Nos âmes solitaires

Chapitre 39

Emilya, 11h50, QG. 

L'air frais effleure mes bras et je ramène les draps sur mon corps.

Ils ne ressemblent pas aux draps de ma chambre, et le parfum qui s'en dégage m'envoûte.

Je grogne avant d'ouvrir les yeux, totalement perdue.

Je tente de regarder autour de moi, mais la pièce est plongée dans le noir complet.

En passant une main sur mon visage, je réalise. Je suis dans la chambre de James.

Là où nous avons couché ensemble hier soir.

Putain.

Les battements de mon cœur s'accélèrent tandis que je tapote le matelas, à la recherche du brun, mais il n'est pas là.

Quelle heure est-il ?

Je pense à mon téléphone, et je me souviens que je ne l'ai pas utilisé de toute la soirée.

Merde, j'ai du le laisser dans la voiture de Theo.

Theo.

Les souvenirs de la veille me reviennent, et j'ai une boule dans l'estomac en repensant au fait que j'ai embrassé Theo. J'ai embrassé Theo, putain, pour rendre James jaloux.

J'espère qu'il s'est bourré la gueule après ça, et qu'il ne se souvient plus de ce qu'il s'est passé.

Je voudrais passer la journée dans ce lit, bien trop effrayée de devoir confronter mon meilleur ami, et également le beau Parker.

Mais, mon corps me hurle de prendre un bon café chaud, alors je me lève pour me rendre dans la salle de bains.

Quand j'allume la lumière, je remarque que j'ai une tête affreuse : des restes de maquillage sont présents sous mes yeux, et mes cheveux sont totalement emmêlés.

Je fais la moue, mais je souris rapidement lorsque mon regard descend plus bas sur mon corps.

Je passe mes doigts sur les marques violacées présentes dans mon cou, sur ma poitrine, au bas de mon ventre, tandis que je nous revois, James et moi, dans tous les recoins de cette pièce.

J'en ai des papillons dans l'estomac rien qu'en y repensant.

Je me tourne, et remarque les marques rouges sur mes fesses.

Putain de merde. Je ne pensais pas que ça resterai aussi longtemps.

C'était vraiment le meilleur coup de ma vie, et de loin.

Je secoue la tête, m'interdisant de trop y repenser, avant de la plonger dans le lavabo, et je me nettoie le visage avec de l'eau fraîche.

Je parviens à enlever les restes de mon maquillage, puis je sors de la salle de bain et ouvre les volets.

La lumière blanche du mois de janvier envahit la pièce.

Le temps est gris, pluvieux. Ça me donne envie de rester au chaud sans rien faire.

Mais, il faut que je rentre, et vite, car demain je reprends le travail.

Je commence à chercher ma culotte, qui a été vulgairement lancée par James hier soir, et qui s'est retrouvée perdue dans l'immense bazar que nous avons mis.

Une fois trouvée, je l'enfile, et je me rappelle que je n'ai pas d'autres vêtements que ma robe.

Je ne peux pas remettre ma robe.

Je m'avance alors vers le placard de James. Il ne m'en voudra pas si je lui emprunte quelques vêtements, simplement pour rentrer chez moi. 

Quand je l'ouvre, son parfum envahit mes narines, et je souris.