L'univers existe pour que tu existes (Loki)

Chapitre 15

- J'ai tellement de questions ...

Assise au bord du lit, je venais de suivre minutieusement les directives de Tom pour soigner sa blessure correctement, c'était si naturel pour lui que j'avais l'impression qu'il n'en était pas à son coup d'essai.

Je sentais sa respiration tiède contre mon visage, il avait repris quelques couleurs, même si sa peau paraissait pâle dans n'importe quelle situation, il semblait en meilleure forme qu'à notre arrivée.

Un sourire en biais, il se leva du lit pour s'affairer dans le sac qu'il avait amené ici avec lui pour en sortir un t-shirt noir qu'il enfila rapidement, recouvrant le haut de son corps mais me permettant tout de même de deviner le galbe de ses muscles sous le fin tissu.

Reprends toi.

- Je t'écoute. Je pourrais peut-être répondre à certaines.

Je fronça les sourcils, il y avait des questions à éviter ? Las, je soupira et essaya de matérialiser dans mon esprit la liste de toutes les questions qui s'étaient accumulées depuis des semaines maintenant.

La première qui me vint en tête était alors pour moi la plus importante, celle dont la réponse était essentielle pour la suite de notre épopée.

- Pourquoi moi. Pourquoi avoir tant voulu m'aider ?

Il était dos à moi à l'instant où cette question avait franchi la barrière de mes lèvres, je ne voyais donc pas son visage, pour autant, il semblait s'être quelque peu raidi.

- C'est ... Encore trop tôt pour le dire.

Stupéfaite, je me leva à mon tour et alla le rejoindre à l'autre bout de la chambre, gardant toutefois une certaine distance.

- Comment ça ? Je voudrais juste ... Comprendre tout ce qui m'arrive ! Je ne te connais pas, et d'un seul coup, tu apparais dans ma vie pour y foutre un joyeux bordel, et au bout de quoi ? 1 mois ? Tu réussis à m'arracher à Massimo aussi simplement qu'il ne suffit de le dire ?! Foutaise ! Ce n'est pas une coïncidence, tu y as forcément un intérêt.

Il semblait contrarié, dos à la lumière tamisée de la chambre, son regard brillait d'une lueur animale, il émanait de lui une aura effrayante, mais tellement attirante que j'étais sans cesse tiraillée entre deux sentiments, la peur et la fascination.

Ça faisait quelques bonnes secondes qu'il me dévisageait sans aucune gêne, en fait, il semblait me regarder sans me voir.

- Je peux te promettre ... Que tu sauras absolument tout ce qu'il y a savoir au moment venu. Fais-moi confiance. S'il te plaît.

Soudain sujette à une affligeante mélancolie, je savais que je n'aurais pas la réponse à ma principale question, du moins pas ce soir, après tout, je pouvais lui faire confiance, n'est-ce pas ?

Je tourna les talons pour revenir m'asseoir à la place que je venais de quitter, le matelas avait gardé la forme de mes fesses en mémoire.

- Sur la route, quand nous avons quitté l'hôtel de Massimo, et accessoirement ma prison depuis 10 ans, je me suis rendu compte que nous n'avions même pas quitté l'état de New York. Depuis tout ce temps ... J'étais à quoi ? 30 miles de chez moi ? Je crois que c'est encore pire que de changer de pays ...

Je m'installa entièrement sur le lit, ramenant mes jambes près de ma poitrine, j'entoura mes genoux de mes bras et éclipsa mon visage pour ne pas laisser à Tom le loisir de voir les quelques larmes qui se formaient au bord de mes yeux.