J'aurais été incapable de dire quoi, ou qui était la cause de mon réveil.
Cependant, après avoir battu plusieurs fois des paupières pour acclimater mes yeux à la lumière, je vis deux billes noisette me scruter avec attention à quelques centimètres de mon visage.
Cette nuit avait été salvatrice, tellement que durant un instant j'avais oubliée ou j'étais.
Je me recula dans le canapé, aussi loin qu'il m'en était possible, et posa une main à mon cœur qui semblait pouvoir sortir d'entre mes côtes à chaque battement.- Andèl ! Řekl jsem ti, abys ho nestrašil ! (Je t'ai dit de ne pas lui faire peur !)
Le petit ricana avant de sautiller joyeusement vers la cuisine.
Je souffla un grand coup et remarqua assez rapidement que ma respiration sifflait. Je chercha donc dans la poche avant de mon sweat ma Ventoline, et fus soulagée de constater qu'elle ne s'était pas fait avaler par le canapé dans la nuit.
Une, puis deux inspirations plus tard, je me sentais mieux.
- Bien dormi ?
Pétra s'approcha de moi, encore habillé dans un ensemble de pyjama.
- Oui ... Il est quelle heure ?
J'avais tellement bien dormi que je n'avais pas souvenir d'avoir rêvée, ni d'avoir été torturée par des cauchemars.
- Il est dix heures, c'est peut-être un peu juste pour toi ? Je m'excuse pour Andèl, je ne voulais pas qu'il te réveille.
- Non ... Ça va. Est-ce que ... Je peux emprunter ta salle de bain ?
- Oh oui ! Attends.
Elle disparut de nouveau de mon champ de vision et l'instant d'après Andèl vint timidement à ma rencontre.
Il avait les yeux de Pétra, hormis ça, il devait avoir pris le reste de son père.
Il avait un visage rond, des cheveux de la couleur des blés, ondulant par endroit, tandis que Pétra avait un visage assez long, avec des cheveux aussi sombres que les miens.- Viens me voir, je ne vais rien te faire.
Il semblait hésiter. Je n'avais pas l'habitude avec les enfants, sa présence me mettait mal à l'aise, d'autant plus que j'essayais de mener une bataille contre moi-même pour ne pas faire resurgir de lointains et douloureux souvenirs.
Andèl se mit à rire, d'un rire d'enfant cristallin.
Mon cœur se serra dans ma poitrine, c'était le genre d'éclat qui pouvait égailler n'importe quelle mauvaise journée.
Un enfant, c'était merveilleux.
- Pourquoi tu pleures ?
Surprise, je me redressa et essuya du revers de ma main les quelques larmes venues brûler mes joues sans même que je ne m'en aperçoive.
- Oh ! T'en fais pas, je vais bien.
Malgré son jeune âge, il semblait inquiet pour moi.
Je m'agenouilla pour être à sa hauteur et l'observa quelques instants avant de lui sourire.
- Tu as l'air d'être un petit garçon très gentil ... Il faut que tu sois gentil avec ta maman, mais ça, j'imagine que tu l'es déjà ?
Mon sourire moqueur lui donna quelque peu confiance.
Il semblait faussement réfléchir, puis, les yeux pétillants de malice, il hocha positivement sa petite tête ronde.
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L'univers existe pour que tu existes (Loki)
FanficBilly Garrison, jeune femme en devenir, pianiste invétérée, foula le sol de Manhattan en cette matinée d'automne, bien loin d'imaginer qu'elle parcourait ses derniers mètres de liberté. 10 ans plus tard, après avoir menée une vie qu'elle n'avait pa...