Chapitre 20

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-       Ahhh ... Cette maudite chambre ne m'avait pas manquée ...

Assise au bord du lit, je regardais Tom s'affairer à fermer la porte de notre spacieuse chambre d'hôtel.

Il pivota les talons et me lorgna un regard désolé.

-       Je sais que c'est pas l'idéal ... Surtout après la journée que tu viens de passer, je me doute que tu n'avais pas envie de revenir ici, mais ...

-       C'est pour ma sécurité, je sais.

Il semblait vraiment préoccupé par toute cette situation, ses sourcils froncés et ses lèvres pincées pouvaient en témoigner.

Il fit glisser ses doigts dans ses cheveux pour rabattre quelques mèches indisciplinées et soupira en retirant sa veste de costume.

Je me mentirais à moi-même si je disais que le voir dans cet état m'était indifférent.
Je me mentirais à moi-même si je disais que cette boule dans mon estomac n'était pas dû au fait que je repensais à ses lèvres embrassant les miennes.

Ou l'inverse ?

Je soupira à mon tour et me redressa sur mes jambes pour me traîner jusqu'à la salle de bain, j'avais besoin de me passer de l'eau sur le visage.

Je détestais rencontrer mon reflet.
Cette femme qui était en face de moi dans cette glace n'était pas moi.

Je n'ai jamais aimé les cheveux au carré, jamais aimé porter des talons et des robes aguicheuses. Jamais aimé qu'on me touche comme si j'étais un simple objet de désir.

Pour me consoler, je pouvais me dire que désormais je n'avais plus de talons, plus de robe vulgaire ... Mais mon reflet était toujours intact.

Mon reflet.

Voir que c'était à cause de ça que j'avais vécu 10 ans de calvaire, me rebutait.

Le visage dégoulinant désormais par mon geste d'aspersion, je posa mes mains tremblantes sur le rebord de la vasque et approcha mon visage du miroir.

-       Pourquoi ...

Les larmes virent rapidement ajouter une note dramatique au tableau, je m'en voulais, pour tellement de raison.

Ma mère avait perdu la raison par ma faute.

J'aurai dû essayer de m'enfuir, j'aurai dû essayer ...

Un torrent inonda mon visage, remplaçant les gouttelettes d'eau par une pluie salée.

J'étouffais mes sanglots comme je pouvais, j'étais ensevelie sous une couche de remords.
Je suffoquais, dans les deux sens du terme, puisque mes expirations peinaient à sortir de mes poumons.

Certainement alerté par le grabuge que je provoquais dans la salle de bain, j'entendis Tom frapper doucement contre la porte.

-       Billy ? Est-ce que ça va ?

Il y avait de l'inquiétude dans sa voix.

Je voulus répondre que oui, que j'allais bien, mais je n'étais pas capable de produire un autre son qu'un misérable « oui » à peine audible.

Évidemment, peu après ma tentative veine de camoufler mon état pitoyable, Tom entra sans me demander la permission et ne perdit même pas de temps à me demander des explications pour me prendre dans ses bras.

Mon nez enfoui dans le creux de son épaule, son odeur et ses caresses réconfortantes ne mirent pas longtemps à avoir raison de moi.

Après un court moment suspendu dans le temps, je m'écarta de lui pour reprendre mes esprits.

L'univers existe pour que tu existes (Loki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant