Chapitre 17

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Cette fois-ci, c'est Tom qui s'installa derrière le volant de la Camaro, à mon plus grand soulagement.
Je me demandais encore comment j'avais pu nous conduire jusqu'ici sans n'avoir eu aucun accident.

-       Je me rends compte que je suis ridicule dans cette tenue à côté de toi.

Je boucla ma ceinture et attendis patiemment que Tom démarre, mais il n'en fit rien, alors je tourna mon visage vers lui et le questionna du regard.

Il encra ses prunelles sombres dans les miennes, aucune expression sur le visage, il souffla et glissa son pouce le long de ma joue, puis sur mes lèvres, faisant naître involontairement un délicieux frisson le long de mon dos.

-       Au moins, personne ne posera un regard avide sur toi.

Il avait prononcé ces quelques mots presque avec soulagement, j'étais surprise, encore une fois, qu'il puisse dire avec autant d'honnêteté tout ce qui lui passait par la tête. 

La salive me manquait désagréablement, j'essaya de cacher mon trouble tant bien que mal en détournant le regard du côté opposé, trouvant tout à coup un certain intérêt à la voiture garé à côté de la sienne.
Il ne fit aucun commentaire supplémentaire, je savais pourtant très bien qu'il avait compris, mais il me laissa tranquille. Ça aussi il l'avait certainement compris, j'avais besoin de temps, je ne pouvais pas me livrer aussi facilement qu'il le faisait.

Il fit quelques manœuvres pour quitter le parking du motel et déboita sur la rue, nous étions bercés par aucun autre son que le ronronnement du moteur, pour le moment ça m'allait, c'était suffisamment fort pour cloisonner mes pensées.

Après un temps indéterminable, je sentis une boule naître au fond de mon estomac, et plus la voitura avalait les miles, plus celle-ci grossissait. 

J'allais revoir ma famille.

Mes parents.

Ma petite sœur.

Levant les yeux au travers de ma fenêtre, je voyais au loin de dessiner les quartiers de banlieue de New York, je n'étais jamais sortie de cette ville, ou très peu, et pourtant, j'avais l'impression de tout reconnaître.

Je sentais mes mains devenir moites et mon pouls accélérer dans ma poitrine, nous venions de quitter la 95, et cette fois-ci, je reconnaissais vraiment la route.

Tom n'avait prononcé aucun mot durant le trajet, il semblait lui-même occupé par ses propres pensées, faisant blanchir de temps en temps ses phalanges sur le volant ou pinçant ses lèvres de façon à ceux qu'il ne reste plus qu'une fine ligne perceptible, il semblait vraiment préoccupé.

Pour ma part, je me contenta de rester concentrée sur ma respiration, je ne devais pas faire une crise maintenant, je ne pouvais pas retarder ces retrouvailles, qui avaient déjà mis 10 ans à se faire.

Pourtant, malgré moi, mes inspirations devenaient sifflantes et étaient un signe avant-coureur de la suite des événements, les larmes me montèrent aux yeux, sans que je ne maîtrise quoi que ce soit.

Mon état qui se dégradait eu l'effet de sortir Tom de ses songes, je savais que je n'avais pas besoin d'essayer de prononcer le moindre mot, il savait parfaitement pourquoi j'étais dans cet état.
Il se contenta de poursuivre sa route, après m'avoir soutenu de son regard bienveillant.

Je lui avais indiqué la rue dans laquelle mes parents vivaient en amont de notre départ, c'était bien évidemment une adresse vielle de 10 ans, j'espérais donc qu'ils n'aient pas déménagé entre temps.

Tom manœuvra un créneau à quelques pas de ladite rue, puis ouvrit enfin la bouche après presque deux heures de silence.

-       Marchons un peu, il faut que tu prennes l'air.

L'univers existe pour que tu existes (Loki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant