Survie est moi.

Chapitre 22

Point de vue : Hyle.
Date : 30 Novembre

- Putain il n'y a vraiment rien dans ces foutues chambres à part des zombies puants et des affaires inutiles ! Dis-je en frappant du pied dans la poubelle de chambre 101 qui était la dernière du couloir du premier étage.
La poubelle s'envolait avant de s'écraser quelques mètres plus loin, répondant ses déchets sur le sol en roulant.
- Calme toi Hyle, ce n'est rien, de toute façon on avait prévu d'aller dans le magasin qui se trouve à quelques kilomètres, ce n'est donc pas bien grave de ne rien trouver ici.
- Ça me saoule de juste trouver des cadavres inutiles ! Il n'y a rien de vraiment satisfaisant à les tuer !
Tendo arrivait à côté de moi, je levais légèrement la tête avant de la rabaisser en s'entend sa légère claque derrière mon crâne.
- Calme toi, si tu es comme ça toute la journée tu vas faire peur aux petits.
- Aux petits ? Dis-je en levant un sourcil avant de regarder Aiko et Shûmi qui ne prêtaient même pas attention à ce que l'on faisait puisqu'ils avaient trouvé un UNO dans une des chambres et étaient en train de faire leurs meilleures parties. Bien sûr.
On échange un coup d'œil avant de soupirer tous les deux, on attrapait nos sacs et allait les rejoindre dans le hall.
- Qui gagne ?
- Moi ! Criait Aiko en levant sa seule et unique carte en mains tandis que Shûmi semblait avoir tout le jeux entre ses mains.
- Vous avez trouvé des trucs ?
Je m'approchais de Shûmi, me mettait dans son dos et regardais ses cartes. Attrapais un +4 et le posait à Aiko.
- C'est de la triche !
- Non, on va aller au magasin a quelques kilomètres. Tais toi et joue.
Tendo s'était aussi mis dans le dos de Aiko et lui piochait les cartes.
- Quelle couleur ?
- Vert. Dis-je après avoir jeté un rapide coup d'œil aux cartes de Shûmi.
En quelques coups de carte, les rôles étaient inversés et c'était Aiko qui se retrouvait avec tous le jeux en main, Shûmi heureux s'était allongé contre moi, me laissant jouer à sa place tandis qu'il continuait de tenir les cartes.
- C'est vraiment de la triche à ce stade...
- Râleur. On jouera tous ensemble ce soir. Dis-je tout en rangeant sagement le jeu une fois que Aiko eut abandonné.
- Mais avant ça, on doit aller au magasin, et bien sûr vous venez avec nous. On ne va pas vous laisser ici on se sait pas de quoi vous êtes capable. Disait Tendo en soupirant légèrement tandis que qu'Aiko lui grimpait sur le dos comme un chimpanzé.
- Vous avez tout ce qu'il vous faut ?
Aiko et Shûmi hochèrent la tête en même temps. Un dernier regard avec Tendo et nous étions partis. En regardant la carte avec Tendo ce matin dans ma chambre, nous avions calculé que le magasin devait se trouver à environ 10 kilomètres, soit 1heure 20 de marche rapide à notre rythme, mais avec Aiko et Shûmi nous étions plus sur 1 heure 40, deux heures de marche juste pour l'aller. Afin que nous ayons le temps de faire l'aller retour dans la journée, nous avions décidé de nous mettre directement au travail et de commencer par fouiller l'étage numéro 1. Sur une vingtaine de chambre nous n'avions vraiment rien trouvé d'intéressant a part le UNO pour les deux bestioles ainsi que deux bouteilles de vin rouge et quelques gâteaux secs périmés depuis un bail. Je pensais m'amuser à planter les zombies mais même les zombies femmes me laissaient indifférent. C'était facile et inutile. Je ne ressentais pas le frisson que je ressentais avant. Voir la peur dans leurs yeux alors qu'elles comprenaient quel sort leurs étaient réservées. Je m'étais énervé tout seul à penser à ça alors que je charcutais les zombies que je croisais dans les chambres. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour de la chair fraîche. Tuer et dans ma nature et je ne pourrais jamais passer outre. Bien que pendant un temps je le pensais, je me rendais compte maintenant au fur et a mesure que le temps passais que je ne pourrais en fait, jamais faire sans. La femme que j'avais tué au bunker ne m'avait pas suffit. J'avais dû aller vite car je savais qu'il y avait une douille dans l'histoire. J'avais bâclé mon travail et le pire dans tout ça c'est que je n'avais même pas profité de l'instant.
- À quoi penses-tu?
Je regardais Tendo qui s'était mis à ma hauteur après avoir posé Aiko qui avait lui-même tiré Shûmi un peu plus en avant pour « jouer » avec les statues de glace. Ils auraient l'air malin tiens si un de ces zombies sortait de son état de glace et se mettait à s'avancer vers eux.
- Au meurtre. Dis-je tout en continuant d'avancer dans la neige, évitant les statues.
Bien que la dernière fois nous n'en avions presque pas croisé, ce côté ci de la forêt en était infesté. Des statues à tous les coins d'arbres. Très peu semblaient être sorti de leurs état vu la dose massive de glace encore intacte. En fait, c'est bien comme je le pensais, on dirait que selon les vagues de zombies, chacun ait migré vers des endroit différents.
- Ça te manque à ce point là?
Je ne prenais même pas la peine de répondre, au ton qu'il avait je savais déjà qu'il allait essayer de me faire la leçon pour me dire certainement comme quelque chose du style « Maintenant ça ne sert plus à rien, les gens se transforment en zombies ».
- Si tu tuais des hommes, je m'inquiéterais un peu pour nous mais, ce sont les femmes qui t'intéressent. Tu as pensé à ton copain?
- Qu'est-ce qu'il vient faire dans l'histoire lui ?
- Avant de les tuer, tu les violes non?
C'est vrai. Presque toujours avant de leurs ôter la vie, je leur enlève leur dignité, leurs corps, leur ressentis. Je leur enlève la seule chose qu'elles prennent réellement pour acquis dans la vie. Et pour le monde d'aujourd'hui, la seule chose qu'elles possèdent.
A cette pensée, mon corps frissonnait dans son entièreté d'un frisson de pur plaisir. Pas celui de m'imaginer coucher avec une femme mais celui de voir leurs visages se décomposer tandis que leurs corps ne leur appartenait plus.
- Hyle...
- Quoi ?
- En te disant ça, je ne pensais pas que ça aurait cette effet là sur toi. C'était sensé te calmer plutôt que te donner encore plus envie.
- Je sais.
Après ça, un nouveau silence se posait tandis que je me replongeais dans mes pensées. C'est vrai que maintenant je sortais avec Shûmi. Est-ce que du coup ça serait considéré comme de la tromperie ? Après il sait comment je suis et comment je commets mes meurtres puisqu'il me connaissait déjà avant notre rencontre via certainement sa télé et tous ces magazines de fouines.
Je fixais le dos de Shûmi tandis que petit à petit nous arrivions sur une des routes principales. Ce retrouver sur une route devrait être pas mal vu comment ils semblaient avoir de l'énergie. Ainsi, non seulement nous les aurions plus facilement en visu mais en plus ils gaspilleront moins d'énergie à courir sur du bitume lisse que dans de la neige avec des hauts, des bas, des zombies, des racines et d'autres cadavres trainant au sol ou sous la neige.
Pendant tout le chemin restant, je sentais le regard de Tendo peser sur mon dos, et cela même lorsque Shûmi venait se mettre à mon niveau pour me tenir la main car il avait dépensé trop d'énergie à courir partout et qu'il se sentait un peu moins rassuré d'être sur la route. Même si ce n'était pas comme si une voiture allait venir lui foncer dessus à toute allure de toute façon. Me voyant dans mes pensées, Shûmi n'osait pas ouvrir la bouche et se contentait alors de rester à mes côtés.