Nos âmes solitaires

Chapitre 21

Emilya, 8h30, QG.

Je me réveille lentement de ma nuit de sommeil.

Elle ne fut pas très reposante.

Après l'altercation que j'avais eue avec James, j'avais repris mes esprits avec difficulté, en réussissant à retarder une crise d'angoisse qui avait refait surface juste avant de dormir.

Mes pensées sombres ainsi que les souvenirs désastreux de mon adolescence ne m'avaient pas quittés et j'avais rêvé de ma vie d'avant, quand tout allait encore bien.

Rêve apaisant sur le coup mais amer au réveil, et qui m'avait fait couler quelques larmes.

Je sors de mon lit et prépare mes affaires : j'ai besoin de prendre une douche.

J'attrape rapidement quelques vêtements et descends les escaliers pour rejoindre la salle de bains. Heureusement, personne n'est dedans.

Je démêle mes cheveux et me déshabille avant d'entrer la douche.

J'utilise mes produits habituels qui sentent bon le caramel puis je me rince, et sors de celle-ci.

J'attrape ma serviette, et me regarde dans le miroir.

Mes yeux sont rouges, tout comme mes joues, et des cernes bleutées sont bien présentes.

Je soupire.

Je ne me maquille que très peu et j'ai tendance à regretter lors de jours comme celui-ci de ne pas avoir davantage de produits pour camoufler tout ça.

Je m'habille d'un pantalon fluide et d'un body à manches longues, et je mets un peu de mascara pour tenter de sublimer mon regard sombre.

Je sors de la salle de bain, retourne dans ma chambre pour y ranger mon pyjama, et rejoins la cuisine.

James n'est pas là, pour mon plus grand bonheur.

Hier soir, l'ambiance était très tendue, aucun de nous deux ne parlait avec qui que ce soit.

J'active la machine à café et bois celui-ci dans la cuisine.

La vaisselle que j'avais laissée hier dans l'évier est toujours présente.

Je décide de la faire maintenant et laisse couler l'eau pour qu'elle se réchauffe.

Au même moment, la porte du hangar s'ouvre et Leah apparaît, toujours vêtue d'une belle robe longue.

- Emilya ! Elle s'exclame. Comment tu vas ? Bien dormi ?

Je hoche la tête.

- Oui, et toi ?

Elle penche la sienne sur le côté et s'approche de moi.

Elle prend délicatement mon visage entre ses mains, m'inspecte quelques instants et déclare :

- Non, tu mens. Tu n'as pas l'air d'avoir passé une bonne nuit.

Ses yeux verts rencontrent les miens et elle sourit.

- Je comprends, c'est compliqué de s'habituer à dormir dans un nouvel endroit. On va tout faire pour que tu retrouves ton appartement ne t'inquiètes pas.

Je lui souris à mon tour et elle s'éloigne vers le salon.

Je me reconcentre sur ce que j'étais en train de faire et commence à faire la vaisselle.

Je la finis au bout de quelques minutes, et je remonte dans ma chambre.

Il pleut.

Je pourrais me promener dans la forêt, ou même dans le jardin mais le temps d'octobre m'en y empêche.