Point de vue : Shûmi.
Date : Inconnue.Je regardais Hyle encore endormi dans le lit. C'était si rare que je me réveille avant lui que je restais allongé dans le lit à le regarder. Ses yeux fermés et sa respiration lente lui donnait presque un visage d'ange. Mon ange à moi. J'avais encore du mal à vraiment réaliser qu'il avait accepté mes sentiments. Il ne me voyait donc pas seulement comme un vide couilles. J'étais si content, j'étais sûr maintenant qu'il ne me laisserait plus jamais. Mais je me posais quand même quelques questions. J'étais déjà à l'origine d'un naturel jaloux mais le fait qu'hier il ait aussi vite changé de sujet sans même vraiment me dire qu'il ne l'aimait plus et que moi il m'aimait, m'avait fait me monter la tête pendant quelques secondes. Qui était-ce ? Comment s'appelait-il ? Était-il beau ? Il aimait Hyle lui aussi ou c'était juste pour avoir une protection ?
Je soupirais et frottais mon visage contre le lit. Nous n'étions même pas ensemble depuis une seule journée que je me retrouvais déjà à me monter la tête pour rien. Si je commençais comme ça, j'allais avoir du souci à me faire. Bien qu'il n'ait rien fait depuis que nous étions en « équipe », rien ne me disait qu'il n'allait pas sauter sur une femme un jour ou l'autre. Après tout, c'était une des raisons pour lesquelles il était en prison.
Et voilà, je recommençais déjà. Vu son caractère, ça allait vite le saouler si j'étais trop envahissant. Et puis, s'il ne m'avait pas parlé de ce type c'est peut-être car il n'avait pas très grande importance pour lui.
Je soupirais profondément alors que je m'autorassurais.
Je tournais la tête vers lui et caressais sa joue, juste avant de remarquer ses yeux entre-ouverts. Je me taisais et le regardais en silence.
- Qu'est-ce que tu glandes à bouger comme ça dans le lit ? Tu as des vers dans le cul ou quoi ? Dit-il avant de se mettre sur le dos en baillant en même temps de s'étirer.
Je rougissais et le regardais. C'était mon petit ami, s'il avait accepté de sortir avec moi ce n'était pas pour rien après tout.
- Non je me disais juste que tu était beau quand tu dormais.
Il tournait la tête vers moi avant de tirer une tête bizarre.
- Alors trouve-moi moins beau la prochaine fois que je puisse dormir plus longtemps ok ?
Je ricanais et alors qu'il baillait à nouveau, j'en profitais pour embrasser sa joue. A l'instant même ou ma bouche touchait sa joue, je le sentais attraper l'arrière de ma tête avant de m'embrasser longtemps et passionnément. Alors que je gardais les yeux ouverts par la surprise, je remarquais que lui aussi les gardait ouverts. Je rougissais encore plus avant de le frapper doucement pour me reculer.
- Tu pourrais fermer les yeux au moins !
- C'est toi qui m'embrasses sur la joue crétin. Déjà avant qu'on sorte ensemble tu ne m'avais jamais embrassé sur la joue alors je me demandais ce que tu foutais.
Je le regardais à nouveau en souriant. Il avait dit lui-même que l'on sortait ensemble ! Et puis il semblait prêter de l'importance au fait que je l'embrasse sur la joue et non sur la bouche.
Je continuais à le regarder quelques secondes. En faite, je continuais à le fixer jusqu'à ce qu'il se lève du lit pour aller s'habiller.
- Putain arrête de me fixer comme ça tu me fait peur.
Je rigolais et me levais rapidement en attrapant mes vêtements sur le sol avant de les enfiler. Je m'approchais ensuite de Hyle et regardais par dessus son épaule se qu'il faisait sur le bureau. Il avait étalé sa carte et traçait quelques traits par-ci par-là, tout allant de notre position à une autre.
- C'est quoi ?
- La prison.
Je m'arrêtais quelques secondes et regardais le visage impassible qu'il faisait. La prison ? Pourquoi diable voulait-il y aller ? Il était enfin libre après autant de temps ce il souhaitait s'y rendre à nouveau ?
- Je vois très bien le regard que tu me lances tu sais? Puisqu'on n'est pas si loin, on va y faire un détour pour ramasser quelques vivres et je dois remercier quelqu'un. Dit-il en repliant la carte après avoir visiblement, choisi l'itinéraire d'aujourd'hui.
- Qui ça ?
- Un gardien qui nous à libéré quand l'apocalypse à touché la prison.
Puis, sans plus, il sortait de la chambre avec la carte, me laissant tout seul. Je gonflais une joue puis, regardais la chambre. Il aurait pu faire un petit effort ! Me faire un câlin, des bisous, ou je ne sais pas trop quoi d'autre ! Enfin si, je savais très bien mais là n'est pas la question ! Il se comportait exactement comme avant. Ce n'était pas juste, je voulais qu'il me chouchoute un peu moi !
Tout en râlant dans mon coin, je pliais nos affaires en l'attendant tout sagement dans la pièce. Je savais que je pouvais sortir mais je ne me sentais pas du tout à l'aise avec l'idée de sortir de cette pièce.
Je soupirais en finissant de plier nos affaires lorsque j'entendais la porte se pousser.
- J'ai fini de plier nos affaires. On peut y aller quand tu veux. Dis-je tout en me tournant vers la porte.
Je sursautais alors que je ne reconnaissais pas les cheveux rose de Hyle mais plutôt en reconnaissant le fameux Kawara.
- Ah pardon, je vous ai pris pour Hyle.
- Il t'a laissé tout seul ? Ce n'est pas très intelligent de sa part ça.
Je regardais l'homme chauve obèse et me reculais légèrement alors qu'une vague de frison me parcourait le corps.
- Il.. Est juste allé aux toilettes il ne va pas tarder à revenir..
- Mais bien sûr, ça nous laisse quand même un peu de temps pour discuter tous les deux. Dit-il en affichant un large sourire.
Ses dents jaunes et mal alignées me donnaient presque la gerbe. Les dentifrices et les brosses à dents n'étaient pas en rupture de stock dans les magasins pourtant...
Je ricanais nerveusement tandis qu'il restait là où il était.
- Tu avais l'air surpris hier quand j'ai parlé de nos anciennes vies en prison. Je pensais qu'il t'en aurait parlé. Enfin, surtout de sa femme. Pardon, ex-femme c'est vrai que tu es là.
Je serrais un peu les dents en les faisant grincer légèrement tandis que j'essayais d'afficher un petit sourire pour ne pas paraître complètement coincé.
- C'est vrai, mais c'est normal qu'il y ait encore des passages de sa vie que je connaisse pas, on ne se connaît pas encore par cœur après tout.
- C'est vrai, Hyle a toujours été très secret en plus. Mais bon, ça m'étonne qu'il ne t'ait pas parlé d'Atsuko. Vu comment ils étaient collés. A vrai dire, si j'avais du parier de revoir Hyle avec quelqu'un, j'aurais parié sur lui, pas sur un parfait inconnu.
Qu'est-ce qu'il essayait de faire ? De me rendre jaloux ? De me faire douter de Hyle ?
J'ouvrais la bouche pour dire quelque chose jusqu'à ce que je le visse s'approcher légèrement. Je voulais reculer d'autant de pas qu'il s'approchait mais mes pieds restaient coincés sur place. Pétrifié par la peur. Pourquoi ? Comment ça se faisait ? Je n'avais pourtant pas aussi peur de Hyle qui avait fait des choses bien plus affreuses que lui.
- Et puis, tu dois savoir pourquoi il a été condamné, ça ne te gêne pas de te dire qu'il violait des femmes et qu'il pourrait recommencer à n'importe quel moment ? Tiens, ça se trouve en se moment, il n'est pas aux toilettes mais il est parti voir une de nos amies d'hier soir ! J'avais cru remarquer que le courant passait plutôt bien entre lui et Monika, les petits jeux de regards tout ça..
J'avalais ma salive alors que je regardais sa main droite approcher de ma joue gauche.
- Qu'est-ce que vous cherchez à faire ?
- Mais rien voyons, je me disais juste que tu serais bien mieux ici qu'avec lui.
Je sentais sa main passer sous mes cheveux avant de commencer à caresser ma nuque. Je réfrénais un haut le cœur alors que je sentais le bout de ses doigts caresser ma peau.
- Je suis très bien avec Hy..
- Retire tes putains de mains de ce qui m'appartiens si tu ne veux pas que je te taille en jambon.
Je sursautais et regardait Kawara pâlir à vu d'œil. Tiens ? Il ne semblait pas avoir si peur de lui pourtant à première vue.
- Tu as entendu ? Si tu ne retires pas vite ta main, je te taille comme un jambon de pays. Répétait Hyle, cette fois-ci avec un ton bien plus froid.
Kawara retirait sa main doucement tout en se tournant vers Hyle en levant les mains en l'air, un sourire forcé sur le visage alors qu'on pouvait voir une ou deux gouttes de sueur s'échapper de son front chauve.
- Calme toi voyons, on ne faisait que discuter.
- Alors va discuter avec ta bite ailleurs petit porc.
Un silence s'installait alors qu'Hyle ne le lâchait pas des yeux. Doucement mais sûrement, Hyle amenait Kawara à la porte de la chambre, la pointe de son coup appuyé sous le troisième menton. Une fois Kawara à la porte, Hyle le couplait légèrement avant de lui claquer la porte au nez et d'accourir devant moi.
- Pourquoi tu as ouvert cette putain de porte ?
- Je ne l'ai pas ouverte il est rentré tout seul !
Il soupirait et se frotter les yeux avant de toucher là où il m'avait touché. Je rougissais légèrement alors que je sentais ses doigts contre ma peau. Je levais un peu plus les yeux vers son visage légèrement inquiet. Un nouveau frison parcourut mon corps alors que je me collais contre son torse en passant mes bras au tour de ses côtes.
Ses bras passèrent dans mon dos alors que je frottais doucement ma tête contre lui. J'avais envie de lui, là tout de suite maintenant.
Je levais la tête pour l'embrasser passionnément, une de mes mains prête à caresser sa partie lorsque l'on entendait un hurlement strident. Je sursautais et finissais par m'agripper à Hyle mais pas de la même façon que celle que j'aurais voulu.
- Putain ils l'ont déjà trouvé. Mochi, on y va. Dit-il avant d'attraper nos sacs et une de mes mains.
Dans la précipitation je le suivais instinctivement. Mais dit donc, il venait vraiment de m'appeler Mochi ? C'était un nouveau type de surnom ? Je n'étais pas si enrobé qu'un mochi quand même ?
Alors qu'on passait devant les toilettes, je pouvais voir une foule de gens attroupé tout autour de quelque chose qui se trouvait par terre. Tandis que l'on continuait à avancer, mon angle de vue changeait et je pouvais voir le corps d'une femme étendu au sol dans une mare de sang. À la vue du sang et du corps, mon sang à moi ne faisait qu'un tour dans mon corps et je levais la tête vers Hyle qui n'avait même pas pris la peine de regarder. Il l'avait tué ? Pour quoi faire ? Attends, il l'avait juste tué ou ..? Non quand même, il dure bien plus longtemps au lit, s'il l'avait violée, on ne serait pas entrain de filer à l'anglaise. Par contre, c'était sûr que ce soit lui vu comment on partait.
Afin de sortir le plus rapidement possible, il nous faisait sortir par une des issues de secours qui donnaient sur le côté Est du Buker. A peine avions nous mis un pied dehors que le froid me saisissait net. Je n'avais pas vraiment réalisé mais il faisait tellement bon et chaud dans le bunker qu'en l'espace de 10 secondes, j'avais l'impression de retourner en Sibérie. Et voici un scoop, la Sibérie ne m'avait pas manqué !
- Hyle, Hyle ralentis s'il te plaît j'arrive pas à suivre ! dis-je alors qu'il continuait à me tirer dans les bois.
Au moment même où je finissais ma phrase, je vis une tête de zombie passer devant mes yeux avant de rouler doucement sur le sol à mes pieds. J'avalais ma salive. Le corps du zombie tombait devant Hyle. Le coup avait tellement été net et rapide que je n'avais même pas eu le temps de comprendre ce qu'il s'était passé.
Je faisais rapidement le détour du cadavre et regardais le visage de Hyle. Ses pupilles étaient si petites que j'avais du mal à les voir. En passant ma main sur sa mâchoire, je la sentais complètement crispé alors qu'il collait ses yeux dans les miens.
Je reculais un peu en le lâchant. J'avais la sensation que si je continuais à le toucher, il m'arriverait un truc pas très très beau.
- En route.
Puis, juste après ces deux mots, il attrapait mon poignet et me tirait dans la direction que l'on devait prendre pour aller à la prison. Je ne disais rien. Ce n'était clairement pas le moment de poser plus de question ou de discuter ce qu'il disait.
VOUS LISEZ
Survie est moi.
Science Fiction" Si tu écartes tes cuisses autant que je le veux, alors je veux bien t'accompagner et te protéger des zombies. " Shûmi qui jusque-là, pensait que dans ce monde dévasté par les zombies, rien ne pouvait être pire, venait de réaliser à l'instante que...