Chapitre 28

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Emilya, 11h, QG.

J'avais passé la journée d'hier dans le lit de James, et il était resté la majeure partie du temps avec moi.

Nous n'avions pas reparlé de ce qu'il s'était passé. Il ne m'avait posé aucune question et je ne lui avais même pas demandé où était mon téléphone.

J'avais simplement lu un livre, tandis qu'il était resté à côté de moi sur son téléphone à écouter de la musique.

Parfois, il me demandait ce qu'il se passait dans l'histoire que je lisais, c'était Le chant d'Achille de Madeline Miller, et je la lui racontais. Il semblait réellement s'y intéresser.

Ses yeux scrutaient souvent mon visage, avec une délicatesse surprenante.

C'était assez agréable, on ne parlait pas trop, mais on se tenait compagnie.

Il m'avait aussi dit qu'il avait renvoyé le mec qu'il avait frappé à la soirée, c'était un dealer qui travaillait sur Los Angeles.

Leah était venue plusieurs fois pour savoir comment j'allais et m'avait interdit de cuisiner, bien que je lui avais sans cesse rappelé que je n'étais pas malade, et que j'allais bien.

Du moins que ça pouvait aller.

Elle n'était pas revenue sur sa décision et était partie chercher des sushis pour le dîner.

J'avais mangé avec eux, puis j'avais pris une bonne douche et j'avais rendu son t-shirt à James avant de le remercier et de rejoindre ma chambre pour la nuit.

Matilda l'avait nettoyée, et elle sentait bon la lavande.

N'ayant pas sommeil, j'avais terminé mon livre jusqu'à tard le soir, et je m'étais endormie après de longues minutes à penser à ce qui allait m'arriver, maintenant que j'avais enfin explosé.

Il fallait s'y attendre : je suis une bombe à retardement.

Mes parents ont tenté de m'y en empêcher en m'envoyant à l'autre bout du pays, et en me soumettant à eux par le biais de l'argent.

Mais, les bombes finissent toujours par exploser. Et ce que je vivais en ce moment n'arrangeait rien.

Je ne sortais plus, je n'étais pas chez moi.

J'étais à cran.

Je venais de me lever. Je m'étais habillée et j'étais descendue pour prendre mon petit déjeuner, même si les autres n'allaient pas tarder à arriver pour manger.

Je me suis installée sur le canapé pour regarder la télévision, et, au bout de quelques minutes, la porte d'entrée s'est ouverte.

J'ai entendu quelqu'un entrer dans la cuisine, et je me suis levée pour aller voir.

James est en train de sortir ce qui me semble être des pâtes de grands sacs.

Il me sourit en me voyant entrer.

- Bien dormi ? Il demande.

Je hoche la tête.

- Oui, à peu près, et toi ?

Il décale les pâtes sur le côté en haussant les épaules.

- J'avais toute la place dans mon lit, alors oui.

Je souris à mon tour.

Ses yeux se posent sur mon visage, et il me fixe intensément pendant quelques instants, puis détourne le regard lorsque la porte du hangar s'ouvre.

J'entends les voix de Monica, Aiden et Leah se rapprocher, et cette dernière s'avance vers moi en me voyant.

- Comment tu te sens ? Elle demande en inspectant les moindres détails de mon visage. Bien ?

Nos âmes solitairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant