Point de vue : Hyleko.
Date : Inconnu.J'avais eu raison. La neige s'était mise à tomber alors que nous n'étions cas la moitié de notre chemin pour regagner la route principale. Et ce n'était pas de la petite neige. Au début, nous avions eu que quelques flocons mais en moins de dix minutes, ça s'était transformé en véritable tempête de neige à ne pas voir à trois mètres devant soi. Nous avions sur nous tous les vêtements que nous possédions. De mon côté ça allait mais j'entendais Shûmi claquer des dents de plus en plus. Lorsque la neige avait commencé à tomber, il avait tellement été déboussolé qu'il avait failli se perdre, suite à ça, je lui tenais la main. Je n'avais rien de plus à ajouter.
- Hyle j'ai froid...
- Il nous reste encore une heure à faire. On ne trouvera rien d'autre avant alors tient le coup et prend sur toi. Dis-je en continuant avancer tout en lui tenant la main.
Depuis le début de la neige, nous avions croisé bon nombre de zombie mais tous semblaient être dans un état de trans. Ils étaient stoppés net, la tête levé vers le ciel. J'avais fait du bruit à côté de l'un d'entre eux pour voir s'il réagissait mais rien. Il semblait soit en trans soit, complètement congelé.
Plus on avançait et plus je sentais Shûmi ralentir. J'entendais aussi que sa respiration se faisait de plus en plus difficile. Au bout d'une vingtaine de minutes à le faire luter, je m'arrêtais et le soulevais pour le porter.
- Qu'est-ce que tu fais ? Pose moi je suis lourd avec mon sac !
- Tais-toi. Passe tes bras au tour de mon coup et tes jambes à mes hanches. Et dépêches-toi si tu ne veux pas que je te fasse marcher tout seul dans la neige.
- Mais...
- Pas de mais. Bouge ton cul.
Je ne le voyais pas très bien, non seulement à cause de la neige mais aussi car je gardais mes yeux rivés droit devant nous afin de ne pas perdre le chemin de vu. Je savais que si je me déconcentrais trop, mes yeux se relâcheraient et je ne verrais plus aussi bien que maintenant.
Je n'eus pas besoin de me répéter car je le sentais passer ses bras et ses jambes là où je lui avais dit de les passer puis, je sursautais en sentant ses mains glacé dans mon dos.
- Tu te mets bien on dirait.
- J'ai froid...
Je soupirais et commençais à marcher sans discuter plus. Vu le froid qu'il faisait, il fallait que l'on gagne la route principale et que l'on trouve une maison au plus vite.Après presque une heure de marche, j'avais réussi à regagner la route principale. Shûmi grelotait de plus en plus alors que la neige continuait de tomber et mine de rien le froid commençait à me gagner aussi. Bien. Plus qu'à trouver une maison.
- Tu es toujours conscient ?
- Oui...
- Fait attention à ne pas t'endormir, si tu te sens partir dit le moi.
- D'accord...
Je caressais doucement sa tête en enlevant un peu la neige qui s'y était posée et continuais d'avancer au milieu de tous ses cadavres statufier. Ça faisait froid dans le dos à voir comme scène. Avec la neige qui leur montait dessus, leurs têtes levées vers le ciel et leur grognement en continu... Je frissonnais défrois en passant à côté d'eux.Alors que j'avançais depuis encore une heure de plus, à la recherche de la première maison visible tout en faisant attention à ce que Shûmi ne s'endorme pas, je voyais au loin deux formes nous faires signes tout en nous criant dessus pour nous demander si tout allait bien. Je fronçais les sourcils, aux voix, je reconnaissais celle d'un homme et d'une femme. Des survivants ? Ça existait encore hors Shûmi et moi ? Il fallait se méfier. Que ce ne soit pas des pilleurs ou pires. Je chuchotais à Shûmi de serrer plus fort car j'allais prendre mon couteau, ce qu'il faisait directement. J'enlevais ma main qui était dans son dos et sur sa tête pour la passer à ma ceinture et attraper mon couteau mine de rien tout en le glissant dans ma manche. Juste au cas ou.
Je m'approchais de ses deux personnes.
- Vous avez été mordu ?! Nous criait une des voix, et à la consonance, je dirais celle de l'homme.
- Non, aucun de nous deux. Vous êtes combien ?
- Juste ma femme est moi !
Je fronçais les sourcils et m'arrêtais quelques secondes pour observer. J'avais un mauvais pressentiment. Et quand un tueur a ce genre de ressenti, il vaut mieux ne pas trop de le mettre de côté. De toute façon, ils ne pourraient pas rivaliser contre moi. Il fallait que je fasse un choix rapide. M'approcher et voir ce qu'ils avaient à proposer ou, continuer ma route dans cette neige incessante avec Shûmi qui grelottait, pire qu'un vibro. Je soupirais, après avoir retourné cette pensée dans ma tête, le choix me semblait évident. Mais je n'oubliai pas le ressenti qui avait fait acte de présence alors que je m'approchais de ses deux personnes.
- Vous avez un abri où on peut s'abriter? Dis-je alors que j'approchais de leurs niveaux.
Je ne voyais rien c'était insupportable.
- Oui ! On est juste derrière ce muret ! Venez avec nous ! Vous allez mourir avec ce froid !
- On vos suit.
Je voyais les silhouettes faire demi-tour ensemble. Je serrais la poignée de mon couteau dans ma main et les suivaient avec tout juste un pas de distance. On contournait un muret avant d'entrer dans une cour. Autour de la maison, je voyais huit statues de glace, la tête vers le ciel.
- Entrez.
- Merci. Dis-je en entrant dans la maison.
L'intérieur était faiblement éclairé mais cela permis à mes yeux de vite s'habituer à la lumière. Tout dedans était barricadé. Aucune fenêtre n'était ouverte. La seule entrée et sortie possible étaient la porte d'entrée par laquelle nous venions de passer. J'avançais un peu plus. Ils avaient établi camp au milieu de la cuisine et du salon qui était à l'américaine. Un feu assez faible se trouvait au milieu de la pièce. C'était lui qui faisait toute la lumière de la pièce. En soi, l'intérieur était plutôt propre et tout semblait bien rangé mais, quelque chose me faisait sentir que ce n'était pas net.
- Installez-vous... On a entendu le bruit de vos pas dans la neige et nous sommes sortis, ma femme et moi, pour voir si l'on pouvait venir en aide à quelqu'un. Votre ami va bien ?
Je me tournais vers l'homme et le regardais de haut en bas et de bas en haut en analysant d'un coup d'œil tout ce qu'il portait sur lui.
Il n'était pas spécialement couvert. Ses vêtements étaient usés. Ses cheveux sale et collant. Sa barbe n'avait pas été coupé depuis longtemps et... Son visage affichait le sourire le plus large que je n'avais jamais vu, de plus, il semblait avoir la quarantaine bien entamée voir, la cinquantaine.
Je jetais un coup d'oeil à la femme avec lui. Elle aussi portait une tenue légère. Une simple robe longue à tout dire. Ses cheveux étaient attachés en une sorte de tresses à moitié défaite. Elle avait un visage fatigué et semblait rester en retrait. Le détail qui me frappait directement, était celui qu'elle semblait tout de même bien plus jeune que l'homme. Il avait bien dit que c'était sa femme pourtant. Je n'ai rien contre les couples avec de grand écart d'âge mais bon. Ces détails restaient dans ma tête. Comme celui qu'elle restait en retrait et que l'homme semblait vouloir avoir toute l'attention sur lui.
- Oui, la neige la simplement refroidie. Puis-je agrandir votre feu ?
- Allez-y personnellement je ne demande rien de plus !
Je caressais la tête de Shûmi, le couteau toujours dans la manche.
- Je vais te poser sur le sol, étends tes bras et tes jambes. Dis-je en m'agenouillant sur le sol pour poser Shûmi.
Dès que ses fesses touchèrent le sol et qu'il desserrait ses bras et jambes de moi, je l'entendais pousser un petit cri de douleur.
- Ça fait mal !
- C'est normal, tes muscles s'étaient habitués à être dans cette position et avec le froid, ça n'avait pas aidé.
Je l'aidais à se décrocher avant de m'approcher du feu et d'y jeter un peu d'essence tout en rajoutant du bois qui était mis de coté. Il ne fallut que dix secondes pour que le feu triple de volumes et que sa chaleur se fasse sentir.
- Vous êtes géniaux !
Je me tournais vers l'homme et le fixais droit dans les yeux.
- Pourquoi vous nous avez aidé ? Et ne me dites pas juste comme ça. Dans un monde comme celui-ci, personne n'aide « juste comme ça ».
Il semblait légèrement surpris. Grattait maladroitement l'arrière de sa tête avant de dire ;
- Vous avez raison, on vous a aidé dans l'espoir que vous ayez un peu de nourriture à partager en échange d'une ou deux nuits ici.
J'ouvrais la bouche mais la refermais aussi tôt en voyant que Shûmi était quasiment collé au feu. Je soupirais.
- Je veux bien partager notre nourriture avec vous. Et en échange, vous nous laissez rester ici jusqu'à ce que la neige s'arrête et que l'on puisse reprendre notre route.
- Marché conclu ! Ou allez-vous ?
- Nous cherchons à aller jusqu'au bunker le plus proche.
- Ça alors ! Nous aussi nous voulons nous y rendre ! Nous n'avons cas y aller tous ensemble !
Je fronçais légèrement les sourcils. Il le remarquait et se rattrapait rapidement.
- Enfin, si tout le monde s'entend bien et que nous ne vous dérangeons pas.
- Est-ce que cela vous dérange si l'on retire des vêtements pour les étendre ? Avec la neige, si on les laisse comme ça, ils seront trempé d'ici demain.
- Non allez-y !
Je posais mon sac dans un coin de la pièce, à l'opposé d'eux et moi. Retirais mes vêtements en trop pour les étendre là où je pouvais. Je sortais ensuite le premier kilo cinq de riz avec deux bouteilles d'eau d'un litre chacune. Prenais mon couteau à la main et m'approchais.
- Vous avez une grande casserole ?
- Bébé tu veux bien aller ça pour le monsieur ?
La femme exécutait sans poser plus de question et toujours silencieusement. Elle sortait d'un placard une grosse casserole et me la donnait directement. Je la remerciais et la remplissais d'un kilo de riz avec ce qu'il fallait d'eau puis, avec des branches qui trainaient sur les côtés, certainement mise de côté pour alimenter le feu, je fabriquais une sorte de four. J'accrochais la casserole aux bois et me tournais ensuite vers nos deux hôtes.
- La nourriture est en train de cuire.
- Merci beaucoup !
Je hochais la tête, regardais la femme quelques secondes. Je serrais la mâchoire et me baissais pour m'occuper de Shûmi. Je lui retirais ses vêtements en trop pour aller les étendre sur avec les miens.
- Au fait quel et votre lien a tous les deux ?
Je me tournais vers eux. Ils avaient tous deux rejoints Shûmi au tour du feu. Je faisais de même en m'asseyant juste à côté de Shûmi. Je n'arrivais pas à me défaire de cette sensation. Il y avait quelque chose de bizarre avec eux. Mais quoi ...
- Shûmi est mon petit ami.
- Oh d'accord ! C'est... C'est vraiment super que vous ayez survécu avec votre copain ! Comme moi avec ma femme, sans elle, je ne saurais quoi faire !
- Je vois, ça fait longtemps que vous êtes ici ? Dans cette maison je veux dire ?
- Eh bien, ça doit faire quelques semaines déjà. On essayait de bouger jusqu'au bunker et une nuit on s'est mis ici et... Le matin en nous levant, on a vu la maison encerclée...
Donc les zombies statufiés tout au tour de la maison, sont là depuis un moment ? Pourquoi ne sont-ils pas parti ? S'ils ne faisaient pas de bruit, je ne vois pas pourquoi ils sont resté là.
Je fixais l'homme dans les yeux. Son regard fuyait, il tournait vite les yeux en commençant à parler de sujets bateaux. De la neige en premier lieu, puis du temps en général avant de parler des zombies et des survivants qu'ils avaient croisés. Il était particulièrement agité. Il parlait fort en faisant de grands gestes. Essayant de garder toujours toute l'attention sur lui. Il parlait aussi de sa vie avant avec sa femme. Shûmi était complètement à fond dans ses histoires. Quant à moi, plus il avançait dans ses histoires et plus je le trouvais louche.
VOUS LISEZ
Survie est moi.
Science Fiction" Si tu écartes tes cuisses autant que je le veux, alors je veux bien t'accompagner et te protéger des zombies. " Shûmi qui jusque-là, pensait que dans ce monde dévasté par les zombies, rien ne pouvait être pire, venait de réaliser à l'instante que...