Chapitre 8

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Emilya, 21h15, Darwen City.

J'étais arrivée devant l'appartement de Theo depuis une bonne dizaine de minutes mais il m'était impossible de sortir de ma voiture.

J'avais vu en arrivant que la lumière de son étage était allumée, signe qu'il était chez lui.

Je jouais fébrilement avec mes clés qui étaient toujours sur le contact.

Il fallait que j'aille le voir, j'avais attendu trop longtemps qu'il me réponde, et ici il ne pourra pas m'ignorer.

En plus, je venais de finir ma première journée qui s'était plutôt bien passée, et la lui raconter lui ferait sûrement comprendre qu'il n'a pas à s'inquiéter.

Je me décide enfin à sortir et à franchir la porte de l'appartement.

Je monte les marches jusqu'au troisième étage et je sonne à sa porte.

Je l'entends ouvrir l'œillet de celle-ci et lance un petit sourire gêné en sa direction.

Après quelques instants, la clé tourne dans la serrure et la porte s'ouvre sur mon ami.

Je suis soulagée de le voir, et qu'il ne m'ai pas laissée plantée là.

- Qu'est ce que tu fais là ? Il demande en fixant le bout de ses chaussettes, un joint entre les lèvres.

- Tu ne réponds pas à mes messages et mes appels. Tu n'es pas venu en cours. Il relève la tête vers moi. Je m'inquiète c'est tout. Et, je lui souris, mon meilleur ami me manque.

Il esquisse un petit sourire à son tour et se décale de la porte pour m'inviter à rentrer.

J'entre dans le salon qui sent l'herbe à plein nez.

- Tu veux fumer ?

Je hoche la tête et il s'installe par terre, face à la table emplie de beuh pour commencer à me rouler un joint.

Je m'assois face à lui, dans le silence.

Il me tend mon joint que je prends en le remerciant et il enclenche son briquet. Je me penche vers lui pour qu'il l'allume. Une fois allumé, j'expire un grand coup et m'allonge sur le parquet.

- Alors comme ça tu as eu ta première journée aujourd'hui ? Il demande après quelques instants.

- Oui. Je réponds en me remettant droite face à lui. Et tu n'avais pas à t'inquiéter, je n'ai pas fait grand chose.

Il lève les sourcils.

- J'ai juste cherché des informations sur le mec qu'ils ont tué au club dans des dossiers. Je suis restée tout l'après midi dans le bureau. Et puis, j'ai rencontré quelques personnes du réseau.

Theo semble rassuré.

- Tu vas faire ça pendant longtemps ?

- Non, sûrement pas, je réponds en inspirant la fumée, mais je dois y retourner demain, et sans doute après demain aussi.

Il hoche lentement la tête.

- Et qu'est ce que tu vas faire ensuite ? Et comment tu vas faire pour les cours ?

- Ensuite, je ne sais pas. Et pour les cours, je lève la tête vers lui, j'ai toujours eu envie de les arrêter, je l'aurai fait depuis longtemps si jamais je n'avais pas de parents. Et maintenant que j'ai un salaire je n'aurai plus besoin d'eux, ils n'auront plus de moyen de pression sur moi.

Je marque une pause, le temps de fumer.

- Et toi ? Je demande ? Tu vas faire comment pour les cours ? Je ne t'ai pas vu en ce début de semaine et je suppose que tu n'y es pas allé aujourd'hui.

Nos âmes solitairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant