Chapitre 13

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Point de vue : Hyle.
Date : Inconnue.

Je regardais Shûmi déjà endormi alors que je venais tout juste de le poser dans le lit après l'avoir lavé. Je voyais encore son visage suppliant alors que je le prenais fortement sur ce comptoir. Nos hanches claquant de plus en plus fort l'une contre l'autre... Je secouais la tête en passant ma main dans mes cheveux pour les remettre en arrière, si je continuais à y repenser j'allais reprendre alors qu'il était endormi. Entre la coupure d'hier sur ma joue et ma coloration, il m'avait quand même bien énervé. Non mais il faut être complètement con pour confondre du bleu et du rose. Heureusement pour son cul, il avait pris de la décolo. Je crois bien que s'il n'en avait pas pris, j'aurais fait en sorte qu'il ne puisse plus du tout marcher durant quelques jours. Bien que... J'aimerais le garder avec moi encore un peu. Il était minuit passé, c'était donc demain que j'allais le déposer au bunker avant de reprendre ma route. C'est vrai, je pourrais rester avec lui et vivre une petite vie tranquille dans le bunker mais, toutes mes années passées derrière les barreaux m'ont fait comprendre que plus jamais je ne resterai enfermé quelque part. Il fallait que je me pose quelque part où je pourrais sortir et rentrer autant que je veux.
Je soupirais et m'allongeais sous la couverture en me tournant vers lui. Je pourrais juste le kidnapper et le séquestrer aussi.. Non, je n'ai aucune raison de lui faire du mal. Après tout, il ne m'a rien fait.
Je jetais un rapide coup d'œil à la montre que j'avais trouvée dans la salle de bain et serrais Shûmi contre moi avant d'embrasser doucement son front. Il bougeait légèrement et venait se serrer contre mon torse tandis que je me posais bien pour dormir.
- Je t'aime..
Je baissais la tête vers lui surpris. Son visage complètement endormi enfoui contre mon torse ne me faisait pas douter de son sommeil. Est-ce que seulement il savait ce qu'il disait ? Il devait être en train de rêver après tout.
Je posais mon menton sur le haut de sa tête et fermais les yeux. C'était agréable un vrai lit tout de même. Tellement agréable, que je m'endormais sans même m'en rendre compte.

Je me réveillais le lendemain en sentant quelque chose bouger à coté de moi. Oh bordel s'il était en train de se branler comme la dernière fois, je lui brise les hanches pour de bon.
J'ouvrais les yeux en prenant une grande inspiration par le nez avant de me tourner vers Shûmi. Il était de dos. Encore dans le lit entrain de gigoter dans tout les sens pour essayer de s'habiller. Je soupirais et le pinçais légèrement au niveau des hanches.
- Aïe ! Dit-il tout en se tournant vers moi.
Je souriais en coin alors que je me tournais totalement vers lui, la tête dans le cul.
- Qu'est-ce que tu fous dès le matin ?
- J'essaie de m'habiller sans avoir mal aux fesses...
Il me regardait vite fait avant de tourner la tête en gonflant légèrement les joues. Je ricanais légèrement et tendais le bras vers lui puis, je m'arrêtais, regardais ce que je faisais et me levais simplement. Attrapais mes vêtements qui traînaient sur le sol et m'habillais avant de m'étirer, faisant ainsi craquer les articulations de mon dos et celles de mes mains. Je lui jetais un rapide coup d'œil avant de filer dans la cuisine. Je caressais le plan de travail puis, sortais de mon sac du riz et de l'eau. Aucun de nous deux n'avait mangé hier soir. Il fallait donc que l'on mange ce matin, sinon nous ne tiendrons jamais la journée.
Je regardais le milieu de la pièce, poussais les canapés et le reste sur les côtés puis, faisais un feu au milieu du salon et un faisait bouillir l'eau et le riz.
Pendant que nous mangions, nous étions tous les deux très silencieux, tout deux plongés dans nos pensées. Je lui jetais de rapide coup d'œil de temps à autre tandis que finissais de manger et que je faisais nos sacs.
Alors que je posais son sac juste à coté de lui tout en lui disant que nous n'allions pas tarder à partir, je remarquais la mine triste qu'il affichait.
- Hyle..
- Ouais ?
Il mit quelques secondes avant de sortir la phrase à laquelle il semblait penser depuis si longtemps.
- Tu penses... Qu'on va y arriver avant ce soir au bunker..?
Je le fixais. Il était donc si pressé que ça d'être débarrassé de moi ? Je serrais la mâchoire en accrochant bien mon sac sur mon dos. Puisque c'était ce qu'il voulait..
- Oui. On peut y arriver juste avant la tomber de la nuit si on accélère le pas.
- Je vois.. Mettons-nous vite en route alors. Dit-il en se levant avant de mettre à son tour son sac sur son dos.
Je restais silencieux. Poussais tout ce qui barricadait la porte et sortais de l'appartement avec lui juste après avoir vérifié qu'aucun zombie ne tournait autour. On descendait les escaliers puis, on sortait du bâtiment sans plus attendre. Tout les zombies étaient attroupés à l'opposé, là ou hier j'avais lancé le pétard.
Je lui jetais un rapide coup d'œil pour être sûr qu'il me suivait, puis, j'avançais rapidement en accélérant le pas. Puisqu'il était si pressé d'arriver à destination, je n'allais pas le laisser attendre plus longtemps. On allait arriver au bunker à la tombée de la nuit, je le lâchais devant une fois qu'ils lui auront fait une place puis, je reprendrais ma route et il n'entendra plus jamais parler de moi. « Je t'aime ». Quelle blague. Je me demande bien de qui il pouvait bien rêver pour oser dire de tel mot avec un tel visage. En fait, j'avais eu raison depuis le début. Il n'était pas attaché à moi, il avait simplement eu le syndrome de Stockholm ou celui du pont suspendu. Et quant à moi, eh bien, j'allais le laisser là-bas, l'oublier, et me trouver quelqu'un d'autre tout simplement. Après tout ce n'était que des sentiments. Ils finiront bien par partir lorsque je ne le verrai plus tout les jours du levé au couché. De plus, je n'aurais plus à surveiller qu'il se perde ou non comme hier. En attendant, encore aujourd'hui, je devais le garder à l'œil. De plus, j'avais accéléré la marche mais lui ne semblait pas la suivre. Encore une fois.
Nous ne marchions que depuis trois petites heures que j'étais déjà obligé de lui tenir la main. Je serrais bien sa main dans la mienne. Aucun de nous deux ne parlait. Durant toute notre marche, nous n'étions accompagnés que par le bruit de nos pas sur le sol ainsi que par les bruits des grognements des zombies nous entourant.

Survie est moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant