Chapitre 31

187 12 0
                                    

Point de vue : Shûmi
Date : 9 décembre.

J'étais descendu accompagner papa dehors, accompagné de Yuki et de Sahari. Ca y est , ils avaient faire leurs bagages et étaient prêts à partir. La nuit n'était pas prête de tomber mais il ne fallait pas qu'ils tardent trop quand même. La neige était toujours calme même si le vent qu'il y avait était fort. Une boule dans mon ventre se formait alors que, sac sur le dos, papa me faisait des bisous sur les joues tout en me disant au revoir et que, tôt ou tard, on se reverrait et que d'ici là je devais prendre soin de moi. Je retenais fort mes larmes. Je ne voulais pas pleurer maintenant car je sentais au fond de moi que si je me mettais à pleurer maintenant, il changerait d'avis et resterais ici avec nous. Mais maintenant, il avait sa vie avec une petite amie et je devais être fort pour mon papa.
Je le serrais fort dans mes bras tandis que Yuki et Sahari se contentèrent d'un simple hochement de tête en vers Tendo, Aiko et moi.
- Prends soin de toi mon fils.
- Toi aussi papa... Dis-je doucement, le cœur lourd alors que je les regardaient commencer à s'éloigner dans la neige.
Tendo et Aiko restaient avec moi à les regarder partir. Ce fut seulement une fois sûr que je ne les voyaient plus que, je serrais un peu plus la mâchoire et que je me dépêchais d'aller rejoindre Hyle.
Je montais rapidement tout les escaliers et, entrais dans la chambre tout aussi vite. Fermais la porte et allais me glisser dans les draps. Je passais mes bras au tour du corps de Hyle en même temps de me mettre sur lui. Posais ma tête sur son torse et, doucement et silencieusement, je me mettais a pleurer. Dans un premier temps, je serrais son corps puis, prenais une de ses mains, tirais un peu plus la couverture sur nous et essuyais mes larmes avec la couverture tandis que sa main me servait de doudou.
Je restais allongé là à pleurer jusqu'à ce que je m'endorme finalement dans la même position.

Le lendemain, je fut réveillé par la sensation de quelqu'un passant sa main dans mes cheveux. Je ne bougeais pas et profitais simplement de l'acte jusqu'à finalement capter avant de me redresser d'un coup pour trouver Hyle, les yeux ouvert, le poing contre sa joue et la main un peu relevée.
Je souriais d'un coup et le serrais fort en me collant à lui. Pendant la nuit, il avait dû nous bouger puisque nous étions de côté maintenant.
Alors que je serrais mes bras autour de lui, je sentais les siens me serrer en retour alors qu'il enfonçait sa tête dans mon cou.
- Tu es enfin réveillé !
- Parle doucement j'ai la tête comme un microphone..
- Ah pardon ! Dis-je un peu plus doucement.
Je me reculais légèrement et m'asseyais dans le lit. en me voyant faire, il faisait de même en frottant doucement l'arrière de sa tête. En le voyant faire, je pouvais voir tout les bleus qui s'étaient installés sur son corps. Du bout des doigts j'en caressais un sur ses côtes. En sentant la pression de mes doigts, il tressaillait légèrement et me regardait.
- Si tu appuis dessus je te promet que convalescent ou pas, je te pète le cul.
- Est-ce vraiment une façon de parler pour quelqu'un qui vient de se réveiller ? Et puis je ne comptais pas appuyer dessus.
Il s'étirait un grand coup. Je l'entendais pousser un profond soupir de soulagement tandis que j'entendais les craquement de ses os.
Je restais fixé là, à le regarder se réveiller, presque émerveillé de le voir ouvrir les yeux.
- Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça ?
- Rien je me disais simplement que j'étais heureux que tu sois enfin réveillé..
Je le voyais esquisser un léger sourire en coin alors qu'il s'asseyait lentement dans le lit en tenant ses côtes.
- Je ne me suis pas loupé. J'ai beaucoup dormi ?
- Quelques jours. Et oui ça j'ai bien vu que tu ne t'étais pas loupé.
Je restais silencieux quelques secondes.
- Papa est parti avec Sahari et Yuki. Dis-je doucement en jouant avec la couverture entre mes doigts.
- Ah.
- Je suis aussi allé voir Atsuko...
- Quoi ? Dit-il cette fois-ci d'un coup en ce tournant complètement vers moi.
- Doucement tu vas te faire mal ! Dis-je en le voyant se plier légèrement de douleur suite à son geste brusque.
- Qu'est-ce que tu es reparti foutre à la prison ? Non mieux, pourquoi tu es allé le voir ?
Je pouvais entendre à l'intonation de sa voix qu'il n'était pas très content. Mais je préférais qu'il l'apprenne de ma bouche que de cette de quelqu'un d'autre j'avoue.
Je me mettais en face de lui et lui faisais promettre de ne pas s'énerver ou autres. Après cinq bonnes minutes à marchander avec lui, il finit par accepter de ne pas s'énerver ou autre.
Je prenais une grande inspiration et lui confiait tout mes doutes, mes questions, et pourquoi j'étais aller voir Atsuko.
Je gardais la tête baissée tout le long de mon monologue, jouant avec la couverture.
Quand je finissais, je levais la tête vers lui et je pouvais voir sa mâchoire plus contractée que jamais elle ne l'avait été. Son regard était plongé dans le mien alors que la pièce redevenait silencieuse.
Il ouvrait la bouche mais la refermait aussitôt pour se lever et ramassait un pantalon au sol, laissant échapper un gémissement de douleur alors qu'il se baissait. Je suivais ses mouvements des yeux et cela, jusqu'à ce qu'il aille à la porte de notre chambre.
- Tu vas où ? Tu avais promis de ne pas t'énerver !
- Je vais juste bouffer. Ca fait je ne sais combien de jours que je n'ai rien mangé. Dit-il en sortant de la pièce.
Je le regardais quitter la pièce. Je fixais son dos s'éloigner.
Je serrais doucement les draps dans mes mains avant de me lever et d'aller le rejoindre avec les autres dans la pièce à manger.
- Ravi de te voir debout ! Disait Tendo en tapotant doucement l'épaule de Hyle pour lui éviter toute douleur.
- Je suis bien d'accord ! Ca commençait à nous faire bien peur là quand même !
Il hochait légèrement la tête tout en se posant à coté d'eux en prenant une assiette au passage.
Je venait me mettre à côté de lui. Il me jetait un rapide coup d'œil avant de poser l'assiette entre nous deux. Un petit sourire se dessinait sur mon visage alors que je comprenais qu'il n'était vraiment pas en colère. 
- Vous pensez pas qu'il serait temps de bouger ?
On se tournait tous vers lui, surpris qu'il nous propose ça alors qu'il venait tout juste de se réveiller. est-ce qu'il se sentait déjà suffisamment en état pour ça ?
- Tu es sûr ? Tu viens tout juste de te réveiller je ne sais pas si c'est vraiment raisonnable... Disait Aiko alors qu'il échangeait un rapide regard inquiet avec Tendo avant de tourner la tête vers moi.
Hyle hochait la tête.
- Ca fait suffisamment longtemps que l'on est posé ici. Je pense qu'il est temps que l'on bouge.
- Et vers où tu voudrais que l'on aille ?
- Je ne sais pas encore.. Je propose qu'on se laisse la journée pour emballer, nos affaires et nous reposer un peu. J'en profiterais aussi pour consulter ma carte et établir différents itinéraires.
Un petit silence se posait alors que chacun évaluait la proposition.
- C'est d'accord. Je m'occuperais aussi de vérifier pour nos vivres. 
- Et moi d'emballer les affaires que nous avons trouvé ici. Ajoutais Aiko après Tendo.
Si tout le monde était ok, je ne pouvais pas aller contre. J'ajoutais donc que je m'occuperais des affaires d'Hyle et moi pendant qu'il se reposerait et tracerais les différentes routes envisageables.
Après ça, Tendo et Aiko discutèrent un peu avec Hyle avant de partir dans leurs chambres afin de certainement, commencer leurs affaires.
- Il y a un endroit où tu voudrais aller ?
Je regardais Hyle, et secouais la tête.
- Pas vraiment. J'ai pu revoir mon papa, donc maintenant, on peux aller où tu le souhaite.
- Ok. 
On restait dans le silence quelques secondes.
- Hyle... Je peux te demander quelque chose ?
- Vas-y ? Dit-il en posant l'assiette vide à nos pieds avant de se tourner un peu plus vers nous.
- Est-ce que un jour tu me parleras de pourquoi tu .. Ne t'en prend qu'aux femmes ?
Je pouvais voir son visage se crisper. Sa mâchoire se serrer et le pli entre les sourcils se former. Je savais très bien qu'en posant cette question je m'aventurais sur un terrain dangereux. Mais si Atsuko n'avait rien donné, je me devais de porter le peu de courage que j'avais et de le lui demander.
Je l'entendais ensuite soupirer légèrement avant de venir frotter le haut de ma tête avec sa main, tout en m'adressant un visage un peu triste.
- Ce n'est pas quelque chose qui se raconte de but en blanc comme tu le penses. Si je dois t'en parler un jour, je le ferais. Mais je ne le ferais jamais lorsque tu me le demande ainsi.
Je comprenais ce qu'il voulait dire. Ce n'était pas qu'il ne me faisait pas confiance ou qu'il préférait Atsuko, c'était juste que pour le moment, il n'avait pas ressenti le besoin de se confier sur ça. J'aimerais pouvoir dire que je savais ce qu'il vivait mais c'était faux. Je ne peux même pas imaginer la ou les raisons de ses actes. Après tout, si c'était juste par envie car "il s'ennuyait" par exemple, il me l'aurait déjà dit et ne réagirait certainement pas comme il le fait lorsqu'il se retrouve seul avec une femme.
Je lui adressait un sourire et le prenais dans mes bras.
- D'accord, dans ce cas, j'attendrais que tu veuilles m'en parler. Encore pardon pour être allé voir Atsuko...
Il répondait à mon étreinte en me serrant en retour contre lui.
- C'est oublié, à condition que tu ne le fasses plus jamais.
- Alors ça non ! Il me fait bien assez peur comme ça pas besoin d'y retourner une troisième fois !
Je le sentais ricaner lui, il me lâchait et se levais pour aller dans la chambre. Je le suivais rapidement et pendant qu'il s'installait sur la table de la chambre avec sa carte et ses stylos, je commençait à plier nos affaires.
Je commençais par la salle de bain car c'était ce que l'on utilisais le moins et donc ce qui allait au fond du sac. J'enchainais ensuite avec les vêtements de secours, en laissant bien sur nos vêtements de base de sorti ainsi que nos vestes et nos chaussures. Je répartissais tout dans nos deux sacs. J'aimerais dire que je le faisais équitablement mais c'était faux. J'en mettais plus dans le sac de Hyle car je savais qu'il pouvait porter au moins trois quatre fois ce que moi je portais.
Je pliais et rangeais ensuite nos couvertures et toute les babioles qui trainait.

Survie est moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant