ! S'exclame l'ado installée entre Lola et moi.

— Effectivement, Émilia est très forte en affaire, lui dit-elle.

Je rigole et me lève fouillant dans mon porte monnaie.

— Et on ajoute trente neuf dollars pour la contribution, ce qui arrondit la recette au stand de barbe à papa à quatre cent tout rond.

— Non Emilia, me réprimande Lola. Garde ton argent, ton temps c'est suffisant comme contribution.

Je rassemble mes affaires et refuse de récupérer mon argent.

— J'aime bien les chiffres ronds que veux-tu, je lui dis en souriant. Allez on se voit Samedi, à plus !

— Merci, crie-t-elle alors que je franchis déjà la porte du foyer.

Je fais un rapide passage par chez moi et commande un Uber pour me rendre chez ma génitrice. En regardant l'adresse je vois qu'elle se situe qu'à quelques minutes du bar dans lequel je travaille, dans un petit quartier de banlieue.

Je monte dans la voiture avec pour seul objectif, obtenir les réponses à mes nombreuses questions sur ces neufs dernières années. Je suis prête à tout entendre. Je n'y vais en aucun cas pour renouer des liens avec elle.

Et puis de toute façon pour renouer quoique ce soit il aurait fallut que l'on soit déjà proche avant ce drame. Sauf que ça n'a jamais été le cas. Alors si une chose est sûre c'est que je ne risque pas d'être déçue par elle, j'ai dépassé le stade où j'avais espoir qu'elle change depuis bien longtemps.