Chapitre 16

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Je fus réveillée par les rayons du soleil filtrant au travers des stores délabrés de la chambre, certains d'entre eux tapaient directement sur la peau dénudée de mon épaule.

J'étais bien, là, encore emmitouflée dans les draps.

Cependant, les évènements de la veille me revinrent en mémoire et eurent l'effet d'une bombe, j'ouvris les yeux précipitamment pour chercher Tom du regard, puisque le lit était vide de sa présence. 

Mais il n'était pas là.

Ma respiration commençait à devenir fuyante, je me redressa dans le lit et essaya de me calmer naturellement.
Par expérience, je savais que j'étais dans un état d'anxiété trop avancée pour pouvoir régler ça sans Vantoline.

Merde ... Ma Ventoline.

Nous étions partis si précipitamment la veille que je n'avais absolument rien emmené avec moi.

Pas même un vêtement de rechange.

Je fus prise d'une violente quinte de toux, je me doutais déjà que les lieux n'étaient pas propices à ma maladie.
C'était humide, certainement habité par des cafards, mais comme aucune crise ne s'était déclarée, je me suis dit que peut-être, ça allait le faire.

J'essayais désespérément de remplir mes poumons d'air, mais c'était douloureux, j'avais l'impression que l'ensemble de mes voies respiratoires étaient en train de brûler.

Je trouva la force de me lever du lit, il fallait que j'en trouve davantage pour aller jusqu'à une pharmacie ...

Je ne savais même pas où nous étions, j'étais jamais allé aussi loin, j'avais simplement conduis jusqu'ici, sans faire attention des directions que je prenais.
J'étais bien trop préoccupée par l'état de Tom, et par le devoir de nous garder en vie, pour me focaliser sur autre chose.

J'ouvris non sans peine le verrou de la serrure de la chambre et fus aveuglée quelques instants par la clarté du soleil.

Une fois mes yeux acclimatés, j'essaya de faire quelques pas, me séparant du mur sur lequel je prenais désespérément appui, mais j'arrivais de moins en moins à m'oxygéner.
Je sentais que mes jambes ne voulaient plus supporter mon poids, et malgré toute la volonté du monde, je m'effondra sur le parking, incapable de faire plus.

Je m'adossa à une vielle Chevrolet usée par le temps, la seule chose que je pouvais faire désormais était de faire en sorte de rester consciente, mais là encore, ça semblait laborieux.

-       Billy ! Av alle gudene ... (Par tous les dieux ...)

Mes fesses quittèrent rapidement le sol goudronné et mon corps se retrouva plaqué contre son torse.
Dans ses bras qui me tenaient fermement, j'étais à deux doigts de m'évanouir, pourtant, je trouva la force d'articuler quelques mots.

-       Qu'est-ce que tu as dit ...

Je sentis ses bras se tendre, il me posa rapidement sur le lit et prit mon visage en coupe entre ses grandes mains.

-       Billy, reste avec moi !

Je sentis les muscles de mon visage se crisper pour semblait-il former un sourire, j'avais dit exactement ces quelques mots la veille, et il avait tenu bon, je devais faire de même.

Je voulus reprendre une grande inspiration, mais la brûlure qui suivit me fit tousser sévèrement.

-       Vento ... Line ...

Je voyais de l'inquiétude dans son regard, il était démuni.

Et puis, soudainement, son expression changea.
Il approcha son visage du mien, lentement, appréhendant chacune de mes réactions, et voyant que je ne reculais pas, il pressa ses lèvres contre les miennes, bloquant ma respiration.

L'univers existe pour que tu existes (Loki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant