Chapitre 42 (Anthony)

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Les semaines qui ont suivi ont été un véritable marathon

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Les semaines qui ont suivi ont été un véritable marathon. Il a fallu jongler entre les cours et la préparation des émissions. De quoi surcharger mes journées et aussi raccourcir considérablement mes nuits. Le manque de sommeil, la fatigue, le stress qui monte, l'angoisse qui guette, le doute qui me hante. Tout ça m'a rendu le quotidien difficile. Mais pas de quoi entamer ma motivation. Car je suis prêt à tous les sacrifices pour réussir. Et puis je ne suis pas seul. J'ai mes parents et Jade pour me soutenir. Fidèles parmi les fidèles, je sais que je peux compter sur eux pour m'épauler. Tout ce travail que j'ai accompli en valait la peine. Mes efforts ont payé. Me voilà en finale de l'émission « Les Nouveaux Talents ». Il n'y a plus qu'une marche à gravir. La dernière marche qui est aussi la plus haute. Je ne suis plus qu'à quelques heures d'une victoire qui pourrait bien changer ma vie.

***

Veille de finale

18h. Le train arrive en gare de Paris. Avec Jade et mes parents, nous descendons du wagon et nous jouons des coudes pour nous frayer un chemin à travers la foule compacte qui encombre les quais. Cela fait déjà plusieurs fois en quelques semaines que je viens dans la capitale et il n'y a rien à faire, je ne parviens pas à m'habituer à tout ce monde autour de moi. J'eprouve toujours ce même sentiment d'opression lorsque je me retrouve perdu au milieu de tous ces gens qui vont et viennent d'un pas pressé. Je ne cache pas mon soulagement de quitter l'enceinte pour me retrouver dans la rue. Un taxi dépêché par la production nous attend à la sortie de la gare. Nous dînons dans le même restaurant que les fois précédentes. Le verre de grand cru et le bœuf y sont toujours aussi délicieux. Une bonne heure plus tard, nous remontons dans le taxi, le ventre plein et le palais encore émerveillé par ce que nous avons mangé. Quand le chauffeur nous dépose devant l'hôtel où nous serons logés cette nuit, j'ai encore du mal à y croire. Le Palacio. Il s'agit de mon troisième séjour dans le prestigieux établissement ce qui ne m'empêche pas d'être toujours aussi subjugué par la beauté des lieux. Nous traversons l'immense hall pour nous rendre à la réception. L'employé qui s'y trouve nous accueille avec un franc sourire. C'est un jeune homme d'une trentaine d'année prénommé Henry. Fan de l'émission « Les Nouveaux talents », il a visionné toutes mes précédentes prestations. Il m'a déjà confié que j'étais son artiste préféré et m'a même promis qu'il voterait pour moi lors de la finale. On s'entend donc bien. Tellement bien qu'aujourd'hui il m'a préparé une surprise. En me tendant une carte, il m'annonce :

_ Tiens, tu vas en avoir besoin pour entrer dans ta suite !

Je pense d'abord qu'il me fait marcher. J'attends le moment où il va m'avouer dans un éclat de rire m'avoir fait une blague. Mais ce moment ne vient pas. Son visage reste couvert d'un air tout à fait sérieux. Il me faut encore quelques secondes avant de comprendre :

_ Alors comme ça, ce n'est pas une blague.

_ Ce n'est pas une blague, me confirme-t-il.

Je le remercie chaleureusement pour cet honneur qu'il me fait. Il me répond que c'est la moindre des choses pour le futur vainqueur de l'émission « Les Nouveaux Talents ». Je me tourne vers mes parents et Jade. Ils semblent tout aussi enthousiastes que moi à l'idée de passer la nuit dans une suite du Palacio. Un autre employé arrive bientôt à notre hauteur. En le désignant d'un mouvement de tête, le réceptionniste nous précise alors :

_ Monsieur Mariet va vous conduire à votre suite. 

Nous le remercions encore et nous suivons le dénommé Mariet jusqu'à l'ascenseur. Il fait grimper la cabine jusqu'au dernier étage du bâtiment puis nous guide l'espace de quelques mètres à travers un dédale de couloirs. Nous parvenons bientôt face à une porte. La porte de notre suite. Ça me fait encore tout drôle de le dire. Mariet nous souhaite un bon séjour et se retire. Je glisse la carte dans le lecteur. Clic. La serrure se déverrouille. Je pousse la porte et, aussi excités que le sont des enfants un matin de Noël, nous pénétrons dans la suite.

Je n'ai qu'à faire un pas en avant pour être déjà envoûté. La pièce que j'ai face à moi est si fastueuse que je ne sais même pas où mettre les yeux. C'est un salon. Le plus grand et le plus beau salon que j'ai pu voir au cours de ma vie. Il y a d'abord ce lustre gigantesque au plafond. Et puis ces rideaux somptueux de chaque côté d'une fenêtre immense qui offre une vue incroyable sur la Tour Eiffel. Un sublime tapis sombre recouvre une partie du carrelage poli couleur marbre. Une table basse conçu en bois dans un style tellement particulier qu'elle semble tout droit venue du futur, deux grands canapés blancs et quelques meubles prestigieux complètent ce luxueux tableau.

La visite se poursuit avec les chambres. Mes parents s'en vont voir la leur tandis que Jade et moi prenons la direction opposée pour nous rendre dans celle que nous occuperons. En entrant dans la pièce, nous sommes une nouvelle fois frappés par la beauté qui se dégage des lieux. Il s'agit de la plus belle chambre que j'ai jamais vue. Plus belle encore que les autres chambres du Palacio dans lesquelles j'ai déjà eu l'occasion de dormir. Grande de presque 40m2, elle est occupée en son centre par un immense lit à baldaquin qui fait directement penser aux lits royaux, et dominée par un lustre aussi somptueux que celui du salon.

Jade ouvre la baie vitrée et se rend sur le balcon qui jouxte la chambre. Lorsque je la rejoins un instant plus tard, je la trouve en train d'admirer une vue imprenable sur les toits de Paris. Je viens me positionner juste à côté d'elle et, à mon tour, je m'abandonne à la contemplation du panorama incroyable que nous avons face à nous. Nous restons-là un long moment, sans dire un mot, le regard rivé sur les milliers de lumières qui scintillent dans la nuit, écoutant le ronronnement de la ville qui s'endort peu à peu, le cœur léger et l'esprit enivré par la beauté de ce moment que nous avons la chance de partager. Si Jade pouvait être plus qu'une amie, et surtout si j'étais un garçon suffisamment courageux pour le faire, je l'aurais embrassée ici et maintenant. Dans la ville des amoureux. Au balcon du Palacio. Avec ces milliers de lumières pour décor. Décidément, ce serait l'endroit et le moment parfait pour un premier baiser. Mais même si ce n'est pas l'envie qui me manque, je ne le fais pas. Je n'embrasse pas Jade. Pourquoi ? Sans doute parce qu'elle a raison : je suis un idiot.

Comme il commence à faire un peu frais, nous regagnons l'intérieur de la suite. Nous faisons un rapide détour par le grand salon pour souhaiter une bonne nuit à mes parents. Puis nous retournons dans notre chambre. Jade disparaît quelques minutes dans la salle de bain. J'en profite pour enfiler une tenue plus décontractée avec laquelle je serai plus à l'aise pour dormir. Puis je vais m'étendre sur le lit. Jade fait son retour un instant plus tard. Vêtue d'un simple tee-shirt et d'un short court, elle se glisse sous les draps et vient aussitôt se blottir contre moi. Je ne proteste pas à l'idée que nous dormions ensemble. Je ne proteste plus parce que même si j'ai du mal à me l'avouer, je crois bien que ça me plaît qu'on dorme ensemble.

Et c'est ainsi que nous passons une troisième nuit dans les bras l'un de l'autre, sauf que cette fois nous dormons dans une suite !

J'espère que ce chapitre vous a plu :)
Anthony va-t-il remporter l'émission ?
Son amitié avec Jade peut-elle se transformer en relation amoureuse ? 
La suite dès samedi prochain :)

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