Chapitre 7

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Point de vue : Hyleko.
Date : Inconnu.

Comment expliquer la situation ? J'avais remarqué que depuis quelques jours, ou plutôt depuis que nous avions baisé ensemble pour la deuxième fois, que Shûmi semblait me demander un peu plus d'attention que le premier jour ou nous nous étions rencontré. Lorsque nous nous étions rencontré, je sentais bien qu'il avait peur de moi et qu'il marquait une distance entre nous, que ce soit lors des rapports physiques ou que ce soit lorsque l'on marchait ou parlait, mais depuis, ça me semblait avoir bien changé. Lorsque l'on marchait, je sentais son regard constamment sur moi, dès qu'il pouvait me toucher, voir ne serait-ce que pour m'effleurer, il le faisait. Il cherchait tout et n'importe quoi pour que l'on parle, de plus, je l'avais déjà vu me mater du coin des yeux en croyant que je ne le voyais pas faire.

Je regardais en direction de la salle de bain dans laquelle il était parti se doucher en express après que l'on soit arrivé. Je remuais légèrement le feu avec un bâton trouvé dehors après que j'y ai balancé quelques cadavres de zombies. Je soupirais profondément et me déshabillais un peu pour retirer toutes ses couches de vêtements en trop puis, je les pliaient et les posaient un peu plus loin, me reposais à nouveau devant le feu en regardant ou en étant la cuisson de nos délicieuses conserves puis, je fermais les yeux quelques secondes afin de me plonger dans mes pensées. Nous n'avions pas trouvé son père. Et je n'ai pas non plus trouvé de cadavre dans sa maison. Il semblait tellement soulagé de ne rien avoir trouvé que j'en avais senti une petite pique dans mon cœur. Dans ce monde, personne ne me cherchait. Personne ne s'inquiétait de savoir si j'étais encore vivant ou non. Personne ne faisait des détours de plusieurs jours pour s'assurer que j'étais bien vivant. Mais de mon côté c'était la même chose. Ma famille ? Les connaissants, ils sont les premiers à être morts ! Mes amis ? Je n'en avais pas et c'était très bien comme ça. De toute façon, je n'en voulais pas, ça ne servait à rien, et encore plus dans le monde d'aujourd'hui. Des amours ? Non plus. Ah. Enfaite, si, il y avait bien une personne. Cela dit, le connaissant, il avait du se débrouiller pour se mettre en sécurité et survivre.
J'ouvrais les yeux en entendant ses bruits de pas s'approcher et le regardais entrer dans le salon, poser ses affaires à côté des miennes, puis, tourner la tête vers moi et, se mettre à me fixer comme il le faisait dernièrement.
- Pourquoi tu me guettes comme ça ?
- Pour rien. Dit-il en venant s'installer à côté de moi devant le feu.
Je le regardais rapidement du coin des yeux. Il fixait le feu avec des yeux en pleine réflexion. Tellement concentré dans ses pensées qu'on aurait dit qu'il cherchait un remède à cette apocalypse. J'esquissais un rapide sourire avant de remettre mon regard sur le feu.
- Hyle ?
- Quoi ?
Quelques secondes passèrent sans qu'il ne dise un seul mot.
- Non rien... J'ai oublié... Dit-il rapidement.
Je tournais légèrement la tête vers lui et le regardais jouer avec ses doigts comme un enfant puni que l'on n'avait pas voulu écouter. Je pensais savoir ce qu'il voulait même s'il n'osait pas le demander ou le faire de lui-même.
Je soupirais légèrement en comprenant que ça allait être à moi de le faire. Je prenais appui sur le canapé derrière moi et me déplaçais à côté de lui pour ensuite passer mon bras dans son dos et poser ma main sur sa tête avant de la rabattre doucement sur mon épaule. Mon but n'était quand même pas de l'assommer tout de suite. Lorsqu'il eut la tête posée sur mon épaule, je pouvais voir son visage esquisser un petit sourire. Il restait silencieux quelques minutes, la tête toujours sur mon épaule. J'en faisais de même puis, lorsque les conserves me semblaient prêtes, je m'apprêtais à bouger, jusqu'à ce que je le sente attraper mon bras comme pour m'éviter de bouger.
-Qu'est-ce que tu fout ? Dis-je en baissant ma tête vers la sienne pour le regarder.
Au moment où mes yeux se posaient sur lui, je comprenais qu'en fait, plus que d'être silencieux, il s'était endormi comme si de rien n'était. Je regardais les conserves et soupirais. Avec le bâton, je les décalaient comme je pouvais du feu sans les renverser puis, passais mon deuxième bras sous ses jambes et le soulevais pour le poser sur le canapé juste derrière nous. En le posant, je sentais sa main qui était sur mon bras se serrer pour ne pas perdre sa prise et je soupirais d'autant plus. Je ne peux pas manger ni prendre ma douche. Très bien, je vais aller me coucher avec toi.
Je retirais mes vêtements comme je pouvais pour me mettre en boxeur puis, je me mettais dans son dos pour qu'il ne tombe pas en dormant, puisque, empoté comme il est, je le verrais bien tomber du canapé endormant. Il se ramasserait la tête ou le cul par terre en premier et dirait encore que c'est de ma faute s'il a mal partout.
Je tirais la couverture au bout de nos pieds et passais un bras sous nos têtes et posais mon autre bras au tour de sa hanche droite. Je posais ma tête dans ses cheveux juste avant de fermer les yeux à mon tour. Au moins on se couchait tôt on ne pouvait pas dire le contraire !

Survie est moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant