Chapitre 27

231 15 22
                                    

Emilya, 11h30, QG.

J'ouvre mes yeux tandis que j'entends James grogner.

- Ah, putain ! Il s'exclame en chuchotant avant d'enlever rapidement son bras qui était sur mon corps.

Je laisse échapper un rire et me tourne vers lui.

- Ça ne t'a pourtant pas dérangé cette nuit. Je chuchote à mon tour.

Il semble surpris que je sois réveillée, et il s'éloigne le plus possible de moi.

- Tu le savais ? Il demande en haussant les sourcils et je hoche la tête.

Il sourit en coin avant de se lever pour ouvrir les volets.

- Dans ce cas, il commence alors que la lumière du jour envahit petit à petit la pièce et que je ferme les yeux, éblouie, c'est que ça ne t'a pas dérangée non plus.

Je souris légèrement avant de me retourner dos à lui.

Je pourrais encore dormir pendant des heures.

Il passe devant moi avant d'entrer dans la salle de bains, et j'entends de l'eau couler. Il prend une douche.

Je soupire avant de frotter mes yeux, puis j'ouvre ces derniers et attrape mon téléphone.

Il est 11h30, j'ai l'impression d'avoir dormi seulement deux heures.

Un appel de la part de mon père apparaît sur l'écran et mon cœur s'arrête.

Sans réfléchir, je décroche.

- Allo ? Je commence d'une petite voix, totalement paniquée.

- Emilya ! Il s'écrie au bout du fil. Ça fait presque une semaine qu'on t'appelle et qu'on t'envoie des messages sans que tu ne répondes !

Une semaine. Ça fait une semaine que je suis là.

- Tu ne vas plus en cours ! Il hurle de plus belle et mon cœur s'accélère. Qu'est ce qui se passe enfin ?!

Je m'assois dans le lit et passe une main dans mes cheveux.

- Je... je n'en ai plus envie papa, je ne veux plus...

- Tu te fous de nous ?!

J'éloigne mon téléphone de mon oreille après qu'il ai hurlé ces paroles.

- Dis-moi que tu te fous de nous Emilya !

Ma lèvre inférieure se met à trembler.

- Je... non, je...

- Tu n'es qu'une égoïste, tu ne penses pas à nous !

Leurs paroles et mes souvenirs me reviennent brusquement en tête.

Les disputes.

Les années horribles que j'avais passées avec eux.

- Tu as intérêt à retourner vite en cours, je te préviens. Sinon, tu sais ce qui arrivera. Peste sa voix.

Ce soir-là.

Je repense à ce soir-là, et aux mots blessants qui ont été prononcés.

La peur quitte mon corps et laisse place à la colère, à la haine.

Je place mon téléphone devant ma bouche et commence à hurler, tandis que des larmes roulent le long de mes joues :

- Allez vous faire foutre ! Tous les deux ! Allez tous vous faire foutre !

Je hurle à gorge déployée.

Toute l'anxiété que j'avais accumulée ces derniers jours refait surface et je l'extériorise d'un seul coup.

Nos âmes solitairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant