Chapitre 11

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Point de vue : Hyle.
Date : Inconnu.

- C'est bien tu as bien tenu cette fois. Dis-je alors que j'apportais de quoi le nettoyer.
Je regardais son visage endormi alors qu'il était encore avec les jambes écartées, allongé sur le tapis. Je levais un sourcil et soupirais. De toute façon ce n'était pas la première fois que je devais le laver après l'avoir baisé. Car oui, à chaque fois qu'il s'endort comme ça, c'est moi qui le lave. Je n'allais pas le laisser dormir avec du sperme mélangé à de la transpiration après tout.
Je renversais la totalité de la bouteille sur la serviette, m'asseyais, prenais son corps contre le mien et m'occupais de le laver tranquillement. Je passais la main entre ses jambes et m'occupais de nettoyer tout ce qui était en train de couler. J'avais utilisé une des capotes que j'avais prise à l'infirmerie. Elle n'avait pas craqué la dernière fois mais là oui. Soit elles étaient foutues soit j'avais juste été trop violent. La prochaine fois j'utiliserai celles qu'on a prises à la supérette.
- Hum..
Je le regardais s'agiter légèrement. Me prenait-il pour un lit à se tourner comme ça ?
Il se tournait tranquillement dans mes bras pour se mettre en position de côté. Je soupirais et finissais de le laver comme je pouvais avant de regarder son dos et de toucher tout les endroits où c'était rouge. C'est vrai que je n'y avais pas pensé mais le tapis avait dû lui faire assez mal au dos.
Je le caressais doucement et posais le côté propre de la serviette contre son dos pour lui donner de la fraîcheur puis, je le regardais dormir. Dans quelques jours, nos chemins allaient se séparer et nous ne nous reverront plus. Je ne serais plus qu'un souvenir pour lui, et lui pour moi. Il me mettra certainement dans la catégorie des souvenirs dont il ne voudra plus se rappeler. Même si j'avais l'impression qu'il s'était pas mal attaché à moi, voire même qu'il commençait à m'aimer, j'avais finalement laissé tomber l'idée. C'était totalement impossible après tout. Comment pourrait-il m'aimer alors que je lui avais fait du chantage, que je l'avais violé et que je le traitais aussi mal ?
Je caressais ses cheveux et embrassais doucement son crâne. Je ne dois pas m'attacher à lui. Il ne faut pas que je me fasse de fausses idées. Il devait simplement être atteint du syndrome du pont suspendu ou de celui de Stockholm.
Je me redressais légèrement pour regarder où en était le feu et me levais en le lâchant pour aller chercher la couverture dans mon sac. Si nous nous endormions comme ça avec le feu qui allait s'éteindre, nous allions nous réveiller à coup sûr avec un bon coup de froid, et avec tout ce qui se trouve dehors, même s'ils ne sont pas encore totalement décongelés, hors de question que l'un de nous tombe malade et éternue.
Quand je me tournais pour nous rapporter la couverture, je trouvais Shûmi assis avec les yeux aux trois quarts clôs en train de tourner la tête dans tous les sens pour me trouver. Je m'approchais doucement et lui mettais la couverture dessus.
- Hyle... Dit-il en tendant les bras vers moi. Sa voix cassée à cause de tout les gémissements.
- Je suis là, laisse-moi juste remettre mon boxeur au moins.
Je frottais doucement ses cheveux et cherchais où j'avais bien pu le foutre. Je ne pus même pas le trouver que je le sentais attraper mon bras dans les siens et me tirer aussi fort qu'il le pouvait. Ça ne me faisait même pas bouger d'un centimètre. Je le regardais en levant un sourcil avant d'esquisser un sourire et de le rejoindre sous la couverture. J'allongeais mon bras sous sa tête en me mettant de côté face à lui. Il s'allongeait rapidement dessus tout en venant se coller contre mon torse. Je montais bien la couverture sur nous et le regardais s'être déjà rendormi. S'était-il vraiment réveillé déjà ?
Je soupirais et écoutais les bruits qui se trouvaient autour de nous alors que le sommeil venait me gagner petit à petit.

Comme d'habitude, j'étais le premier réveillé. Je me levais doucement et m'occupais de faire ma toilette, de manger, de préparer notre trajet du jour, qu'il n'était toujours pas réveillé. J'allais le voir et le regardais dormir. Avait-il usé autant d'énergie que ça pour se faire baiser et juste prendre du plaisir en faisant l'étoile de mer ?
Je lui donnais un léger coup de pied. Il ne bougeait pas. Un deuxième. Toujours rien. Je soupirais et retirais la couverture avant de lui mettre une énorme claque aux fesses. Il ouvrait les yeux instantanément alors qu'il lâchait un cri de douleur avant de se tourner vers moi, les larmes aux coins des yeux.
- Mais pourquoi ?!
- Et pourquoi pas ? Aller debout, le jour est déjà là depuis un moment et on a toujours de la route à faire aujourd'hui. Dis-je en lui donnant ses vêtements.
Il les prenaient doucement en devenant rouge jusqu'aux oreilles. Là il venait de se rappeler de la soirée. Je souriais en coin et lui donnait sa boîte de conserve tout en remballant mes affaires. J'allais devoir profiter de cette nuit pour faire ma coloration rose car sinon j'allais avoir les racines bien trop visible.
Je passais ma main dans ma nuque et sur le côté de mes cheveux. Trop long. J'allais aussi devoir les couper là et un peu les pointes. J'avais regardé dans mon sac, j'avais encore un fond de coloration rose qui datait du milieu de l'apocalypse. Puisque je faisais mes racines à peu près toutes les semaines voir toutes les deux semaines pour vraiment ne pas les voir, le flacon durait assez longtemps. Mais après celui là, on allait devoir faire un détour par un centre commerciale pour que j'en retrouve. Après tout, il devait bien y en avoir. Ils s'étaient tous jetés sur la bouffe.
- Tu fais quoi ?
- Je touche mes cheveux pour savoir ce que je vais couper quand on sera installé.
- Tu vas te couper les cheveux ?! Dit-il presque en criant.
Je me tournais vers lui et le voyait des étoiles pleins les yeux.
- Ouais, je vais aussi faire mes racines.
- Est-ce que... Est-ce que je pourrais le faire ?!
- Non. Dis-je instantanément.
Je pouvais voir ses yeux perdre toute leurs étoiles pour faire face à des petite larmes.
- Mais pourquoi..
- Car c'est mes cheveux et je tiens pas à finir avec un trou au milieu du crâne. Et si tu es assez réveillé pour gueuler comme ça, c'est que tu es assez réveillé pour prendre la route. Alors remballe tes affaires, prend ton sac et on y va.
Il affichait une mine de chiot abattu alors qu'il s'exécutait la tête baissée. S'il croyait que c'était comme ça que j'allais changer d'avis, il se mettait le doigt dans l'œil.
Pendant qu'il vérifiait qu'il avait bien toute ses affaires, je rangeais bien la couverture dans mon sac et dégageais l'entrée pour voir dehors. Pas de neige, un vent froid, des nuages gris/noir et une couverture de neige sur le sol.
Je baissais la tête vers le sol. Des traces de pas. Je les suivais légèrement du regard. Pas d'humain. Les traces étaient bien trop allongées pour que ce soit des traces de pas humain. C'était clairement des traces de zombies. Alors il y en avait qui avaient réussi à se sortir de leurs hibernation. Est-ce que c'était bien ce que je pensais ? Ils prennent un temps pour s'adapter aux températures changeantes puis, reprennent leur chemins tranquillement ? C'est mauvais, mais du moment qu'ils ne s'habituent pas aux coups dans le crâne, c'était bon.
- On peux y aller...
Je regardais Shûmi qui avait toujours la tête baissée toute triste. Je levais les yeux au ciel et me mettais en chemin, suivi de près par Shûmi.

Survie est moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant