Survie est moi.

Chapitre 5

Point de vue : Shûmi.
Date : Inconnu.

Je me réveillais lentement en sentant la couverture qui jusque-là me tenait chaud, glisser le long de mes jambes nues. Je frissonnais et par réflexe, je tendais la main pour l'attraper avant de me mettre en boule pour me tenir chaud à moi-même. Je sautais littéralement hors du canapé lorsque je sentais dans mon bassin, une douleur aiguë principalement au niveau de mes reins. En me levant, j'avais tout juste mis un pied au sol, que mes jambes me lâchais, me faisant m'écraser la tête la première sur le sol. Maintenant, non seulement j'avais mal aux hanches, mais en plus, mon nez venait d'en prendre pour son grade. Ce n'est pas possible d'avoir un karma aussi pourri, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour que, dès le matin, il me fasse m'éclater comme ça.
Je me mettais doucement en gainage sur mes bras pour me relever, grommellent et insultants tous mes ancêtres pour m'avoir donné une poisse pareille dès le matin. J'allais essayer de me relever jusqu'à ce que je voie les chaussures de Hyle apparaître devant mon visage. Je levais doucement la tête. Son visage était aussi impassible que d'habitude, juste son sourcil levé me faisait comprendre qu'il se demandait ce que je pouvais bien foutre par terre et pourquoi j'avais fait autant de bruit.
- Qu'est-ce que tu fous encore ? Dit-il avant de me passer par-dessus sans même me proposer de l'aide.
Alors que c'était totalement à cause de lui que j'étais comme ça ! Après tout, c'est lui qui met passé dessus comme un sauvage, ne se souciant même pas de si j'allais pouvoir marcher le lendemain ! Alors il pourrait au moins faire semblant de s'inquiéter un peu pour moi !
- J'inspecte les poils du tapis...
Je ne pouvais pas le voir, mais je devinais assez facilement qu'il devait souffler tout en levant les yeux au ciel.
Je continuais de râler un peu, tout en essayant de m'asseoir sur le canapé ou sur quelque chose de confortable. Des yeux, je cherchais la couverture qui s'était faite la malle. En tournant sur le ventre, je voyais la couverture posée bien plus loin que le canapé. Elle n'avait pas glissé mais ce ravagé du caleçon l'avait tiré pour me réveiller. Sans coeur !
Je prenais doucement appuis sur la paume de mes mains et montais sur le canapé avant de chercher du regard où étaient mes vêtements. Je les apercevait posés sur la table basse, plié correctement les uns sur les autres, dans l'ordre d'habillage.
Je jetais un rapide coup d'œil à Hyle qui était en train de tracer des traits sur sa carte tout en faisant aussi des traits sur des bouteilles d'eau. Je soufflais, murmurant un léger merci. S'il n'a pas entendu, ce n'est pas mon souci il n'a qu'à avoir de meilleures oreilles !
J'attrapais mes vêtements et m'habillais doucement, essayant de minimiser les mouvements qui allaient me faire mal aux hanches. Une fois habillée je tournais la tête vers Hyle.
- On va aller jusqu'où aujourd'hui ?
Il restait silencieux quelques secondes avant de lever les yeux de la carte et de se passer la main dans les cheveux.
- Si on s'y met dès maintenant et que tu ne fais pas ton capricieux avec ton corps, on peut arriver juste avant la nuit, là ou ton père vit. Dit-il juste avant de replier la carte et de ranger un carnet dans sa poche de veste.
- Vraiment ?!
- Oui, mais je me répète, on doit partir maintenant pour ça. Aujourd'hui il va faire très froid vu le temps dehors et ton corps a l'air de te faire mal. Donc tout ça, cumulé à nos amis dehors, on n'a pas une seconde à perdre.
Je le regardais plier tous les bagages et prendre tous les sacs sur ses épaules, le mien compris. Je restais quelques secondes à le regarder alors qu'il faisait le tour de la maison pour être sur de n'avoir rien oublié puis, je me levais doucement, une douleur lancinante me passant dans les hanches alors que je me dépêchais de le rejoindre à la porte pour sortir.
Il scrutait les alentours quelques instants avant de se décider à se mêler à la foule de zombie tout autour de nous. Sans perdre une seconde, je me mettais à le suivre en fixant son dos et l'arrière de son crâne. Je l'avais déjà pensé lorsque je l'avais vu à la télé et quand je l'avais vu la première fois dans le magasin, mais, il était vraiment beau et semblait bien plus jeune que son âge officiel. Je le croiserais simplement dans la rue, je penserais qu'il est tout juste majeur et encore. Mais maintenant, à l'heure actuelle il devait avoir facilement 26 ou 27 ans. Du haut de mes 23 ans et de mon pauvre 1m71 j'en menais pas large face à lui. Mais ça ce n'était pas nouveau. Si je pouvais rivaliser avec lui, je ne me laisserais pas marcher dessus comme ça... Quoique...
On continuait à avancer un long, un très long moment sans s'arrêter. Durant toute la durée de cette marche, je ne l'avais pas vu se retourner une seule fois pour vérifier si je suivais bien ou non. Quand un zombie s'approchait un peu trop près de lui, il se contentait dans le plus grand des calmes, d'attraper sa tête avec sa main droite avant de plonger son couteau qu'il tenait dans son autre main, dans son crâne avant de le retirer lentement et poser la tête du zombie par terre sans faire un seul petit bruit. Puis il se relevait calmement et reprenait sa route comme s'il ne s'était rien passé. Dans mon cas, quand je sentais un zombie un peu trop près de moi, je me collais presque au dos de Hyle et me contentais de prier pour que, si le zombie s'approchait trop, il se retourne et le tue.