L'univers existe pour que tu existes (Loki)

Chapitre 3

- Je ne peux pas.

Il tiqua, je ne comprenais pas ce que ça pouvait bien changer qu'il connaisse mon vrai prénom ou non, lui-même ne s'appelait-il peut-être même pas Tom, qu'est-ce que je pouvais en savoir ?

Dans ce milieu, ce n'était jamais bon d'être une seule et même personne, Massimo possédait 3 passeports différents qu'il utilisait comme bon lui semblait selon les affiliations qu'il créait.

- Pourquoi travailler ici ?

- Pourquoi tant de questions ...

C'était sorti tout seul, presque dans un murmure, cependant je me doutais qu'il avait entendu puisqu'il fixait ma personne d'un air légèrement amusé.

- Vous m'intriguez, vous semblez différente des autres filles ici.

- C'est faux. Je suis comme elles.

- Alors pourquoi un tel traitement de faveur ?

Je n'avais toujours pas replacé mes bretelles à leur place, sentant son regard se poser sur le haut de mon buste, j'en pris consciente et pris soin de les replacer correctement.

- Parce que ... Je suis sa préférée.

- Quelle chance.

- Si vous le dite.

Encore une fois ma parole passa avant ma pensée, je me mordis l'intérieur de ma joue en maugréant mon imbécilité.

- Vous voulez boire quelque chose ?

J'avais la bouche sèche.

- Je ... C'est à moi de ...

- Je vous le propose, acceptez ou refusez.

- Non, rien, merci.

Il fronça les sourcils et disparut derrière le plan de travail à la recherche du minibar. J'entendis le bruit des verres à Whisky et il me rejoignit quelques instants après, un verre bien rempli et sans aucun glaçon.

Avec un peu de chance il allait se souler et j'aurais bientôt quelques heures de paix, la fatigue commençait à me gagner mais je ne devais rien laisser paraître.

- Vous êtes fatiguée.

C'était à mon tour de froncer les sourcils, allait-il passer le reste de la soirée à m'analyser de la sorte ? S'amusant sans doute à me tourmenter.

- Je vais bien.

- Vous m'en direz tant.

Il commençait doucement mais surement à m'agacer, s'il ne voulait pas de mon corps alors qu'il se taise, je n'étais pas ici pour supporter son blabla, ou alors peut-être que si ? Mes yeux suivirent le mouvement de ses lèvres se poser autour du verre rempli d'eau-de-vie ambrée.

- Parlez-moi un peu de vous. Que faisiez-vous avant de ... D'être ici ?

Je ne pouvais rien dire, rien du tout, ma bouche était scellée depuis des années déjà, je n'allais pas délier ma langue après tant d'années d'efforts.

- Je suis désolée ... Je ...

- Vous ne pouvez rien dire hein. C'est plutôt étonnant ... Tout dans votre attitude me force à croire que vous êtes ici par contrainte, comment avez-vous pu ...

- Stop ! Stop ...

Les larmes brouillaient ma vue, j'essuyais rageusement celles qui s'échappaient avec le revers de ma main, Tom me regardait, médusé, cherchant encore une fois à analyser mes faits et gestes.