~ Chapitre 17 ~

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⚠️ TW : Auto-mutilation

~Hôpital psychiatrique~

Emilia 17 ans et 4 mois

Ça fait maintenant sept jours et six nuits que je suis ici, chez les fous. Personne ne me parle. On se contente de me filer une tonne de cachets comme si cela allait résoudre tous mes problèmes.

On m'impose des séances de psychanalyse tous les jours pendant une heure, séances auxquelles personne ne parle. Ni la psy, ni moi. Je me contente d'entrer dans ce bureau de m'assoir sur cette chaise et dès que son petit réveil sonne, ce qui indique la fin de notre séance, je me lève et repars.

Je ne sais pas ce qu'ils attendent de moi exactement. Et pourquoi personnes ne daignent me parler. On dirait que leur but est vraiment de rendre encore plus dingues les gens qui sont entre ces murs.

Je ne sais même pas pourquoi je suis encore de ce monde. Quel intérêt j'ai d'être encore en vie ? Personne ne veut de moi de toute façon. Et tous les gens qui entrent dans ma vie meurent, me fuient ou me veulent du mal.

J'ai appris il y a sept jours et six nuits que Ric et Logan ont quitté la ville. Pour aller où ? Ça je ne le sais pas. Mais ils sont partis, sans moi et sans me le dire. De mon frère je ne suis pas surprise, puisque après tout ça fait déjà quatre ans qu'il m'ignore, mais Logan... Logan lui je lui en veut de m'avoir fait le même coup qu'Éric il y a quatre ans. Je ne mérite donc même pas un au revoir ?

Alors j'ai dérapé, parce que ça fait un long moment que j'y pensais, parce que j'en avais déjà marre de vivre avant qu'ils ne me quittent, marre de subir tout ça. Mais maintenant savoir que les personnes auxquelles je tiens le plus m'ont une nouvelle fois tournés le dos. Sans scrupules et sans explications. Ça a été la fois de trop.

Miles s'est fait un malin plaisir à me le cracher au visage. Il m'a suivit cette fois ci, quand je me suis rendue sur la crique. J'ai attendu Logan qui n'est jamais venu. C'était déjà le deuxième rendez vous qu'il loupait depuis mon anniversaire. Et quand je suis rentrée Miles m'attendait avec Felipe.

Il lui a tout raconté. Et ils m'ont puni. Trois fois. Puis il m'a balancé que même mon frère et son copain ne voulaient pas s'encombrer d'une traînée comme moi. Que c'est pour ça qu'ils ont quitté l'Etat sans m'emmener avec eux. Qu'ils en avaient rien à faire de moi.

Et je ne pouvais pas le contredire. On ne tourne pas le dos aux gens si on tient à eux, et encore moins quand ils sont dans la merde. Si il devait exister une seule règle en terme de fidélité ça devait être celle ci. La plus importante.

Ce soir là quand je me suis enfermée dans la salle de bain, j'ai attrapé le rasoir, arraché la lame et je me suis coupée, profondément cette fois ci. Parce que le but était clairement de mourir, contrairement au autre fois où j'essayais simplement de ressentir quelque chose. Là je voulais en finir avec ma vie merdique.

Malheureusement Natasha, la mère du foyer, a appelé les secours. Elle qui n'agit  jamais, il a fallut que sa bonne conscience refasse surface  au moment où j'en avais le moins besoin.

Et me voici ici, après une semaine d'hospitalisation. Internée dans un hôpital psychiatrique.

Je m'installe dans la petite salle attenante à celle de ma psy, en attendant ma séance qui n'est prévu que dans une demi heure. J'aime bien être en avance, parce que cette pièce est toujours vide de monde. Je n'ai toujours pas l'intention de lui parler. Et je ne le ferais probablement jamais.

Je suis surprise lorsque un jeune homme à peine plus âgé que moi s'installe sur la chaise en face de la mienne. Il m'observe le sourire en coin.

— Toi je suis sûr que t'es leur genre. Tu dois être une vrai pipelette. Ils aiment ça les pipelettes.

The Night Riders ( réécriture en cours...) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant