Chapitre 8

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Toujours du même geste habile, il alluma une cigarette avant de plonger ses mains dans les poches de son pantalon, une lueur dans le regard indescriptible.
De mon côté, j'essayais de renflouer au plus profond de mon être l'état dans lequel j'étais, je ne pouvais pas me plaindre de ce qui venait de se passer.

-       La nuit est encore loin d'être fini, vous n'avez pas répondu à ma question, la dernière fois.

Il coupa le fil de mes pensées cafardeuses et brisa le silence qui nous enveloppait avec sa voix.

-       Je ... Ne me souviens pas.

-       Si je vous sors d'ici, est-ce qu'enfin vous me feriez confiance ?

Les larmes perlaient de nouveaux au coin de mes yeux, décidément, j'avais la désagréable sensation que ma carapace se fissurait au fur et à mesure que j'étais au contact de cet homme.
La douleur qui compressait ma poitrine depuis tant d'année me hurlait de la libérer, de tout lui confesser, mais la seule fois où j'ai commis l'erreur de me confier à quelqu'un sur ma condition, j'ai été violenté si fort que je me suis évanouie, hors de question que je reprenne le risque.

-       Tom ... Je ... Suis reconnaissante pour ce que vous essayez de faire, vraiment, du moins autant que je le peux.

Ma voix était éraillée, le simple fait de parler me faisait mal à la gorge.

Dos à la lumière, je ne voyais que la forme de sa silhouette qui se démarquait de l'obscurité, il était grand, très grand, il dégageait une certaine noblesse, mais un noblesse obscure, angoissante, pas étonnant qu'il soit respecté dans ce milieu, rien qu'à son allure, il forçait le respect.

-        Ce n'est pas ce que je vous aie demandé.

Il perdait patience, je le sentais, mais en même temps, il ne pouvait pas m'en vouloir, j'étais tiraillé entre deux sentiments, celui de la sécurité, de la raison, mais d'un autre côté, je sentais naître en moi un espoir que j'arrivais de moins en moins à freiner.

Je détestais ça, c'était beaucoup trop dangereux pour que je lâche prise ... Ma phrase pour lui répondre était déjà construite, prête à être énoncé, cependant, elle restait coincée dans ma gorge, il se jouait actuellement dans mon corps une bataille féroce entre ma raison et mon cœur, Tom semblait l'avoir compris, encore une fois.

-       Vous n'avez pas à vous torturer de la sorte, je sais que vous mourrez d'envie de dire oui, alors ne résistez pas.

Entre temps, il avait écrasé son mégot contre la bordure du toit et s'était considérablement rapproché de moi, dans une démarche féline, il n'était maintenant qu'à quelques centimètres de mon corps ébranlé.

-       Vous m'avez déjà volé un baisé ... Ne me volez pas le peu d'espoir que j'ai placé en vous.

Bien qu'il soit toujours enveloppé dans la noirceur de la nuit, grâce à cette proximité, je pouvais facilement discerner son sourire et ses yeux brillant, il était diablement beau, c'est vrai, dans d'autres circonstances, je n'aurais pas eu de mal à m'enticher de son charisme.

Il me regardait avec un regard indescriptible, cette proximité et ce silence commençait à devenir pesant, alors pour détourner mon anxiété, je continua de gratter hargneusement les peaux autour de mes ongles.

Je vis du coin de l'œil ses mains se poser sur les miennes, elles étaient toujours glacées, c'était à se demander si du sang chaud coulait dans ses veines.

-       Vos mains ...

-       Vous comprendrez le moment venu.

L'ombre mystérieuse qui enveloppait cet homme ne faisait que s'étendre, considérablement, mais sur le moment, ce n'était pas ce qui m'inquiétais le plus, non, j'étais tétanisé à l'idée qu'il tente quoi que ce soit pour me sortir de cet enfer.
L'espoir avait officiellement élu domicile dans mon corps et dans mon âme.

L'univers existe pour que tu existes (Loki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant