Chapitre 25

184 10 0
                                    

Point de vue : Akori
Date : 3 décembre.

- Akori ? Tu vas bien ?
Je me tournais vers Sahari, la maman de Yuki. Je lui faisais un large sourire en secouant la main.
- Oui tout va très bien, je vais juste aller me reposer un peu dans ma chambre.
- Tu es sûr ? Tu es plutôt pâle.
- Mais oui ne t'en faites pas, j'en ai vu d'autres ! Dis-je en rigolant tout en allant à ma chambre cette fois-ci.
J'ouvrais ma porte avec ma carte magnétique, entrais, refermais derrière moi et allais m'étaler sur mon lit double. Mais qu'est-ce qu'il se passait encore ? Je suis ravi de revoir mon fils vivant, vraiment c'est la plus belle chose qui me soit arrivé de toute ma vie et cela bien devant mon mariage et sa naissance. Pendant plus d'un an j'ai vécu la peur au ventre de trouver son zombie errant au milieu d'une horde. Alors le voir aujourd'hui, vivant, presque totalement en forme et, je dois bien le dire, heureux, me réchauffait le cœur comme jamais. Après tout, j'étais un papa qui avait élevé son fils seul. J'étais papa et maman, alors j'avais eu double peine de ne pas le trouver, double joie de le retrouver et, double inquiétude de le voir dans les bras de cet homme, bien qu'il est l'air de le rendre heureux.
Ahhh je ne savais pas ce que je devais penser. D'un côté, il y avait mon côté papa poule qui voulait aller chercher mon fils et le garder avec moi pour tout le reste de nos jours afin d'être sûr de ne plus jamais le perdre et d'un autre côté, il y avait mon côté papa adulte qui me disait que, non seulement cet homme était revenu sur ses pas pour chercher des médicaments, avait donc prit soin de lui le temps de sa maladie, le rendait heureux et certainement encore pleins d'autres choses mais, je ne pouvais pas non plus me sortir de la tête que c'était un des tueurs en série qu'il suivait lorsqu'il était plus jeune. A l'époque je lui avais bien dit que ce genre d'émission n'était vraiment pas top, et que les infos ne devraient pas passer ça, il m'avait rétorqué que de toute façon ce n'était pas comme si un jour il allait se retrouver face à un d'entre eux alors il pouvait bien regarder sans crainte. Et dire que maintenant il se retrouvait en couple avec l'un d'entre eux...
Je poussais le soupire le plus long que mes poumons me permettaient avant de me frotter à nouveau le visage, me souvenant des premiers jours d'apocalypse..

J'étais scotché devant ma télé, tasse de café à la main les informations défilant à toute vitesse et en panique. Les journalistes couraient tout en essayant de rapporter la situation actuelle aux quatre coins du monde. Au début, la première journaliste qui avait parlé deux heures plus tôt avait dit que l'infection ne s'était répandue qu'au Japon pourtant, maintenant, la nouvelle journaliste nous informait que ce n'était pas que le Japon mais bel et bien le monde entier qui se trouvait dans la même galère que nous. Elle trébuchait sur des câbles et tombait au sol, il ne fallut pas dix secondes à ses collègues pour se reculer et filmer le moment où elle se faisait manger tout en criant aux téléspectateurs que ce n'était pas un canular et qu'il fallait dès maintenant s'enfermer chez soi, avec ses profs et ne plus sortir jusqu'à un nouvel ordre. Deux minutes après, la caméra finie, noire, la télé grésillant à la recherche d'image n'arrivait plus à capter le fil de connexion.
Je me précipitais à une fenêtre et regardais dehors. C'était le même début de carnage ici. J'attrapais mon trousseau de clés et fermais tout ce que je pouvais fermer à clé, baissez les volets ne laissant que les petits points d'espaces entre chaque latte éclairer la pièce. Je branchais rapidement un capteur d'énergie à mes câbles, branchais aussi toutes mes batteries de secours et tirait le plus d'eau possible de mon robinet que je stockais dans tous les récipients possible, essayant dans le même temps d'appeler mon seul et unique enfant.
Après une vingtaine de minutes à l'appeler, il finissait enfin par décrocher en pleurs, me disant qu'un de ses collègues de travail venait de se faire croquer et qu'il ne savait pas quoi faire. Je le rassurais comme je pouvais. Je voulais lui dire de vite venir me rejoindre mais, empoté qu'il était il se ferait manger sous la panique. Le mieux que j'avais à faire c'était de le garder au téléphone encore un peu pour le calmer et pour lui donner la marche à suivre pour qu'il survive et que l'on se donne un point de rendez-vous. Je lui disais tout ce que je venais de faire, lui disant par la même occasion de prendre un sac et de le remplir de nourriture afin qu'il ne soit pas à court. Je lui donnais aussi comme instruction de se mettre à l'abri dans un endroit qu'il pourrait fermer à clé et de préférence se barricader aussi. Je lui disais aussi que le mieux serait une porte qui se tire ainsi, même si les infectés se ruaient sur la porte, elle avait beaucoup moins de chances de céder. Alors que je remarquais qu'il s'agitait au téléphone pour faire ce que je lui disais, je lui disais que je l'aimais et que maintenant il ne restait plus qu'à ce que l'on se retrouve quelque part mais, au même moment, j'entendais les « bip,bip,bip.. » de quand la connexion se coupe par manque de réseau. J'insultais mon téléphone et le mettais rapidement en charge en voyant que sa batterie n'était qu'à 26%. Il allait falloir profiter de chaque instant avec internet, l'eau chaude, l'électricité et tout ce qui va avec. Si c'était comme dans les films, les dirigeants du pays allaient bientôt mettre le pays en économie de tout afin de garder les ressources le plus longtemps possible. Alors il fallait faire le plein de tout ce qui pouvait l'être.
Je soupirais et m'approchais d'un de mes volets fermés et regardais par les petits trous. Il ne restait plus qu'à attendre maintenant.. Comment le monde avait-il-pu finir ainsi en un claquement de doigts ?

Survie est moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant